Orages sous la chaleur de l’été et pluie dans tes yeux sombres quand des larmes inondaient les miens.
Assis sur le tabouret rouillé et adossé au mur, je regardais tes mains retenir un mégot presque éteint. Je me disais que s’il glissait de tes doigts je tomberais à terre avec lui. Je me répétais ces mots dérisoires et sans fondement, sinon ceux du désespoir.
Par la fenêtre voisine, Georges Wassouf s’époumonait et sa voix brouillait le bruit de l’eau sur la terrasse. Tout était confus. Dans ma bouche le gout du chicha à la pomme… inutile, déplacé.
Je savais que l’heure était à la désillusion, mais comment dire ? il y avait tant d’anthracite beauté sur Bou kornine que je ne pouvais être insensible à celle de ma douleur.
Les senteurs des fleurs de jasmin fanées me renvoyaient à cette impuissance, pour moi, d'être léger. Tout est si lourd de sens en Tunisie ; surtout les sentiments… violents, chimériques, brulants, comme l’alcool dans les veines.
Le mégot glissa de tes doigts.