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Le blog de Michel Giliberti

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michel giliberti



Oui, je sais... c'est sûrement un peu trop, mais faut bien rire dès le premier jour de l'année, non ?
D'ailleurs mon guerrier se marre lui même !
Allez, @ très bientôt et vive 2007.


* Paix et salut  (expression employée pour souhaiter la bonne année en Corse. Ma mère est corse...)


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Quand la tempête des éléments prit fin, l’originelle couleur des temps devait être celle-là… ce jaune un peu fané, ce jaune de soleil épuisé, ce jaune du ciel dans son suaire de chaleur qui devait encore emprisonner et pourtant libérer les forces vives ; déjà.
Avant les vœux de demain, juste l’aveu de deux mains ; deux mains nomades sur les touches d’un clavier ; deux mains qui s’efforcent, tant bien que mal, de rendre vivant le voyage de l’enfance pour que ne tombe jamais la fièvre qui incendie les rêves.

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Pour changer un peu de mes peintures, voici un de mes bronzes.
J’adore sculpter, mais entre l’écriture, la peinture, le jardinage, et tout ce qu’il faut faire au quotidien, je n’ai plus assez de temps pour entreprendre tout ce que j’aime. Il faut faire des choix.
Je sais pourtant que je me remettrai un de ces jours à la sculpture.


Je ne sculpterai plus…
La veine d’améthyste
Sous l’ambre de ta peau
Me rassasie du marbre.

Je n’esquisserai plus…
Tes yeux de pierre noire
Dessinent mes ardeurs
Et gomment le sommeil.

Je ne ferai plus rien…
Tes gestes de ruisseau
Tes danses autour du puit
Suffisent au créateur.

Je ne vieillirai plus…
La pourpre de tes lèvres
Incendie mon déclin
Des plus rouges clartés.

© Giliberti / Bleus d'attente


Preuve de mon amour pour la sculpture, ce très vieux tableau représentant un tas de statues classiques enchevêtrées de façon chaotique.
À l’époque, j’étais désespéré de voir à quel point l’art figuratif semblait désuet devant le moindre objet abstrait, la moindre installation, fut-elle un simple amas de gravats. J’avais donc imaginé que les pièces académiques des musées finiraient un jour à la décharge, formant en quelque sorte de nouveaux musées « branchés ». (L'ange n'étant qu'une métaphore de la mort de l'art figuratif.)
Je n’ai rien contre l’abstraction aujourd'hui et même, je ne peux compter les toiles et les sculptures abstraites qui savent me séduire. Il faut dire qu'à l’époque, j’avais quelques blocages, car le seul fait d’annoncer que j’étais un artiste figuratif relevait du parcours du combattant et m'attiraient les foudres des galeristes qui faisaient primer le message conceptuel et intellectuel sur la simple technique comme si les deux étaient incompatibles. J'avoue que je souffrais que l’art soit à ce point compartimenté.



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Une fois n’est pas coutume….
Ce christ que j’ai peint voilà bien des années, me semble tout indiqué pour vous souhaiter un joyeux noël… Il y a du pain, du vin, du divin… il ne manque que les huîtres et le foie gras !



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Lorsqu’on étudie aux rayons X les tableaux de peintres anciens ou même contemporains, on s’aperçoit souvent que l’oeuvre a subi quelques transformations en chemin. Tel bras change de mouvement, tel profil disparaît, une paupière se ferme, etc. On appelle cela un « repentir ».
Ce mot a pour moi une connotation religieuse qui me déplait : il donne à croire que le peintre aurait regretté son geste de façon tragique et culpabilisante. Bien au contraire, ce fameux « repentir » doit être interprété comme simple plaisir d’améliorer, de grandir son travail et non de battre sa coulpe sous prétexte d’une faute quelconque.
Voici, pour illustrer mon propos, un de mes tableaux qui a subi une transformation.
« Les rêves brûlés »
Je venais de rencontrer Franck. C’était en 1987. Il presque dix-huit ans 18 ans. J’ignorais alors qu’il serait mon modèle pendant plus de quinze ans.
Il était timide, moi aussi (comme d’habitude), je ne savais par où commencer, quelle pose lui faire prendre ? Bref, je choisis d’aller au plus court (ce que je n’ose plus du tout maintenant) : il serait nu et pour être plus à l’aise, assis par terre.
L’alchimie fut si parfaite que je décidai dans l’instant que je créerais autour de « lui » et de son corps, un univers tourmenté qui correspondait à l’idée que je me faisais de sa nature.
Mon souci se bornait à lui faire plaisir, le rendre heureux, et qu’il oublie un peu sa vie assez terne à cette époque.
Un mois et demi après, je terminais cette grande toile ; Franck était fou de joie, et il amenait presque tous les jours un ami à l’atelier pour lui montrer « sa » toile.

Un peu plus tard je l’exposais au Salon des Indépendants.

 

À l’inauguration du salon, j’arrivai tranquille et je partis à la recherche de mon tableau sans savoir où il se trouvait car, à mon habitude, je n’avais consulté aucun des panneaux qui précisaient les emplacements réservés aux peintres.
Je marchais au hasard quand, au détour d’une allée, je vis un attroupement devant un tableau. Tant bien que mal, je parvins à m’approcher de l’œuvre exposée et là, surprise ! Il s’agissait de la mienne.
Allez savoir pourquoi, cette dernière me parut d’un « dénuement » terrible, cru, et surtout très éloignée de ce que j’aurais pu en tirer. J’avais l’impression d’être moi-même mis à nu, devant tous ces gens qui commentaient mon travail – dans ce cas là, je ne dis jamais que je suis l’auteur, pour mieux écouter leurs critiques.
Loin de mes considérations, la toile obtint un énorme succès et me permit d’être invité à d’autres salons.
J’aurais pu me satisfaire et me contenter d’une telle reconnaissance, mais je restais contrarié par « ma » rencontre avec la toile et le malaise qu’elle avait distillé en moi. Je ne pouvais m’empêcher d’attribuer l’engouement qu’elle suscitait à la seule nudité de mon modèle, engouement facile et prévisible, tout compte fait. J’étais convaincu que personne n’avait été sensible à la composition dépouillée mais complexe de ce tableau, au difficile raccourci de la jambe, au choix des couleurs, à la désolation du regard de mon modèle, tout me semblait avoir été occulté par l’anatomie, grandeur nature, de Franck.
De retour chez moi, je mis cette toile en quarantaine, jusqu’au jour où je dus préparer un nouveau salon à Paris. Je me demandais s’il ne fallait pas la représenter parmi d'autres plus récentes, mais avec le « plus » que je n’avais pas exploité.
Je ressortis l’encombrant tableau, l’installai sur mon chevalet et, assis devant lui, je le fixai pendant plus d’une heure en écoutant de la musique. Tout à coup et comme en transe, j’ai bondi hors de mon siége et me suis mis à transformer le tableau en oubliant de boire et de manger. Finalement, je lui ai donné le côté fantastique (j’aimais beaucoup ça à l’époque) et assez hermétique qui le caractérise désormais. Les deux jours suivants, j’ai peaufiné mon travail et quand tout fut fini, j’exultai.
Nul repentir dans ma tête… non ! Juste le simple bonheur d’avoir dépassé la première aventure avec Frank, celle que j’avais mise en place pour qu’il se reconnaisse, prenne conscience de son corps et qu’il continue de poser pour moi.
Je ne m’étais pas assez fait plaisir.

J’ignore si le tableau a gagné à être tant transformé. Certains ont déploré que je contrarie et masque une si belle nudité, mais le goût des autres est si fluctuant…
Moi, j’étais heureux et satisfait.
Aussitôt exposé, le tableau trouva acquéreur. Mon repentir était récompensé.


Encore un « repentir ».


La première version de ce tableau devait servir la couverture d’un de mes romans « Derrière les portes bleues », qui racontait la difficile rencontre entre un jeune rappeur, Tarek, et Jeremy, un chanteur génial et alcoolique qui vivait mal une fin de carrière. À la dernière minute, pour des raisons personnelles, j’ai trouvé qu’Hicham, un de mes modèles, ne correspondait pas assez au personnage de Tarek. Du même coup, j’ai eu envie de m’amuser avec ce tableau qui n’avait plus de raison d’être, et comme j’ai toujours aimé l’habit traditionnel des nomades du désert, j’ai eu envie de transformer Hicham même si j’ai pris une grande liberté avec l’authenticité et la mise en place de la coiffe autour de son visage que j’ai vieilli pour la circonstance.
Voilà le cas d’un repentir parti d’une irrésistible envie de m’amuser.
Ici, j’ai même changé le titre "Drague" en "Voyage".

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De l'étude...



...au tableau.


Un long voyage !

Je pars avec des bagages dont certains restent sur la route et j’en cherche d’autres pour continuer le voyage.

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De toutes les douleurs, celles qui nous défont sont souvent les plus ordinaires comme les gestes de l’habitude qui, l’air de rien, grignotent notre belle énergie d’autrefois qui nous fit surestimer notre vie, l’imaginer sans blessure, moins barbare et si grande… Aussi grande qu’une traînée de poussière cosmique dans le noir sidéral.
Ces gestes de l’habitude qui, à casser l’enfance, construisent notre condition d’homme.
Alors, nous marchons sur les boulevards et nous rencontrons des visages tendus ou fatigués, des visages qui nous ressemblent… Nous reprenons les mêmes ascenseurs ne menant nulle part, nous refaisons la queue dans les magasins, nous nous excusons d’avoir heurté quelqu’un… nous consommons le consommable.
On s’enferme…
Nous avions pourtant convenu de vivre l’ouverture… pas l’entrebâillement.


Adolescent, j’aimais frissonner à lire « Les chants de Maldorore ».
Ce cher Isidore Ducasse me faisait entrevoir les bassesses et les horreurs d’un monde que j’étais persuadé ne devoir jamais reconnaître. Dans ses chants, il parlait des petites choses, des petites épaules, des petits enfermements, des petites aigreurs, des petits commérages et de l’absurde qui mènent au crime.
J’éteignais la lumière, je fermais le livre si loin de mes réalités et m’endormais dans la douceur de ma chambre.


Le temps est passé et depuis, la cruauté de sa clairvoyance s’est révélée à mes yeux.
Elle cohabite parfois avec moi et me fait accoucher de bébés monstrueux dont je partage la paternité dans mes peintures avec le Lautréamont de ma jeunesse.
Tous ces monstres sont mes chants, mes fausses notes, quand la médiocrité des détails, à tant se fondre dans le quotidien me fait parfois oublier la tragédie des choses sérieuses de nos vies.

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Sidi Bou Saïd... encore. © Giliberti / 2006

J'écoute Souad Massi et je pars dans un univers soyeux qui me rappelle combien nous vivons souvent à l'ombre de nos émotions, à ne presque jamais les interpeller comme si elles risquaient de nous dévoiler et nous compromettre.
De toutes les choses saisissables, l'émotion est souvent celle qui nous empêche, celle qui nous prive.
Je rêve pourtant de m'allonger à l'ombre de murs sable et d'épier la tendresse qui s'y glisserait.
Les clameurs de la mer seraient tout autant de douceur et gouverneraient mes gestes si souvent arrêtés aux sens.
J'incendierais quelques lampes sur la terrasse en fin d'après-midi, déposerais des fruits dans les coupes et respirerais le jasmin qui commencerait d'emprisonner mes rêves.
Il y a des soirs, comme ce soir, où m'oublier serait la délivrance la plus subtile, la plus neuve.
Elle briserait le masque que je porte depuis tant d'années et qui m'empêche de regarder
ma dissidence, comme un éxil dans le bonheur.
Oui, Souad Massi m'emporte une fois de plus dans un ailleurs qui est mien ; si proche d'être le nôtre.
Denya wezmen (C'est la vie) (album : mesk elil)

La maison © Giliberti / 2006

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Quelques photos de mon vernissage d'hier soir dans l'album.
C'était génial, chaleureux et très... oriental (avec même Oum Kalsoum en musique de fond.)
Il y avait des tagines, des dattes, des narguilés, des fleurs, des bougies et beaucoup de monde.


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Je vis des jours difficiles, comme une grâce qui m’échapperait.
De tout temps, j’ai côtoyé la noirceur de l’âme et la mélancolie subtile.
De tout temps, celle-ci ne m’a jamais effrayé.
De tout temps, elle m’a aidé à me construire en exaltant ce qui colle à ma peau : l’écriture, la peinture et bien sûr la musique.

De tout temps, enfin, j'ai pu d’un mot, d’un rire, la renvoyer ailleurs, la mettre en attente jusqu’à ma prochaine dépendance créatrice.



Aujourd’hui, ma mélancolie se rapproche d’une spiritualité que je ne pensais pas trouver chez moi. Tous les réflexes de rupture avec elle se sont effondrés depuis que le danger des choses de la vie rôde, me frôle et parfois même me bouscule.
Une petite voix contredit toutes les grandes vérités qu’il me plaisait à lancer en société et qui depuis peu menace mon orgueil…
Dans ces moments de grande fragilité, j’aime à me souvenir de mon enfance et des parfums qui m’enfermaient. Je pense aux gestes de ma mère, à ses gestes de grande affection… à ses mots bien simples grandis d’amour.
Je revois ce petit garçon pétri d’invention, de révolte et de grandeur qui aujourd’hui – devenu grand – rit bien de lui, de se savoir toujours petit alors qu’il s’attachait à croire le contraire.
L’enfance est une ombre attachée à vos chevilles ; elle me rappelle ces chiens perdus et têtus qui décident parfois de suivre vos pas, comme s’ils vous reconnaissaient une paternité, comme s’ils sentaient que vous étiez aussi paumé qu’eux. Il ne faudrait pas se retourner.
La rencontre avec leur regard risque la compromission…
Hélas ! j’ai parfois plus d’aisance à me retourner qu’à décider d’une avance héroïque.
C’est peut-être ça le masochisme… Masoch… Un nom qui me parle.

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