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Le blog de Michel Giliberti

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Un dernier regard, celui de Ringa, pendant une abscence de quelques jours...  à bientôt.

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...Juste un de ces minscules souvenirs qui font mes joies, après une belle journée ensoleillée à Paris en compagnie de Patrick, Jérôme et Jean-Charles...


L'escalier de la maison à Sidi Bou Saïd apporte des surprises… Tout le monde vient s'y asseoir. Ici c’est Raouf, qui s'accorde souvent une petite pose avant de reprendre son travail.
Raouf, pour beaucoup, c’est une terreur… mais, quand je le rencontre sur le pas de la porte, j'ai du mal à le croire. Raouf, pour moi, c'est d'abord une odeur de vanille, une voix basse et un regard toujours anxieux. Il me parle de ses soucis, comme de ses joies, plaisante de tout et de rien et ne comprend vraiment
pas que je puisse avoir envie de le photographier, quand, le regard étrangement fixe, il pose ses yeux sur l'horizon, avant de boire un café turc qu'enfin, je sais faire.

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I
l faisait très chaud ; l’orage pointait sur Sfax.

Une fois la voiture embarquée dans les entrailles du Ferry, nous étions montés sur le pont. Les îles Kerkennah nous attendaient, à une heure de là.
Aucune possibilité de trouver une place assise ; les familles avaient très vite investi les bancs.Moez et moi, nous sommes restés debout sur le pont
Des musiques s’élevaient des transistors et certains garçons chantaient tout en fumant.

L’air était saturé des odeurs du bateau et de sa mécanique auxquelles s'ajoutaient celles des chawarmas, des frites et de l'ambre solaire qui virait sur la peau de quelques touristes. J'ai toujours aimé ces ambiances un peu survoltées qui éxaltent et donnent à croire que quelque chose va arriver. Le ciel anthracite encourageait cette impression. je me sentais si bien.
Les mouettes tournoyaient dans le ciel, attendant le départ elles aussi, voyageuses gourmandes dans le sillage du bateau.
Moez retira son tee-shirt et s’accouda à un parapet poisseux de sel, à l’arrière du bateau.
Il m’observa un moment,
ses yeux étaient rieurs ; enfin, il hocha la tête comme pour dire : " C'est dur... " ou "C’est la vie...", peu importe. Ce mektoub disparaîtrait dès qu’on serait sur la terre ferme et qu'on roulerait au milieu des palmiers sur les routes sableuses qui mènent aux rivages de l'île.
Je lui dis de ne pas bouger ; j’immortalisai son expression.
Juste un rectangle d’orage autour de ce sourire…  juste un sourire avant la pluie.
Moi, je n'aurais jamais quitté le bateau.


 

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Un soir de 1993, alors que j’étais chez ma mère, je pris un de ces vieux bouquins qui traînaient au salon et dans l’un d’eux je lus de biens étranges histoires sur les coutumes extravagantes de certains pays… je tombai sur le récit d’un homme qui, dans une région de l' Amérique du sud (je crois), avait épousé une femme morte. J’appris que ça se pratiquait souvent pour des raisons de succession et le prétendant de ces noces pour le moins monstrueuses, acceptait l’idée de sceller une union avec, auprès de lui, une défunte parée pour la circonstance de tous les signes du mariage, parfois dans un état proche de la décomposition et parfois même, c’était une momie. Pourtant, le cérémonial avait lieu, ainsi que la remise des alliances.
Plus tard, en 1995 je terminais le tableau ci-dessus et alors que je lui cherchais un titre, un seul vint à mon esprit : « Les mariés de février ».
J’ai par habitude d’écouter mes pulsions même si parfois leur sens m’échappe.
Je signais donc mon tableau et incrivis son titre au verso.

Une année auparavant, au matin du 14 février 1994, j’avais reçu un coup de fil de l’une de mes sœurs qui me souhaitait un bon anniversaire. Sa voix était dynamique comme à l’ordinaire, son humour bien là…
Le lendemain 15 février, son fils m’appelait pour m’annoncer sa mort.
Je ne tiens pas à étaler ma douleur et ce qui se passa dans ma tête dans les instants qui suivirent cette terrible nouvelle.
Je sais simplement que le lendemain en soirée, je prenais l’avion pour Hyères, dans une espèce d’hallucination permanente, n’entendant rien à ce que je faisais, agissant comme un automate. Deux heures et demie plus tard, je pénétrais dans la chambre où reposait ma sœur, après avoir traversé son jardin qui scintillait d'un givre hivernal. Je ne comprenais pas son silence et son immobilité... elle si drôle, si vivante. Elle était belle dans la mort comme elle l’avait été dans la vie. Elle avait 57 ans. Le temps n’avait jamais eu de prise sur ses traits, ni sur son corps.
Je demandai qu’on me laisse seul. Je m’allongeai à côté d’elle et lui prie sa main froide. Je caressai son front, ses cheveux ; je la regardai, je la regardai… puis, très naturellement j’ai ôté de mon cou la chaîne qu’elle m’avait offerte pour ma communion et je la lui passai autour du poignet. J’avais l’impression de faire un geste important, le geste d’une union…

Quelques mois après avoir terminé mon tableau, alors que j’étais
une fois encore de passage  chez ma mère, je fis comme toujours le tour des livres qui traînent au salon et je retombai sur celui que je viens d'évoquer. Je le feuilletai distraitement et à nouveau le mariage de ces hommes avec des mortes me sauta aux yeux. D’un seul coup, comme si je recevais une gifle, l’explication du titre de mon tableau me vint brutalement à l’esprit ; j’avais peint un homme qui tenait dans ses bras une sorte de pantin en bois avec les attributs de la mariée : le voile, les gants, la couronne de fleurs… Tous les deux portaient une  alliance et sur le côté gauche, vers le bas, un petit portrait de ma sœur, dessiné grossièrement donnait la clef.
Oui, « Les mariés de février » étaient bien ceux-là ; un frère vivant, avec sa sœur morte ! L’alliance... une simple chaîne, l’union sacralisée par le tableau.
Mon inconscient avait absorbé l’histoire et l’avait restituée des années après… pour symboliser cette funeste soirée qui m'avait tant marqué.


Ma soeur quelques mois avant sa mort...

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Un de mes premiers tableaux avec Emmanuel, tant d'autres devaient suivre...

La lumière est bien là
Aveugle comme tout ici.
Aveugle comme toute issue
La lumière est bien là
Noyée dans l’instant de l’autre
Noyée dans mon au-delà
La lumière est bien là
Aveugle de toute chose
Noyée dans si peu de tout.

© Giliberti / 2007

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J’ai reçu quelques coups de fil et de nombreux mails qui me demandaient de bien vouloir mettre une fois encore le visage d’Élie sur le blog . je m'y plie avec plaisir… Voici donc Élie et l’Izarra de ses yeux incroyables.

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Cuir noir sur cuir noir... Salim Kechiouche à la maison mercredi dernier. Séance photos, bavardage et fous rires, projets aussi ; un vrai plaisir, comme d'habitude.












Regard enfantin  et sourire timide...























...
P
rofil d'acteur










































Décidement, il y a des jours où tout va bien... où l'amitié, comme le chante Françoise Hardy, "vient des 
nuages".


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La pause était finie, mais le temps s'éternisait.
Assis près d'Élie, je guettais la fatigue sur son visage. Voilà déjà trois ans qu'on s'était rencontrés, trois ans qu'on s'était promis de travailler ensemble ; tout, pourtant, était resté en suspens.
Et là, repu d'un long après-midi de séance, je regardais un dernier rayon de soleil jouer dans son oeil vert... vert comme de l'Izarra à travers le cristal d'un verre.
Alors, j'ai pris une dernière fois mon appareil photo et j'ai capturé cette lumière dorée, ce miroir fragile et mouvant qui éclairait son visage las.
Son train en soirée devait repartir. Une dernière cigarette, un thé, et déjà je le conduisais à la gare.
Paris l'attendait et moi je gardais son regard dans le vague, son regard satiné des souvenirs d'un jour.



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C'est comme une fuite
C'est comme un regret
Un sale parasite
Qui vrille mes traits



Dans mes yeux, l'alcool
A figé l'espace
Et quand ils s'affolent,
C'est pour un Chivas.

Regret de ton ventre
Et de ta sueur,

Je pourrais me vendre
Juste pour ton odeur.

          Le vertige des ans
A bien assagi

Mes tripes et mon sang
Mes chasses et mon lit.




     
Mais parfois la nuit,

Seul dans mes dérives
Je mendie cris
Sous mes incisives.



Alors je me lève
Jusqu'au lavabo
             Et j'pisse comme je crève
       De n'être plus beau.

© Giliberti / 2007

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Je me barricade derrière l’ennui… petite résistance et douces revendications, rancunes infantiles et sourires de clown.
Que peut encore vouloir un enfant de plus de cinquante ans ?
Le paradis perdu de ses jouets ? Les tâches rouges des coquelicots dans les blés ? La douce alarme de son cœur aux chants des amours naissants ?
Son mal de voir
tout plus grand jusqu’à l’agacement ? Ce mal d’en haut pour fuir son mal d’en bas ?
L’éther pour fuir la Terre ?
La toile pour fuir l’étoile ?
La bête qui vit en moi attend toujours de tes caresses, mais un hiver maussade et un été humide, lui donnent l'envie d'un autre maître.
Je me barricade derrière l’ennui… petite résistances et douces revendications...
Mon mal d’en haut,
comme un carillon éolientin, tinte au grès du vent
 

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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