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Le blog de Michel Giliberti


Il y a quelques jours, j’étais en visite chez Marie-France et Robert, des amis très proches qui vivent dans une chaleureuse maison nichée dans cette campagne normande où le Méditerranéen que je suis se sent toujours un peu échoué malgré la beauté des paysages, les jardins profonds et les pommiers en fleurs.
Nous parlions de tout et de rien (surtout moi, comme d’habitude, origine oblige!), et nous en somme arrivés à regarder des photos de jeunesse, à remonter le temps jusqu’à confondre les années, à parler sans nostalgie du passé comme s’il était présent, et à le relayer à notre quotidien.
Je contemplais avec émotion la Marie-France de ce temps enfui et dont la grâce, le regard pudique et le sourire gourmand avaient quelque chose de radieux.
Nous évoquions la fraîcheur de ces années où un vent de liberté et d’innocence soufflait encore dans nos têtes ; 68 n’était pas très loin et il nous restait beaucoup à aimer, beaucoup à découvrir, beaucoup à partager. Les douleurs du cœur, comme celles du corps restaient improbables, quelque part dans un avenir estimé encore bien loin.

Et voilà qu’aujourd’hui, alors que je cherchais un papier, je tombe sur des poèmes de mes vingt ans, quand j'aimais les vers qui riment et dont je me suis détaché en rencontrant l'oeuvre de René Char et celle de Saint John Perse.
Ce poème est le témoin de l'énergie et de la fougue que me donnaient mes ambitions. Je ne résiste pas à vous le faire partager. Je voulais y joindre une photo de cette époque, mais mon scan a rendu l'âme. Aussi, je vous en propose une autre où je devais avoir vingt-cinq ou vingt-six ans… Aucun voyeurisme, aucun regret, aucun nombrilisme, juste une tendresse pour ce garçon de ces années-là que je considère désormais comme mon fils…
Je me suis adopté !
C’est dans l’air du temps, non ? Et ça évitera d’attendre qu’une loi le permette ; je vais tâcher de bien m’éduquer :o)



© JCF Fischhoff / 2007

Dans les cafés, les musiques
Et dans mes yeux, la fumée.
Je passais là, héroïque
Mais déjà trop rétamé
De ces bordels assoiffés
Où je giclais mes rancunes
Du fond de lits jamais faits
Dans des trous comme des lacunes.

Puis, vidé et inutile
Je me traînais jusqu'à toi
Pour te voir si docile
T'entrouvrir sur les draps.
Alors, sous tes cris et tes larmes
Je vomissais mes aigreurs
Et te pointais de mon arme
À seulement viser mon coeur.

© Giliberti / 2007
 
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commentaires
N
Très belle photo de vous. Vous lire me donne le regret d'avoir déchiré et jeté mes anciens poèmes ... vous avez été plus sage que moi vous les avez gardés. C'est parfois extrêment agréable de replonger dans le passé quand on ne porte pas un jugement, simplement replonger dans ces émotions ces mots et ces images qui meublent notre mémoire.
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M
Vous savez, j'ai beaucoup perdu d'écrits, même un roman et des nouvelles, faut le faire... Mais ce que j'ai toujours gardé ce sont les textes de mes chansons, car ils étaient dans des cahiers et là, ce poème égaré est tombé d'un de ces cahiers où il s'était réfugié.En tout cas, merci pour la photo et vous, cherchez bien vous allez bien retrouvé un poème entre deux photos..@ +Michel
M
quelle bonne idée tu as eu d'adopter ce beau jeune homme fougueux, qui savait tellement bien parler de ses écorchures en rimes...c'était le mieux à faire....@+ bonne soirée
Répondre
M
J'espère que le nouveau président ou la nouvelle présidente m'accordera quelques allocations...@ +Michel

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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