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Le blog de Michel Giliberti

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michel giliberti

Monalisa, Léonard, et moi, et moi, et moi...

Toulon, 1963… j’ai treize ans.

La réplique de la Joconde que l’on voit, accrochée au mur de la salle à manger, n’était pas une simple faute de goût de mes parents, mais le seul désir de mettre à l’honneur mon travail de peintre en herbe. En effet, après tant et tant de copies de cette Joconde, dans le seul but de comprendre la technique et le fameux sfumato de Léonard de Vinci, après des nuits entières dans les affres de la création, plutôt que de réviser mes cours ; j’avais enfin réalisé une Mona Lisa suffisamment correcte. Du coup, papa avait encadré et placé la "chose" au vu et au su de tous ceux qui passaient à la maison et dont on devinait l’étonnement, voire la gêne, devant cette décoration pour le moins atypique. Mais très vite, on les rassurait : "C’est le petit qui a l’a peinte ! " (Version pudique de papa), " C’est le trésor à sa maman qui l’a faite" (version exaltée de maman). Sur cette photo, ma petite mine témoigne de ce travail constant, de cette rage de peindre qui me faisait zapper la vie réelle. J’étais tellement aux anges en compagnie de mon prof… Léonard de Vinci. (Si, si… il était vraiment là, je vous l’assure). Il faisait juste une pose pendant mes repas et un peu au lycée, sauf pendant les cours de maths et de géographie : il avait compris… que je ne comprenais rien. Alors j’avais du rab pour mes leçons de peinture. Il me conseillait de prendre un air très attentif pour faire illusion et, en douce, il me distillait par la pensée, les exercices du soir, une fois à la maison. C’était une mystification si parfaite qu’un jour mon prof de math me lança : "Je n’comprends pas, Giliberti, tu suis bien les cours, mais tes devoirs sont toujours plus mauvais ! " Sans un mot et l’air navré, j’avais baissé la tête. Mieux valait être considéré comme un cancre que comme un dérangé du bocal !

Lorsque maman découvrit cette énième Joconde, la meilleure après des dizaines et des dizaines de tentatives, j’avais eu droit à cette phrase alors toute neuve et minimaliste qui ne devait plus jamais quitter ses lèvres chaque fois que je lui dévoilais un nouveau tableau : " Mon Dieu, on dirait que ça va sortir ! " Compliment suprême ! Papa lui, avait juste un petit rictus de fierté et un regard gourmand, le même que celui que l’on a devant la vitrine d’une pâtisserie. Quand j’y pense… Mes parents, si simples, étaient dépassés par ce curieux gamin conçu sur le tard, par accident, et qui restait toujours enfermé dans sa chambre, à peindre ou à écrire, ne voulant jamais en sortir, ne dormant presque pas…

Eh bien, rien n’a changé ! Je suis le "Toujours petit ", comme me nomment mes amis tunisiens.

La vieillesse, finalement, n’est qu’un habit froid et détestable, reprisé et rugueux, que le temps nous force à enfiler par-dessus la soie tiède de l’enfance, la seule qui nous va pourtant si bien.

MG

 

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Désenchantement...
Le désenchantement rôde toujours, comme une hyène affamée… il nous oblige à analyser la toxicité d’un échec annoncé, même si l’innocuité du rêve demeure, fragile, insaisissable.
MG

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Les années 70...
Les années 70, si reconnaissables avec leurs pantalons pattes d’éléphant et ces mains libres de tout smartphone… Une époque insouciante—bien que militante—où l’on se battait pour la liberté et la fraternité. Depuis, un bug semble avoir parasité ce programme !
Sur cette photo, je pose avec Chantal, une amie précieuse rencontrée aux beaux-arts de Toulon en 1966, beaux-arts que nous avons largués en urgence, sans regret ; notre amitié, elle, n’a cependant jamais pris le large. 😊😘
MG

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Même pas vu qu'on me photographiait...🙃😝

Même pas vu qu'on me photographiait...🙃😝

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Atelier normand / Argentique / Années 2000
Grand soleil dehors, jeu d’ombres et lumières dedans.
MG
# peinture contemporaine
# Photographie
# Portraits

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Si près du saut dans l’inconnu des jours à venir en France, je m’applique, de façon sans doute puérile à capter nos différences et les proposer en images. Bien sûr, mes petits moyens en la matière n’ont aucune chance de résonance chez celles et ceux qui ferment les yeux et se bouchent les oreilles, mais, peu importe, mes photos n’ont d’autre ambition que celle de mettre la beauté en avant, surtout celle qui s’ignore et se rencontre au hasard d’un regard. Et puis, à l’heure où la laideur des exhortations racistes fait mal jusqu’aux entrailles, la grâce peut encore rafraichir comme l’eau claire d’une source. 

MG

site https://www.michel-giliberti.com/

 

 

 

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Toulon, 1964... photo prise par mon père. Le mur de ma petite chambre qui en dit long...

Tant de belles choses... tant de souvenirs...

 

Quelques mots pour remercier toutes celles et ceux qui m’ont envoyé tant de choses si gentilles en privé par rapport à la mort de Françoise Hardy et qui s’étonnent que je n’aie rien posté sur elle. Personnellement, sur les réseaux sociaux je n’aime pas parler de mes ressentis réels. Mes coups de cœur, comme mes coups de gueule sont la plupart du temps des métaphores ou plus simplement de la poésie à plusieurs lectures. Facebook autant qu’Instagram n’ont pas fonction de divans de psychanalystes. Je suis secret et ce n’est que par le travail que je m’exprime. Tout ça pour vous dire que je ne voyais pas l’utilité de vous décrire mes états d’âme face à la mort de celle qui a fait éclore en moi, tant de choses enfouies, et m’a donné l’envie dès mes quatorze ans d’écrire et composer des chansons, allant jusqu’à en enregistrer professionnellement le temps de 3 albums dans les années 70. Ce fut la même chose avec Léonard de Vinci qui exalta dès l’âge de mes 11 ans l’envie de peindre, idem pour Louis Bromfied, un auteur dont je n’ai plus jamais rien lu et dont le livre, « La colline aux cyprès », trouvé sur un trottoir lorsque j’avais treize ans m’avait chaviré. J’ignore les arcanes qui firent que cette histoire à laquelle j’aurais surement été insensible aujourd’hui, planta en moi cette graine de l’écriture et me fit dire aussitôt… « À 60 ans, je serai romancier ! » ; je pensais qu’il fallait ce minimum de maturité pour tenter l’aventure. En fait, mon premier livre est paru dès mes 49 ans par le hasard d’une rencontre avec un éditeur que je ne remercierai jamais assez. J’étais quand même persuadé que c’était trop tôt, mais on ne refuse jamais une telle offre. Cela dit, j’avais raison, puisque je n’aime pas l’écriture de mes premiers ouvrages.

Je n’ignore pas que ce verbiage inutile, n’est que prétexte à reculer le moment de parler enfin de Françoise, et si j’écris « Françoise », c’est que nous avons tant et tant partagé de mails ensemble durant ces trois dernières années sans parler de mes visites chez elle, que je ne la considère plus comme une simple idole. Mais voilà, j’ai conscience de mon incapacité à l’évoquer dès lors qu’elle est partie, pas même à l’aide d’une photo, ça m’est trop difficile. Je ne regarde même pas les hommages qui forcément lui sont rendus dans les médias, d’autant qu’ils doivent forcément se télescoper avec les pitoyables évènements politiques actuels français, nauséabonds et si dangereux, et donc ça me ferait trop mal. Du coup, je vous livre simplement l’un de nos échanges de mails alors que je rédigeais mon livre sur ses chansons et où je l’informais par amusement que Pluton entrait dans mon signe (Verseau) et que ça me prédisait aux dires des astrologues le meilleur pour 2024. Sur quoi, elle me précisa que rien n’était moins sur et que pour son signe (Capricorne) elle pensait même que Pluton annonçait sa propre mort ou celle de Jacques… la capture d’écran de cet échange n’étant pas très bonne, je vous en restitue par écrit juste la fin, car cette dernière me touche infiniment et vous comprendrez pourquoi.

Françoise

Pluton n’est jamais de bon augure quand il se trouve à la même longitude qu’un point sensible du ciel natal (lune, Soleil, Vénus en particulier) ne m’en parlez plus, car il est sur le point (si ce n’est pas le cas) d’être à une très mauvaise longitude pour le soleil natal de Jacques : soit il meurt, soit c’est moi. Je ne rigole pas. Et je ne regarde plus les éphémérides depuis des années.

Moi

Oh mon Dieu… J’avais lancé ça comme çà. Maintenant, je suis affolé comme vous. J’oublie Pluton, promis. S’il devait vous arriver quelque chose, j’abandonne mon projet de livre. Je ne l’écris que pour vous. Je serais tout autant contrarié pour Jacques… et pour Thomas ! Ce serait terrible pour lui. Heureusement que ce soir je dîne chez des amis qui ont toujours du très bon vin français…

Françoise,

Ah mais surtout pas. Il faudra au contraire sortir votre livre. Car il sera le seul à être bon parmi ceux qui sont déjà sortis ou sortiront.

Moi :

Si vous le pensez, Françoise, je le ferai bien sûr, mais je n’en tirerai aucun plaisir. Surtout, surtout… soyez là.

Fin

Encore une fois, merci à vous tous pour vos nombreux messages privés, empreints de tant de compassion. Pour conclure, je me permets de placer ici les dernières lignes de mon livre sur les chansons de Françoise et qui, aujourd'hui, prennent tous leurs sens. Pardon d’avoir été si long.

« Chère Françoise, en ces temps falsifiés, vous demeurez, filigrane discret, l’authenticité de ma mémoire et de mes sentiments…

Je vous en remercie. »

MG

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La vie qui passe...

Dans le fond, j'ignore pourquoi je poste cette photo sans intérêt, en dehors du fait qu'elle me renvoie à l'idée du temps qui passe... 74 ans dans 6 mois, je n'arrive même pas à y croire...

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Me retrouver en France implique que je fouille dans les vieilles boîtes à photos, articles et autres souvenirs sur papier qui ont toujours su m’amuser, m’attendrir sans jamais me faire regretter le temps qui passe, car je n’ai pas l’impression qu’il s’agit de moi.

Et ce matin, je tombe sur cette photo où je devais avoir 13 ans, je pense… quel sérieux !

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Je ne poste jamais les vidéos qui traînent sur le net où l’on me voit chanter sur des plateaux télé, trimballant ces monstrueux brushings des années 70 et toutes mes maladresses, mais cette vidéo-là, simple diaporama, m’a touché. Il faut dire qu’on y entend l’une de mes chansons écrites et composées à 15 ans alors que j’étais transi d’amour pour une certaine Myrtille qui m’ignorait, grave ! Pouvais-je prévoir que 12 ans plus tard, j’enregistrerais mon premier album chez CBS et que ce serait Michel Bernholc, le si talentueux pianiste qui signa tant d’orchestrations pour Véronique Sanson, Michel Berger ou Françoise Hardy, pour ne citer qu’eux, qui en assurerait les miennes ? J’en profite, au passage, pour remercier Ève Gabin que je ne connais pas, auteure de ce diaporama. Par contre, à un moment, on y aperçoit la détestable pochette en noir et blanc bordée d’orange de mon premier single datant de 1973. En effet, la veille de cet abominable cliché, je m’étais fait arracher deux dents de sagesse, et par timidité, je n’avais pas osé remettre le rendez-vous prévu avec le photographe. Du coup mes joues sont gonflées comme celles d’un hamster repu.

MG

 

 

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