Dès l'entrée d'Erriadh, un des plus anciens villages juifs de l'ile de Djerba, le silence, l'harmonie et la beauté des maisons surprennent. Chacune d'entre elles se différencie selon la personnalité ou l'humeur artistique de son propriétaire...
À l'inverse de Sidi Bou Saïd où le bleu omniprésent des portes et des fenêtres et le blanc uniformisé des murs lassent un peu, Erriadh ose la couleur. Cette porte m'a enchanté.
Ici, l'harmonie des ocres roses et de la porte de bois simplement verni donne l'impression qu'une hacienda se cache derrière les murs.
Les ruelles fraiches à l'ombre sont parfois traversées de promeneurs, souvent en habit de couleurs qui ajoute au charme de cette palette de peinte qu'est Errihad.Peut-on rêver de plus confidentielle et plus belle entrée ?Ici, ce vert cru accrochant le soleil et palpitant à l'ombre du poivrier était si lumineux que je ne parvenais pas à m'éloigner, imaginant qu'elle serait ma vie si j'avais à franchir ce seuil terracota Les enfants ont de la place et aiment à circuler nonchalamment dans les ruelles sinueuses.
De temps en temps une maison dans son jus qu'on aimerait posséder et restaurer avec amour.Mais même dans cet état, elles ont un charme ineffable, si pénétrant, qu'on les aime immédiatement comme si elles faisaient font partie de votre intime passé, comme si vous aviez déjà vécu dans leur ventre Et puis de porte en porte, de ruelle en ruelle, on se laisse guider par le son d'une fanfare... On arrive, c'est un mariage... aussitôt on nous presse d'entrer avec sourires, gentillesse, humour. Comment y résister... on entre dans la petite cour où les couleurs si chatoyantes des vêtements féminins donnent le ton. Les matières brillent, donnent du corps et du sens à la fête... Tout le monde est heureux, chante, claque des mains... on ressort un peu ébranlé par tant de gentillesse, de spontanéité et de générosité. On est loin des mariages à Neuilly. Le bruit n'ayant jamais dérangé un Tunisien, celui-ci fait sa sieste à même le sol, pas loin des festivités.Mais comme dans le monde entier, quels que soient les lieux, les couleurs, les ambiances, il y a toujours quelques chagrins enfantins qui plissent le front des jeunes gens... Chagrin d'amour ? Ah... ces téléphones portables... jamais tranquilles !