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Le blog de Michel Giliberti

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 Aucune envie de poétiser aujourd’hui, ni même d’écrire calmement…
Le député-maire UMP d’Argenteuil Georges Mothron (sur la photo) chasse les SDF au répulsif.

... /... La ville s'est procuré un produit chimique malodorant pour tenter d'écarter les sans-abris de certaines zones. L'un de ses arrêtés anti-mendicité, en 2005, évoquait la «gêne olfactive» liée à la présence de SDF... /...
Par AFP
LIBERATION.FR : vendredi 24 août 2007


Je n’ai même pas les mots pour expliquer ce que je ressens devant ce faciès rougeaud shooté au cholestérol et qui affiche joyeusement son esprit cirrhosé et bileux...
Les petits-fours pour sa gueule et les répulsifs pour les pauvres !
Épouvantable « société » ! J’avais espéré que la droite deviendrait un peu plus humaine (pour sauvegarder son capital de pauvres), mais non ! Elle est bien égale à elle-même ; elle sait exploiter la misère et la chasser quand elle est trop gênante, ou quand elle se remarque trop ! Alors, elle trouve les prétextes les plus fallacieux qui soient en évoquant les problèmes de la concurrence, de l’insécurité...
Alors, elle veut rétablir « l’ordre moral » en s’appuyant, bien entendu, sur les religieux de tout poil...
Alors, elle veut rétablir « l’ordre public » en se servant de sa police et si cela est nécessaire de son armée...
Alors, le pauvre est résigné...
Alors, le pauvre se terre dans sa maison Borloo (une vraie merde, celle-là) que l’État (dans sa grande générosité) lui a vendue à prix d’or dans le seul but de bien enrichir ses « camarades patrons »... 
Alors, le pauvre est heureux de pouvoir manger les restes que les riches lui ont fabriqués (fast-food divers, OGM, engrais, pesticides, etc.)...
Alors, le pauvre consomme car c’est sa seule évasion...
Alors, le pauvre achète à crédit et il s’appauvrit un peu plus chaque jour...
Alors, le pauvre perd son emploi car on lui dit qu’il faut faire jouer la concurrence...
Alors, il devient un rat qu’on chasse au répulsif !
Je ne parle plus beaucoup de politique ces temps-ci car je n’ai toujours pas digéré Sarkozy... et, le fait de parler de lui me procure toujours la nausée, mais dans le fond que pouvions-nous attendre de celui qui criait haut et fort qu’il voulait être le Président de « tous les Français » et qui laisse les pourritures fascistes utiliser des méthodes qui consistent à tirer la chasse dès que la merde qu’ils ont installée les dérange !
Oui, pour eux, un SDF n’est qu’une merde qu’il faut nettoyer au Karcher, au même titre qu’un délinquant, qu’un fou, qu’un malade... car ils ne peuvent pas utiliser tous ces crève-la-faim à construire leurs palais et leurs yachts... mais ils en trouveront d’autres (en bonne santé) ; la Chine est une mine d’or de petits enfants travailleurs !
Avec cet article de Libé, j’ai à nouveau une haine sans nom pour cette politique du mensonge, de l’esbroufe et de la répression.
Parler plus avant de ce maire et de ses semblables me donne l'envie de vomir... Je m'arrêterai donc là en pensant que c’est sur eux que nous devrions tirer la chasse.
Notre planète déjà mutilée au nom du sacro-saint principe productiviste a-t-elle un avenir ? Il me paraît en tout cas bien étroit.

Le désert… Oh oui ! Le désert.

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jeune-garcon-tozeur-bbb.jpgAprès ma petite escapade d’une semaine aux Canaries, j'ai déjà besoin d'écrire sur la Tunisie.
Juste quel
ques mots pour une halte près de Tozeur, juste pour le sourire d’Imed, ce jeune homme qui s’est proposé de me guider durant presque trois heures, le temps de visiter les oueds et les montagnes qu’il affectionnait.
Il prenait son travail à cœur et m’expliquait plein de choses dans un français très pittoresque. Grâce à lui, j’ai très vite découvert des endroits retirés que je n’aurais jamais trouvés tout seul, j’ai contemplé ainsi des rochers immenses qui enserraient des poches d’eau miroitant sous un soleil unique et se découpaient sur un ciel chauffé à blanc, des cascades d’une eau limpide au creux de canyons impressionnants, des élégants palmiers dans une oasis couleur d’émeraude.
Je sais, j’ai toujours la faiblesse de parler de mes va-et-vient en Tunisie et surtout de la gentillesse et de l’accueil de son peuple, avec des phrases serties de trop de qualificatifs mais comment pourrait-il en être autrement ? Tous les grands moments de bonheur imprévus sont souvent liés à ce pays et dès que ça ne va pas trop bien dans ma tête, il se trouve toujours quelqu’un, là-bas, pour me tendre la main à ce moment-là…
Je continuerai longtemps à parler de ces gens du Sud, de ces gens mystérieux qui sacrent les instants de la vie de leurs mots et de leurs gestes… de ces gens qui font partie de ma famille et qui exhalent tous les parfums de mon imaginaire. Je ne peux oublier mes premiers émois au centre de leurs familiarités, de leurs danses et de leurs chants ensorcelants. Si l’âme existait, elle aurait la blancheur et la tiédeur des draps qui sèchent au soleil de Tunisie.
Merci Imed d’avoir bien voulu m'accompagner pendant ces quelques heures de parcours initiatique au centre de ton quotidien, merci de m’avoir raconté les roses des sables, l’eau fraîche des cascades et les facéties des chameaux.
Tu rencontreras d’autres touristes comme moi dans ta vie, mais chacun de nous n’aura trouvé qu’un seul guide comme toi, dans la sienne.

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Un canyon près de Tozeur

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Tu dis encore les mots
Qui tuent
Et moi,
Mourir de toi, je peux.
Tu dis encore « tais-toi »
Et moi,
Me taire,
D’un mot de toi, je peux.
Tu dis encore « J’ai peur,
Je crève »
Et moi

  Sauver ta peau, je veux.
Je dis toujours « Résiste!»
Car moi,
Sans toi,
Mourir de vivre, j’ai peur.

© Giliberti / 2007
 

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Comme d'hab, quand l'inspiration déserte mes neurones, je fais appel à mes périodes plus fertiles... Voici donc un extrait de "Derrière les portes bleues", un de mes premiers romans où Jérémy, chanteur désanchanté et destroy, se retrouve au matin de sa première nuit d'amour avec Tarek, un  de ses fans, dans un petit hôtel de Tunisie, à Guengla, au bord de la mer... une nuit d'amour si imprévisible... une nuit d'amour à l'encontre de ses habitudes sexuelles et qui va bouleverser le cours de sa vie.
Tableau ayant servi la pochette du livre.
.../... Depuis plus d’une heure, Jérémie admire la barque frêle d’un pêcheur. Elle est plantée là, au milieu de la mer, irréelle.
Un regard à gauche, elle n’existe plus.
Un regard à droite… Pareil.
Mais elle est là, immobile ! Avec le clapotis de l’eau à contre-pied de l’immense terrasse blanchie à la chaux.
Derrière, la chambre, porte bleue entrouverte. Et sur le lit, allongé en chien de fusil, Tarek ! Son sommeil émouvant.
Lui, Jérémie, est devant, comme le capitaine d’un navire, face à l’horizon et à la mer si calme.
Un léger vent caresse sa peau encore vibrante de l’autre.
Il n’a pas pu s’endormir après…
Trop peur du réveil… Tout est si nouveau, si insolite. Il n’explique rien de son désir. Il ne le nomme pas.
Comment a-t-il pu dépasser la simple attirance qui, en soi, n’est pas exceptionnelle ? Qui a pu instiller au fil des jours un tel changement ?
Il a vécu la nuit la plus insensée, la plus subtile, la plus vraie à épouser le mot, le geste ! Et pourtant un vent de folie a balayé la plus élémentaire de ses convictions. Au-dessus du visage de Tarek, c’est la paix qu’il a rencontrée, et il s’en étonne. Les sourcils de Tarek, ses lèvres, son nez, chaque contour lui a paru si évident, comme à la fin d’un voyage, quand l’avion rencontre la terre et que, dans l’ancienne trace, le pied retrouve ses repères.
Il n’oubliera plus…
Aucun murmure, aucun gémissement ne l’a à ce point envoûté comme ceux de Tarek quand il s’est abandonné, ivre de vie, fragile et fort, offert à ses pulsions. Ses soupirs et ses râles ont été à l’image de ses phrases contractées, de ses mots en verlan, si beaux, si déroutants.
Actuel d’amour !
Non, il n’a su s’endormir après.
Tarek, lui, a sombré dans un sommeil sans nom… Repu, désarticulé.
Victorieux.
Et avant cette nuit, il y avait eu dans l’après-midi la plage des grottes près de Bizerte… Le varech têtu, enroulé autour des jambes, le sable curieux… La première fois.
Il y avait eu l’accord, sans précédent… Les mots dans l’oreille… Murmures d’hommes ! Et puis l’arrivée à l’hôtel de Guengla… Les regards complices du gardien, sa compréhension et, surtout, l’incroyable spectacle d’un hôtel vide, blanc, aux façades croulant sous les mauves bougainvilliers et dont les chambres, à l’ombre des eucalyptus géants, donnaient sur la mer turquoise. La mer qui s’épanche… La mer à l’infini.
Et cette barque !
Et il n’est que 7 heures.
De minuscules fourmis courent le long de la balustrade. Jérémie se met à les aimer… Il aimerait les vers de terre, ce matin. Il s’accroupit et en fait grimper une sur son index. Sur le mur opposé, une plus grosse, à tête massive et rouge attire son œil. Il lâche la petite et tente de se saisir de l’autre.
Impossible !
Dès qu’il approche son doigt, elle fuit et, si elle s’arrête devant l’obstacle, c’est pour se mettre en posture d’attaque, pinces entrouvertes et menaçantes. Jérémie n’est pas rassuré et ne sait comment s’y prendre.
– Si tu rongeais pas tes ongles, t’aurais pu déjà la pécho.
Jérémie sursaute et se retourne vivement.
Tarek, accroupi sur le seuil de la porte, les coudes sur les genoux et la tête entre les mains est en train de l’observer.
– Tarek !… Tu dors pas ?
– Non, je mate ton safari…
Jérémie s’accroupit à ses côtés et passe un bras autour de ses épaules.
– Y a un truc pour attraper une grosse fourmi, continue Tarek, la voix éraillée et les traits chiffonnés par le manque de sommeil. Faut mettre ton ongle tout près de ses mâchoires, elle le pince, toi tu sens rien, et elle le lâche plus. C’est têtu comme un rebeu ! Après, t’as plus qu’à lui arracher la tête, quand tu veux t’en débarrasser.
– Quelle horreur !
– Tu peux pas faire autrement, elle lâche pas, j’te dis ! C’est très con !
– Comment tu sais ça, toi ?
– C’est Karim, mon cousin, qui m’a appris quand j’suis venu… Mais lui, c’est super-Beygon. Les fourmis, les mouches, les cafards… tout c’qui fait chier, il t’les attrape ! Il fait des perquiz dans les buffets, sous les lits… Il laisse rien ! Il guette même les murs Lacoste !
– Les murs Lacoste ?
– Ouais… Le soir, quand les tarentes restent scotchées sur les murs, on dirait des p’tits crocodiles… Ça signe les façades !
Jérémie sourit, comblé. Oubliées les fourmis. Il contemple son ex-fan… Cadeau encombrant et indispensable.
– Tu veux qu’on prenne le p’tit déj’ sur la terrasse ?
– T’es ouf, t’as pas vu l’heure ? Tout l’monde comate.
– Mais l’hôtel est vide.
– J’te parle de ceux qui font le service… Je suis sûr qu’ils ont engagé une meskine qui arrive vers 8 heures. On est carrément seuls... grave! C’est Brian de Palma, cet hôtel !
– Qu’est-ce qu’on fait, alors ?
Tarek se masse le visage, sourit et baisse la voix jusqu’au chuchotement.
– Tu m’as fait l’amour khamsa. (Il tend sa main, doigts écartés en éventail.)
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
Tarek a une expression totalement enfantine.
– Khamsa, ça veut dire cinq en arabe… On a baisé cinq fois cette nuit.
– Et alors ?
– Viens, on va attendre un peu pour le p’tit déj’… J’peux pas rester dans cet état… Regarde. (Il montre du menton son caleçon et place la main de Jérémie sur son sexe.) Setta, ça veut dire six… Et six, c’est un chiffre rond ! Rentrons dans la chambre.
La porte se referme, et l’étrange hôtel sans voyageurs, les cours bordées du velours pourpre des pensées, les jardins où serpente le tuyau d’arrosage jaune, retrouve l’absolue tranquillité que convoitent les petites tourterelles grises de Tunisie.../...






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De retour des Canaries…
Belles rencontres de travail et joyeuses journées au soleil, en dehors des rendez-vous officiels.
Un pays que je ne connaissais pas, mais qui me laisse sur ma faim, car j'ai  l'impression de n'y avoir vu que du béton, des centres commerciaux et une organisation effrénée autour du tourisme. De toute évidence, l’île mérite une revisite pour découvrir son côté caché, encore sauvage, le seul qui m’intéresse. Heureusement, j'ai pu admirer la flore tropicale et, grâce à l'équipe qui a organisé les rencontres littéraires et quelques amis qui vivent de longs mois par an là-bas, j’ai eu la chance de me promener dans quelques villes et villages encore protégés, mais trop peu, hélas.
Je reviendrai un jour (peut-être) mais cette fois-ci je m'attacherai à visiter les forêts, les lacs, les montagnes et les plages désertes de l'île.
Quoi qu'il en soit, maintenant… travail ! Un boulot monstre m’attend et j'ai promis de le livrer à la rentrée.


San Cristobal, un petit port de pèche et ses maisons typiques aux couleurs vives… Un décor qui m’a ému, où les enfants et les gens semblaient tous se connaître et partager des instants paisibles, un peu en dehors du tumulte extérieur et de l'autoroute à quelques mètres de là...


Le sourire d’un jeune canarien.


La tonnelle, à l'entrée de notre bungalow…

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De ces temps où je marchais sur les nuages, il me reste la poussière et les ténèbres des orages.
De ces temps où je traversais les rêves intacts, il me reste les aiguilles de pin et la menthe fraîche au fond des verres.
De mes prophétiques années de saltimbanque où les signes matinaux me caressaient de leur souffle tiède, il me reste les odeurs fleuries du linge qui sèche sur les terrasses, le grésillement des mouches et le sourire de ceux qui savaient.
De mon visage d’adolescent aux lèvres cornalines, il me reste le rire aux yeux qui me fait rencontrer d’autres visages semblables à celui que j'avais autrefois, avant le temps d’après... Ce temps qui donne force et assurance, mais qui détruit les miroirs et leurs pouvoirs.


Je reviendrai dans quelques jours, après une brûlure espagnole et littéraire
à la Playa del Inglès, encore tout imprégné d'autres auteurs, d'autres univers, d'autres vertiges, d'autres silences... d'autres névroses.
Cette fois, après moult au revoir, je pars demain, samedi, pour de bon.
Élie, en véritable réincarnation d'une toile de Botticelli, veille sur le blog.

À très bientôt...

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Est-il plus dur chemin
Que le chemin des égarés ?
Est-il meilleur abri
Que le repaire d’une sombre argile ?
Peut-on imaginer
La dissidence d’un regard noir
Se transformer du bleu
D’un pacifique et doux reptile ?
Est-il plus dur chemin
Que le chemin des égarés ?
De ceux qui dès demain
S’échangeront des mots d’amour.

© Giliberti / 2007
  À bientôt...

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Plus grand chose à dire ces temps-ci… Trop de travail, trop de soucis. Entrer dans mon blog me donne l’impression de visiter un grand appartement vide où j’aurais vécu autrefois. Je ne parviens plus à m’y installer et comme du 11 au 19 août, je serai aux Canaries en compagnie de mon éditeur pour des rencontres littéraires, je n'ai pas le courage de commencer quelque chose et de devoir m'arrêter aussitôt.
J’espère qu’à mon retour, le goût des mots et des images me reviendra.
J'espère que le coeur enfoui sous tant d'émotions et d'inquiétudes saura refaire surface.
J'attends que les choses de la vie ne se disputent plus avec moi...
Pour l'heure, je laisse ces deux jeunes tunisiens de Salammbô palpiter et se battrent pour "de rire" à la sortie de leur école. La vie saura bien vite leur apprendre à se battre pour "de vrai", comme tous les grands...
malheureusement !

À très bientôt…







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Un dernier regard, celui de Ringa, pendant une abscence de quelques jours...  à bientôt.

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...Juste un de ces minscules souvenirs qui font mes joies, après une belle journée ensoleillée à Paris en compagnie de Patrick, Jérôme et Jean-Charles...


L'escalier de la maison à Sidi Bou Saïd apporte des surprises… Tout le monde vient s'y asseoir. Ici c’est Raouf, qui s'accorde souvent une petite pose avant de reprendre son travail.
Raouf, pour beaucoup, c’est une terreur… mais, quand je le rencontre sur le pas de la porte, j'ai du mal à le croire. Raouf, pour moi, c'est d'abord une odeur de vanille, une voix basse et un regard toujours anxieux. Il me parle de ses soucis, comme de ses joies, plaisante de tout et de rien et ne comprend vraiment
pas que je puisse avoir envie de le photographier, quand, le regard étrangement fixe, il pose ses yeux sur l'horizon, avant de boire un café turc qu'enfin, je sais faire.

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Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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