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Le blog de Michel Giliberti

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Un jour, tu seras moi
Il n’y aura plus de peaux
Juste le tamtam des coeurs.
Un jour, tu seras moi
Un jour, je serai toi
Il n’y aura plus de lois
Juste le tohu-bohu.
Un jour tu grandiras
Un jour je grandirai
Il n’y aura plus de mots
  Pour nommer chaque couleur.
Et à part toi, Apartheid,
Qui d’autre se souviendra
  Du vieux chaos des pigments.

© Giliberti / 2009


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À
quoi pensent mes modèles quand ils quittent la pose pour la pause ?
Savent-ils, alors même que les tensions se relâchent, quelles ont été pour moi ces heures de travail, ces heures de silence et de musique, ces heures de paroles aussi, ces échanges si particuliers ?
J’ai souvent parlé d’eux ici, souvent évoqué combien je leur devais, combien ils m’importaient.
Je n’ajouterai rien de plus sinon que sur ces photos captées au vol, je trouve que la pudeur est au rendez-vous et qu’être nu, à mes yeux, n’a jamais voulu dire être « à poils ».



Je profite de ces pauses pour en prendre une moi même et ralentir mes promenades par ici… J'ai beaucoup trop de travail avec ma prochaine exposition et en plus toute la nouvelle organisation d'Overblog me prend la tête, tout ça pour proposer à certains d'entre nous d'être reliés à Facebook... Facebook dont je n’ai strictement rien à faire... Du coup, je n'ai aucun courage de tout remettre en place... mais j'espère à très vite, quand même.

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Jebel Rassas (la montagne de plomb) la montagne de mon enfance.
Depuis toujours elle me fascine. Lorsque je suis sur la route d’Hammamet, elle s’approche de moi lentement,  comme un gros reptile… Enfin, elle occupe tout l’espace, le temps d’une brève rencontre, car elle n’est pas très grande ; pourtant, une fois dépassée, sa présence reste là, comme un passager sur la banquette arrière de ma voiture.
J’ai toujours voulu atteindre son sommet et pourtant, je ne l’ai jamais fait. Un jour certainement…
Il est vrai que mes rêves d’oiseau ont toujours ralenti mes escapades de marcheur… et mon envol se contente du rêve.
Jebel Rassas, la montagne de plomb… C’est moi qui pèse des tonnes.


Mes ailes si souvent ouvertes ne m’emportent jamais aussi loin que je le voudrais et pourtant je reste perché comme cet oiseau rencontré au sommet d’une ruine de Dougga…
Comme lui,  je suis un sombre et lointain spectateur des pourpres envies terriennes et mon bec ne s’ouvre que sur quelques sifflements matinaux et sur les baies de sureau que sont les yeux de la Tunisie.


Des yeux que j'aime tant...

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Je gravis des sommets qui me renvoient au sol
Et je gueule mes silences comme on crache sur l’asphalte.
Les oiseaux de malheur tout autour de ma rame
Finiront par piller mes fruits lourds à porter.

Comment dire je t’aime autrement qu’à le dire
  Quand chacun de mes mots me conduit au mutisme… 

Je suis né comme on meurt et me tue à le croire
C’est un vin qui me saoule autant que mes racines
Tant de nuits pour si peu de moissons au soleil
  Tant de toi dans mes bras ouverts sur la couleur.

Comment dire je t’aime autrement qu’à le faire
  Quand chacun de mes gestes me conduit à l’ascèse…


© Giliberti / 2009


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Voilà bien longtemps que je n'avais alimenté ma rubrique "Quelle misère" avec mes aventures en grande surface... et bien, voici la dernière en date...

Hier après-midi, alors que je faisais mes courses dans ma grande surface habituelle, je surpris au hasard de ma quête (où est passé le Graal ?) une conversation amusante et triste à la fois.
Une dame transportant son petit garçon (marchandise charnelle) dans le caddy était arrêtée devant une pyramide de petits lapins OR, celui de chez Lindt, celui qu’on voit sur toutes les chaînes de télévision dès que Pâques pointe son nez.
Le petit garçon en voulait un et sa mère accepta tout en maugréant ; on sentait bien qu’elle avait des soucis et que ce lapin OR n’était pas sa priorité.
Puis elle reprit sa marche en poussant le chariot avec amertume. Tout aurait pu s’arrêter là ! Mais le petit garçon lança un regard affolé à sa mère.
– Maman, il est cassé.
La mère lui arracha le lapin des mains, le regarda vite fait et lui redonna.
– Mais non… il est très bien.
Le petit renchérit. Son menton commençait à trembler, annonçant les larmes…
– Le lapin est cassé, reprit-il d’une voix inquiète.
La mère ne répondit pas.
Ce qui devait arriver arriva. Le petit fondit en larmes.
La mère exaspérée :
– Qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu peux pas te taire ?
– Le lapin est cassé.
La mère n’y tint plus. Elle arracha des mains de son rejeton le lapin maudit, l’ausculta une dernière fois, puis le renvoya avec véhémence dans le caddy.
– Il est très bien, j’te dis… Si ça continue, je vais m’fâcher. Tu la vois, celle-là ? Elle mima, la main en l’air ( Ô temps suspends ton vol ! ) le risque qu’encourait son fils.
Ce dernier, tout ruisselant de larmes, hoqueta : « Y bouge pas !... Y ferme pas les yeux ! Il est cassé! »
La mère n’en pouvait plus.
– Mais t’es bête ou quoi ? C’est du chocolat… C’est pas un jouet ! Comment tu veux qu’ ça bouge ?
Le petit, bouleversant, supplia sa mère de ses grands yeux innocents…
– Il est cassé… À la télé, y ferme les yeux et y bouge…
Brusquement, je réalisai l’impact pervers que cette publicité (où on voit ce lapin OR en chocolat bouger et faire un clin d'œil complice) pouvait avoir sur un enfant ! C’est cela qu’on appelle marketing ! Un gros mensonge pour un enfant.
La mère réalisa en même temps que moi la supercherie, mais fatiguée par ses histoires personnelles, elle redressa son fils qui s’effondrait doucement au fond du chariot.
– Et bien tu l’secoueras toi-même…
– Non ! je veux un qui bouge tout seul…
– C’est pas possible… Dans quelle langue tu veux que j’te l’dise ?
– J’en veux un qui bouge…
Et là, la mère lui envoya une gifle et conclue en haussant le ton.
– Tu m’emmerdes avec ton lapin… t’as qu’à le bouffer tout d’suite ! Comme ça il pourra plus du tout bouger et tu me foutras la paix.
Eh oui, toutes les belles histoires ont une fin…
Quelle misère !!!


Joyeuses Pâques, tout de même...


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Chaque homme se retournait sur ton passage… chaque femme.
Souviens-toi… Londres… la cour arrière de la galerie où j’exposais… nos rires, notre confiance au fond des yeux.
Et puis New York, les boîtes de nuit, l’alcool et la musique… et toi, mon guide dans cette ville ou ton nom et ton visage s'affichaient sur les murs.
J’ai eu la chance de te trouver comme on se perd et se perdre avec toi a eu de la gueule.
Ton bras autour de mes épaules aux heures de l’amitié a tant marqué mon devenir…
Ce canevas pourtant rompu laisse traîner ses fils et ton visage se recompose sur mes toiles. Je fais de toi une oeuvre comme d’autres en font une vie.
Aujourd’hui, bon nombre de tes "amis" te rejoignent sur Facebook.
Je ne le ferai jamais… Te connaître vraiment, te connaître tant me permet ce luxe suprême ; cette toile-là ne m’intéresse pas.

Et là, sur mon blog, offert une fois encore, ton profil…
Une fois encore, tes yeux fermés sur un passé toujours présent, sur un passé ensemencé des heures douces où toi et moi avions la chance de rêver et croire qu’il suffisait de vivre pour demeurer en vie.


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Jaloux de l’eau…
De cette liaison qu’elle entretenait avec toi en cette fin d’après-midi.
Juste avant… mes mains avaient tout su de tes mystères, mes lèvres, tout bu de ta peau mate.
Juste après… encore meurtri de nos ébats, je regardais comme un voleur ton bal intime sous la douche, ta mise à mort de nos parfums, de nos sueurs.
Jaloux de l’eau…

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Certains hivers tunisiens, alors que la plage n’est plus qu’un souvenir, que Moez et moi bavardons à l’ombre des murs blancs, au son des musiques sirupeuses, la lumière des bougies fait naître de cette composition orientale faite de divans profonds, de soie et de velours, des ambiances de peintures hollandaises.

Dans ces soirées d’ambre et d’obscur, dans ces versions des mille et une nuits revisitées, Moez prend alors les allures d’un authentique Rembrandt.


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Comme je l’ai souvent écrit, les maîtres de la Renaissance italienne me donnèrent l’envie de peindre, mais dès l’âge de seize ans, je commençai à découvrir d’autres univers, d’autres peintres, et parmi ceux qui m’éblouirent, Géricault fut certainement celui qui me passionna le plus.
Lorsqu’à dix-huit ans je partis en stop à Paris pour tenter ma chance, je me précipitai au Louvre pour contempler certains des tableaux que j’avais admirés dans mes livres… Je garde en moi, toujours présente, l’émotion invraisemblable quand, au détour des couloirs, je me retrouvai enfin dans la salle où, gigantesque, sombre et si puissant, se trouvait « Le Radeau de la Méduse ».

Je me souviens m’être assis sur la vieille banquette de velours cramoisi, face à l’immense toile, et ne pas en croire mes yeux… 35 m2 de génie m’écrasaient ; bien plus que la chambre de bonne que je squattais !
Je restai ainsi, plus d’une heure, immobile, les yeux brillants de larmes. Je ne rencontrai pas un simple tableau, mais l’un des amis qui avaient accompagné mon adolescence quand, à feuilleter les dictionnaires et les livres d’art, je m’étais immergé dans sa noirceur marine.


Vingt ans plus tard, Frank, un de mes plus fidèles modèles posa pour deux grands tableaux ; l’un avec un ami, "Les enfants de Poséidon" l’autre avec sa sœur, "Les naufragés".
Une fois ces toiles terminées, je réalisai combien ce Radeau de la Méduse avait frappé mon esprit ; même si ces deux toiles étaient bien éloignées de ce dernier, son drame, sa gestuelle et sa noirceur étaient au rendez-vous…
Deux tableaux, deux tragédies, comme celle du radeau de la Méduse.



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Ta blessure est la mienne mon amour…
Ton sang, le mien.
J’ai si peur des années qui te broient et des heures qui me tuent…
« Mon amour, mon temps, ma transparence »… ces trois noms par lesquels je t 'ai nommé un jour de mille neuf cent soixante-treize restent d’actualité.
Tu es mon amour, mon temps, ma transparence et aujourd’hui que le temps nous bouscule et se joue de nous, j’ajoute à ces trois noms… « Mon éternité ».

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