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Le blog de Michel Giliberti

Sidi-bou-Said-intime

Du fond de mon placard doré, je capte souvent la fuite du temps, ses cimes inatteignables, ses abîmes permanents.
Toujours attendre l’improbable, partir pour nulle part, croire que les chaines se brisent, ranger ses souvenirs puis recommencer avec de moins en moins d’entrain jusqu’à ce qu’un jour tout se fige comme à la surface d’un lac gelé.
Reste à cultiver le vague désir de sagesse qui se barre à la moindre turbulence des sentiments. S’imprégner de la chaleur des soirs d’été quand l’orage menace, mais, comme le temps, les soleils se barrent, eux aussi, et les pluies n’arrosent plus rien.
Attendre alors de l’obscur si proche la clarté élargie comme celle du regard des enfants. S’en contenter. Pas de renouveau. Juste un repli.
Partir finalement !
Partir en abandonnant tout sur place, comme on laisserait un courrier inachevé sur son bureau.
Partir en renonçant au temps dilué des rêves, des inextricables complexités d’une âme sauvage qui à force d’écouter les autres aura oublié de s’entendre.

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l'oragePuis le ciel s’est assombri, les bleus sont devenus blessure… L’horizon, une slmple lézarde blanche entre ciel et mer.

l'orage-1-copie-1

Moi, spectateur habituel des choses et des gens, j’ai savouré l’attente de l’orage et les gouttes mauves du bougainvillier immobile dans le dernier carré encore lumineux.

l'orage-2

Dépossédé de mes craintes et de mes espoirs, j’ai attendu le bruit du tonnerre dans le grand silence d’avant la pluie.Coiffé de l’infini désir de m’oublier, j’ai fermé les yeux dès la première déflagration.
Paupières d’encre dans la lumière électrique.
Sourire pâle dans la nuit.
Déliés calligraphiques d’une vision d’apocalypse. Les mots sont-ils vrais ? L'espace n'est-il pas qu'un vaste courant d'air ?

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Étrange comme l’illusion peut parfois suffire à embellir l’instant fragile d’un cœur en perte de sentiments. Sidi Bou Saïd a ce pouvoir…

Sidi-Bou-Said-2010-e

La maison d'un ami d’abord, "Dar Faten" au petit matin, bastion éphémère entre bleus et blancs… entre craie et argile, entre eucalyptus et résineux.

Sidi-bou-said-2010

Les chats qui vous adoptent très vite et font leur ronde dès le matin sur l’arrête des murs qui ne vous protègent de rien…

Sidi-bou-said-2010-b

Les lanternes face à la mer et le bougainvillier qui constelle l’azur du ciel de ses mauves pétales…

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Les voiles de la terrasse qui claquent au vent comme celles d’un navire…

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  La lanterne, phare mouvant, qui se balance gracieusement…

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Le feu de l'autre bougainvillier, orange celui-ci, et dont la moindre chute de ses fleurs mérite de finir en beauté dans le feu d’un émail incandescent…

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La transparence bleue d’un verre sur la faïence ancienne…

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Une rose qui se fane à quelques centimètres des calligraphies turquoise d’un vase en terre cuite…

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Et puis le jour qui diminue, l’horizon qui s’estompe, la pierre qui devient bleue…

Sidi-bou-said-2010-i

Oui Sidi Bou Saïd, c’est un peu ça… une atmosphère qui vous allume comme un coucher du soleil puis vous consume comme un alcool ; mais dans l’un ou l’autre cas ce village haut perché sur sa falaise rouge réveille vos propres contes orientaux.

sidi-bou-said-2010-oDes contes d’orages attache et d’orange tâches, d’amères pensées et de doux pardons, de noires prunelles... Une fuite du temps qui ensorcèle votre devenir.

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Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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