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Le blog de Michel Giliberti

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taouage-B-
Les tatouages au henné (henna) font partie de la tradition tunisienne.
Moi j’aime particulièrement celui-ci, qui pendant les mariages, enflamme simplement l’ongle du petit doigt des hommes invités aux cérémonies festives.
Cette discrétion, comparée à la sophistication des tatouages féminins, m’a toujours séduit et intrigué.
C’est un petit bijou corail qui me touche beaucoup, surtout quand il parre la main d'un ami ; il trahit ainsi ses nuits de danse et de veille, ces nuits où il disparaît, ces nuits où il retrouve les rites de sa culture, les rites qui ajoutent à ses mystères et pimentent sa séduction…
Et moi, imaginer tous ces ongles incandescents au bout des gestes gracieux de ces hommes qui dansent me ravit plus encore.

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Emmanuel-4.jpgUn mail d’Emmanuel, il y a quelques jours…
« Mon Michel, j’arrive fin octobre. »

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Et voilà, c’est très proche maintenant… Emmanuel va retrouver ses parents là-bas, au calme d’Honfleur. Lui, qui se partage entre New York et Miami, il s’imprégnera à nouveau des plages de Normandie, un peu tristes à cette époque, mais qui furent celles de son enfance …

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Moi, je serai là,
attentif comme à chacun de ses retours, à écouter sa belle voix et à observer avec émotion les années glisser sur lui avec précautions.

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Voici quelque photos que je lui vole pendant ses pauses, lorsqu’il est sur sa planète, à se détendre  pendant que je m'active autour de lui... Ces moments intimes sont toujours attendrissants parce que je sais qu'il retrouve l'ambiance de ses seize ans ; l’atelier et ses odeurs de médiums, d'huile de lin et d'essence d'aspic sont étroitement associés à sa jeunesse, comme au déclenchement artistique qu’ils provoquèrent en lui. Ce sont eux qui lui donnèrent envie de déployer ses ailes et de s'envoler pour les USA. Il avait  en mains un simple press-book empli de photos des toiles qu'il m'avait inspiré et sa volonté à devenir un grand mannequin. Aujourd'hui, il a non seulement réussi, mais en plus de sa profession, il manage de nouveaux artistes peintres.
Rarement un modèle n'aura tant fait pour les plasticiens.
À bientôt, Manu, je t'attends...

 

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La-nuit-du-Golem.jpgUn homme de terre ou de verre, un homme brisé qui aurait souffert de sa condition, m’avait inspiré voilà vingt ans, cette toile... un homme, porteur de toutes les légendes de la création.
Il fallait trouver un titre...
Celui-ci me vint bien après, comme je l’explique assez souvent, alors que je feuilletais une revue quelque peu ésotérique dans le salon suranné d’un vieux monsieur et de sa femme qui m’avaient invité à dîner pour fêter l’acquisition d’un de mes tableaux.
Dans l'article qui avait retenu mon attention, il était écrit (à quelque chose près) que selon le Talmud, un humanoïde d’argile, un homme inachevé et préfigurant d’Adam, un prototype en quelque sorte, s'appelait  le Golem.
Voilà pourquoi, une fois la soirée terminée et de retour à l'atelier, j'inscrivais au dos de ma toile son titre, trouvé une fois de plus sans le chercher… "La nuit du Golem".



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Ce matin, je suis allé faire quelques courses chez Leclerc, au pays de mes chères caissières…
À l’entrée du magasin se trouvaient deux caisses automatiques flambant neuf, avec juste à côté, une dame très sérieuse chargée d’initier les clients à leur utilisation.

J
’ai regardé ces robots sans âmes avec toute l’amertume, pour ne pas dire la haine, qu’ils ont aussitôt suscitée en moi.

Nous vivons dans un monde difficile, souvent inhumain, où les contacts deviennent presque impossibles et, constater qu’au nom de la croissance aveugle et du profit, nous serons bientôt privés de rapports amicaux avec ces femmes qui entretiennent le tissu social, me met hors de moi.
Nous avons déjà des contacts téléphoniques où nous ne pouvons que taper des chiffres pour obtenir les renseignements souhaités, nous possédons des cartes, des codes et autres désincarnations affichées, et bien dans quelque temps, nous aurons des magasins, où, tout en faisant la gueule, nous ferons nos achats et les réglerons dans l’absolue solitude et l’indifférence générale.
Adieu les petits « Bonjour ! », les petits « Fait pas chaud ce matin ! ».
Fini ! Balayés, rangés aux oubliettes tous ces simples mots qui pallient parfois aux petits désarrois du quotidien et à ceux qui vivent la solitude.
Pour ma part, je boycotterai le plus longtemps possible ces robots de malheur qui contribueront davantage à la sinistrose générale qui fait que de plus en plus de gens sont dépressifs.
Je critique parfois l’Amérique, mais je suis bien heureux de voir que, là-bas, les grandes surfaces sont non seulement toujours équipées de caissières, mais aussi de jeunes gens chargés de ranger nos achats dans des sacs à provisions (en papier) et de les placer dans le coffre de nos voitures.
Pas si fous les Américains…

Alors, moi qui si souvent me suis moqué gentiment des caissières, je lance aujourd’hui un cri d’alarme pour les soutenir dans leur ultime combat contre ces robots stupides qui ne profiteront qu’aux patrons comme d’habitude…
Quelle misère !

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De mes rouges aurores
Jusqu’aux flammes de minuit
Je sertis de rubis
Les lumières de l’encore.

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De ces rouges confins
Jusqu’au cœur des silences
Je déploie mes urgences
À respirer l’enfin.

 
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De nos rouges partages
Jusqu’aux sombres augures
Je nous pare d’une armure
Pour que vivent les toujours.

© Giliberti / 2007

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Tes yeux, JC...dans le soleil
Tes-yeux-2.jpgLes yeux qui vous aiment s’annoncent comme un orage dévastateur aux soirs des nuits d’été, quand ils s’attachent à vos pas et vous incitent à la promenade jusqu’au terme.
Le vent se lève, le ciel se zèbre de lumières, mais, imprudent dans la pénombre, vous attendez les premiers tonnerres, les premières gouttes de pluie, les premiers pétales meurtris tombés à terre, dans les sentiers... Votre premier coup de foudre.
Vous aurez beau vous dire qu’un cristallin peut assombrir une vie, sans vous défendre, vous vous accommoderez de cette vision des choses et vous accepterez qu'à leur tour, vos yeux deviennent des yeux qui aiment.

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Mona--Leonard-et-moi-.jpg
J’avais vingt-six ans et j’habitais Paris, rue Mouffetard, en face de la place de La Contrescape quand j’ai peint ce tableau si différent de tous les autres, mais si symbolique.
Je suis accoudé au chevalet de Léonard de Vinci qui fête la fin de "sa" Joconde, un verre de vin à la main. Mona, son célèbre modèle est en arrière plan avec un bouquet de fleurs, (peut-être offert en remerciement de ses longues pauses).
Je réunissais ainsi les éléments essentiels qui m'avaient parachuté, dès mes jeunes années, dans l’amour inconditionnel de la peinture.
Léonard tout près de moi (Rêve suprême).
Mona Lisa, extirpée de son image classique de Joconde statique.
Tous les deux comme les piliers de mon enfance.
Tous les trois, elle, lui, moi, comme des amis…


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La-priere.jpg
Petite plume de Comanche
À mes larmes, si étanche,
Belle et sourde avalanche
Sur mes toiles, sur mes planches,
Où sont donc tes dimanches
Qui m’offraient des nuits blanches ?

Petite plume de Comanche
Qui donnait carte blanche
À mes mains sur tes hanches
Jusqu'à ce que je flanche
Et qu'enfin je m'épanche
Jurant de ma revanche.

© Giliberti / 2007

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Law Aala Albi / Fadl Shaker
Merci à Kamel pour cette musique.

La tragédie hivernale semble s’être installée dans notre beau pays… Plusieurs solutions s’imposent. Le grog, la vodka, le vin chaud… on peut aussi hiberner.
Moi, je bois pas trop, c’est pas mon truc… hiberner, impossible, je suis trop actif… Alors, je n’ai que les moyens du bord... mes souvenirs. Un peu du désert Tunisien… quelques palmiers, les dunes d'Ofra, au sud de Douz, et le tour est joué.
Déjà, je m’enlève un pull ; déjà je balance mon blouson et voilà…

Desert-et-chameaux.jpg
Et maintenant 
les dromadaires facétieux…

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Celui-là je l’ai aimé particulièrement. Il était un peu efféminé… si, si, je l'affirme ! D'ailleurs, il avait un piercing à la narine et il tournait autour de moi en grinçant des dents… (Ce qui ne veut pas dire pour autant que je lui plaisais, j’ai pas assez roulé ma bosse…) mais allez savoir !

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La fin de la journée. La chaleur est encore intacte... Les enfants s'occupent des dromadaires qui rentrent de leur périple.

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Ces derniers se reposent comme nos moutons ou nos vaches, sauf, qu'un bruit très particulier circule dans l'air empli de leur odeur... leurs grincements de dents.

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C'est un moment paisible où les animaux et les hommes communient ensemble. C'est l'heure des blagues et des sourires et quand je regarde ces deux chameliers-là, je me dis que ça pourrait bien être Jean-Charles et moi...

desert-et-dunes.jpg
... et devant nous, la sublime image des premières dunes de sable à quelques kilomètres de l'oasis, le sable qui se glisse jusque dans les petits villages et masquent les routes.
Nous sommes au sud de Douz, aux portes du désert... Aux portes du Sahara.

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Hier après-midi, une amie ailée et son elfe sont passés à la maison. Dès leur envol, m'est revenu en mémoire « L’enfant oiseau », un de mes tableaux, bien kitch en vérité, mais ailé, lui aussi. C’est pourtant un de ceux, qui, dans les années 80, me permirent d’être remarqué et de faire mes premiers pas dans ce métier.
À l’époque, je trouvais follement romantique cette toile, d'autant que dans le troisième et dernier album que je venais d’enregistrer, une de mes chansons « Quand j’étais enfant oiseau »  reprenait le thème de ce fantasme éthéré, jamais tout à fait abandonné.
Je dépose ici cette chanson pour être au plus près de ce tableau…je ne peux même pas croire que c’est moi, tant je l'ai chantée avec une toute petite voix pour coller à son histoire... Une histoire liée à quelques égratignures d’enfance. Bref, je pourrais croire que c'est un gamin qui susurre mon texte ; celui que j’aurais pu avoir.


 
Quand j'étais enfant oiseau / Michel Giliberti / CBS 

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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