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Le blog de Michel Giliberti

Boukornine-sous-l-orage

Orages sous la chaleur de l’été et pluie dans tes yeux sombres quand des larmes inondaient les miens.
Assis sur le tabouret rouillé et adossé au mur, je regardais tes mains retenir un mégot presque éteint. Je me disais que s’il glissait de tes doigts je tomberais à terre avec lui. Je me répétais ces mots dérisoires et sans fondement, sinon ceux du désespoir.
Par la fenêtre voisine, Georges Wassouf s’époumonait et sa voix brouillait le bruit de l’eau sur la terrasse. Tout était confus. Dans ma bouche le gout du chicha à la pomme… inutile, déplacé.
Je savais que l’heure était à la désillusion, mais comment dire ? il y avait tant d’anthracite beauté  sur Bou kornine que je ne pouvais être insensible à celle de ma douleur.
Les senteurs des fleurs de jasmin fanées me renvoyaient à cette impuissance, pour moi, d'être léger. Tout est si lourd de sens en Tunisie ; surtout les sentiments… violents, chimériques, brulants, comme l’alcool dans les veines.
Le mégot glissa de tes doigts.

Moez-sur-la-terrasse-a3

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balcon-de-La-Goulette

J'aimerais, à l’obscur de tes murs, retrouver l’image de ton visage et la musique de tes lèvres, quand, à me taire plutôt qu'à divaguer, j’observais le délice et la clarté de tes traits que la pénombre absorbait comme un astre.

Mohamed-mur-bleu-2

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Xavier-1-copie-1

Vague à l’âme et clair obscur des souvenirs. Martèlement du temps qui passe. Questions sans réponses
Sommes-nous si peu pour tant attendre de nous ?

 

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Manu-et-main. J’ignorais bien des chants
Jusqu’à votre musique
J’ignorais bien des cris
Jusqu’à votre silence.
Vous saviez tout des rires

Avant mes larmes vaines
Vous saviez tout des joies
Avant mes désespoirs.
Mais je ne pensais pas

Et vous ne pensiez pas
Que de l’amour, c’était
Les plus belles leçons.

© Giliberti

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laurent777 Un effluve d’encens
Ou peut-être un parfum
 Lourd et âcre, à l’entrée de la nuit.
Le vieux singe s’endort
Au raphia du panier
Puces et rêves à ses poils mêlés.
Sous le bronze de la cloche

Le battant s’assoupit
Il est l’heure d’une laine sur l’épaule.
Tu me dis qu’il faudrait
Un piano et des notes
Tu divagues, je souris et j’acquiesce.
L’Izarra de tes yeux
Dans ce cuivre d’automne
Me réchauffe le sang.
J’aimerais un pays
Beau comme ton regard
 Où le temps n’a pas lieu et corrige les maux.

© Giliberti

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Moez-avec-foulard-blanc C’est peut-être le sable
            Ou c’est peut-être l’eau             
De ces choses qui parlent
Sans jamais se livrer.
 C’est un trait de noirceur
Dans un rai de soleil
Mais aussi une torche
  Dans les nuits magnétiques.
 C’est le deuil invisible
D’un satin prometteur
Qui expire au matin
Comme un parfum d’amant.
C’est un peu le voyage
Prodigué puis repris
Un retard de toujours
Pour l’ultime Cythère.

© Giliberti

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En Iran, la condamnation à mort par lapidation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani me rappelle cet extrait de mon dernier roman. À ma façon, et même si ce que je décris ne se passe pas en Iran, ce texte permet de me joindre à tous ceux qui luttent pour mettre fin à cette sordide histoire d'un autre temps.

lapeaudumonde

 

... /...Le temps d’allumer une cigarette, il s’arrêta par hasard sur une chaîne d’information et de reportages en continu qui donnait à voir sur une route de Kaboul inondée de soleil, une femme en burka, battue à coups de pied et lapidée par une horde de fondamentalistes talibans confortés dans leur illusion d’être au plus prêt d’un islam pur.
L’image n’était pas très bonne, sûrement tournée en caméra cachée, mais suffisamment violente pour que Gilles, encore dans les confidences de sa mère, écarquille les yeux, brusquement envahi par l’horreur qu’il n’attendait pas.
Il tira sur sa cigarette et se saisit de son verre de coca.


 ...La malheureuse femme trébuchait sous les coups, se prenait les pieds dans sa tunique, jusqu’à ce que doucement du sang apparaisse ; auréoles sombres sur le bleu indigo de sa burka...


 Gilles se mordit les lèvres, ce qu’il voyait dépassait l’entendement. Il tira très vite plusieurs fois sur sa cigarette tandis que de son autre main il serrait de plus en plus fort le verre de coca. 

 ...Les coups pleuvaient. 
Toujours.
Hallucinants.
Lâches.

Autour de la femme en bleu, la poussière jaune de la route tourbillonnait sous le martèlement des hommes qui hurlaient et redoublaient d’acharnement bestial.

Les tâches de sang se multipliaient.

La femme ralentit son pas, puis tomba à genoux.
Par trois fois, elle tenta de se relever, puis comme une biche sous la morsure des chiens, elle s’arrêta, vaincue. Elle ne pouvait plus combattre. Ils étaient trop forts… trop courageux...   

 

Gilles se sentit mal à l’aise.
Un filet de sueur serpentant sur sa nuque le fit tressaillir.
Il n’avait jamais assisté à une telle abomination, à un tel massacre, ne l’avait même, jamais imaginé.
Et quand, toujours dissimulée sous sa burka qui deviendrait son linceul, la proie de ces hommes sang nom, s’allongea définitivement, face contre terre, dans un dernier soubresaut de bête abattue, Gilles vit partir le verre en éclats sous la pression de sa main tétanisée par son stress.
D’un trait, le coca se répandit sur son jean et sur les draps puis glaça la peau de ses cuisses.
Cette douleur imprévue et celle de la malheureuse victime le firent sursauter et se relever d’un bond, les yeux révulsés par la peur. Il ne faisait plus la distinction entre la femme agonisant dans son sang et lui, au plus près du sien qui, chaud et poisseux, coulait de sa main entaillée jusqu’à l’extrémité de son coude. Son regard se posait d’une image à l’autre sans qu’il parvienne à trouver le geste qui l’aurait mené à évaluer ses blessures. ... /....

 lapeaudumonde.com / Giliberti / éditions bonobo

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Ports-punique-2Dérive au fil de l’eau
Remords et mort de l’âme…
En plein hiver, les Ports Puniques.

Ports-puniques-1Mortels souvenirs
Silence au fond du cœur...
En plein hiver, les Ports Puniques.

abdoul-4

Ailleurs et sans pareil
Ton frêle et beau visage...
En plein hiver, les Ports Puniques.

© Giliberti

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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