Du fond de mon placard doré, je capte souvent la fuite du temps, ses cimes inatteignables, ses abîmes permanents.
Toujours attendre l’improbable, partir pour nulle part, croire que les chaines se brisent, ranger ses souvenirs puis recommencer avec de moins en moins d’entrain jusqu’à ce qu’un jour tout se fige comme à la surface d’un lac gelé.
Reste à cultiver le vague désir de sagesse qui se barre à la moindre turbulence des sentiments. S’imprégner de la chaleur des soirs d’été quand l’orage menace, mais, comme le temps, les soleils se barrent, eux aussi, et les pluies n’arrosent plus rien.
Attendre alors de l’obscur si proche la clarté élargie comme celle du regard des enfants. S’en contenter. Pas de renouveau. Juste un repli.
Partir finalement !
Partir en abandonnant tout sur place, comme on laisserait un courrier inachevé sur son bureau.
Partir en renonçant au temps dilué des rêves, des inextricables complexités d’une âme sauvage qui à force d’écouter les autres aura oublié de s’entendre.