Dans le silence et le limon du monde clos, quand il n’y aura plus rien à se mettre sous la dent, plus rien pour se couvrir les os, viendra l’heure de se demander qui nous bouffaient du temps de notre vivant. Hommes libres et prisonniers, cavaliers aux grands bruits et va-nu-pieds silencieux, philosophes transportés et verbeux de tous bords, marins à vider et putes à remplir, sombres salopards et grands cœurs, nous aurons tous été la proie d’autres nous-mêmes ; de ces autres-là qui se bâfraient au festin de la vie en toute impunité, dépouillaient les carcasses des faibles et des rampants, léchaient les pieds cornus des puissants, avalaient leur semence stérile au firmament des faiblesses opportunistes.
Enfiévrés ou athées, forains ou théâtreux, Retour à la terre !
MGiliberti