Tunis… capitale de la Tunisie !
Tunis… une ville qui vous étreint dès qu’on descend du taxi, du TGM ou de sa voiture ! Immédiatement, son atmosphère survoltée, si particulière, vous happe et ne vous lâche plus. Bruits de voitures, klaxons, sifflets des agents de la circulation, bus, trams et conversations à voix haute, disputes, rires, sans parler des musiques qui s’échappent des radios des voitures ou de certains commerces.
Tunis… ou l’enivrement !
J’adore les grandes villes, j’aime l’impression d’anonymat qu’elles vous accordent. Tunis n’échappe pas cette la règle, mais elle vous offre une identité. Personne ne passe inaperçu. On vous regarde toujours, même le temps d’un battement de paupières, mais dans cette fraction de seconde, on vous juge, on vous remarque. Vous avez existé.
Tunis de jour comme de nuit est une ville étrange ou semble se tramer les fils ténus de contes mille fois renouvelés qui racontent depuis toujours la brûlure d’un regard autant que celle de la chaleur, des sourires qui vous narguent, du sang, de l’amour sans partage, de la violence, mais aussi des embrasements de la fratrie, de la famille, des amis. Les jalousies, les tabous, les craintes irrationnelles sont autant de chansons vénéneuses ou ensorcelantes qui vous collent à la peau dès qu’un bout de son âme entre dans l’engrenage.
Oui, Tunis ensorcelle.
Tunis vous pille le cœur, vous tue lentement puis vous redonne vie à l’angle d’une rue. Être assis dans un de ces cafés où la fumée des narguilés vous nargue, où la voix rauque et forte des fumeurs écrase toute intention silencieuse est en soi l’aventure qui permet de se dire… « Je meurs d’être vivant, j’étouffe de respirer, j’ai froid d’avoir si chaud ! » et tout autour de vous, les visages moites sous la chaleur d’Afrique vous revoient comme autant de miroirs infernaux, la chance qui vous perd quelque peu, vous écrase doucement, mais donne à savourer la vie égoïstement. Tunis ou l’enfer en vous même !
Voici donc, pêle-mêle, quelques photos sans prétention en dehors de celle de vous allumer les yeux de toutes les couleurs de cette ville. Vous savez que je n'aime pas être précis dans mes descriptions quand je parle de lieux, je ne suis qu’un simple gouteur d’ambiances... (cliquez sur les photos si vous désirez les voir en plus grande taille)
On prend le départ tout de suite derrière le véhicule chargé de rouges, de verts et de jaunes...:)Et nous voilà déjà autour de la casbah......ses imposants et luxueux édifices...La Porte de France, de son vrai nom Bab El Bhar... (la porte de la mer) qui ouvre sur les souks...Toujours Bab El Bhar d'un peu plus près...On s'approche des cafés de l'avenue Habib BourguibaBeaucoup d'entre eux sont très grands et s'avancent sur les trottoirs de cette avenue principale qui s'ouvre au centre de Tunis. D'autres cafés, plus petits, mais si savoureux, où tout se dit, se redit, se dédit avec bonne humeur tout en consommant à la vitesse d'un escargot. Certains, comme ce charmant et coquet monsieur d’un autre temps, y font des mots croisés... D'autres, le regard dans le vague, pensent à leur avenir... la révolution a tant enflammé leur coeur et leur tête...Les Tunisiens aiment beaucoup lire les journaux devant un expresso ou un thé qui ne finit jamais...Les cafés sont une deuxième maison pour les hommes tunisiens, tout le monde se connait... On s'éloigne pour plonger dans le ventre de Tunis, ses ruelles, véritable trésor d'émotions imprévues. C'est un étourdissement de sons, de couleurs, de parfums, de troubles indescriptibles !La foule, ici, est une véritable identité, un seul corps. Ou on l'épouse, ou on la fuit......et ce serait bien dommage de la fuir...Moi, je l'épouse, bien sûr. Ainsi, je m'imprégne de la culture du peuple tunisien et j'échange avec lui......je parle comme je peux, je ris, je fouille, je palpe, j'évalue tout ce qui me tombe sous la main, cherchant le vêtement ou l'objet qui pourrait me convenirTant de choses sont proposées sur toute la longueur de plusieurs trottoirs. ...des vêtements aux bijoux de pacotille, de la verrerie à l'électronique... Comment y résister? Tout le monde se côtoie...Les rencontres sont multiples dans ces rues marchandes, on n'en repart jamais sans avoir fait un brin de conversation avec des personnes dont on aurait pas même imaginé pouvoir le faire.Bonheur suprême... La jeunesse est toujours là, à vous accompagner d'un sourire, d'un mot. Souvent on vous demande une photo et invariablement, le "V" de la victoire s'inscrit dans l'espace.et les sourires, Toujours... où que vous vous trouvez. Comme une signature du pays. Ah... si seulement la jeunesse souriait davantage en Europe... Un vestige du protectorat français (entre autres)...Le théâtre de Tunis, absolument magnifique, dedans, comme dehors... toute la journée, ses marches sont envahies de Tunisiens qui prennent un petit repos à l'ombre du bâtiment.Et ça discute, ça rit, ça invective...Ne pas oublier les ruelles pavées de la médina, ses silences, ses chuchotements...Ses palais cachés...Ses portes colossales fermées sur tant de secrets...
Ses rencontres émouvantes...Une scène de la vie ordinaire, une de celles qui rassurent...Alors? On le met ce bahut ? Dans le sens de la longueur ou de la largeur ?... Une des entrées du marché central de TunisLa très belle architecture de ce marché......et la nonchalance de certains vendeurs, chat aux aguets à leurs pieds.De retour dans les ruelles marchandes où l'on retrouve tant d'objets étonnants comme ces corbeilles de couleurs meduses de carnavales flottant au fronton d'un magasin.Des mannequins aux couleurs acidulées...et ... vendeurs aux sourires sucrés.Livraisons et pause à la fois... La police, impressionnante, mais bien souvent très photogénique, comme ici...Le port du casque semble être une option pour cette dame d'un âge certain qui refuse de vieillir...et vit au grand jour les dangers de la route.Couleurs, couleurs... attention en traversant... et attention aux patisseries... :)Circulation toujours intense, bruyante, étonnante.Retour dans le périmètre du marché central ou les si beaux piments séchés qui enflammeront vos mets et vos entrailles tombent en cascade comme des boucles d'oreilles de corail à l'entrée des boutiques d'épices.L'éclairage béni et les contrastes qu'il provoque m'ont permis cette petite merveille... Toujours ce bel éclairage et toujours un beau sourire...Les dattes... c'est l'époque. De toute part, elles laissent pendre langoureusement le miel de leur peau au soleil.Regardez... quelle merveille ! Quelle simplicité !Et On papotte en toute tranquillité et croyez-moi, ce n'est pas pour autant qu'on oublie les soucis politiques, mais ces petites choses de la vie réconfortent toujours.Un des cireurs de chaussures de Tunis que je connais depuis des années. Petite silhouette fragile et touchante à l'ombre des grands arbres.Les boulevards au soleil et à l'ombre. Rencontres furtives, regards pudiques ou impudiques...Bavardage, repos et travail...Un endroit stratégique à la fin de l'avenue Habib Bourguiba, face au consulat de France......où trône la statue d'Ibn Khaldoun, l'historien, philosophe et homme politique mort en 1406. Retour au farniente sur la place de la Porte de France. Les transports publics... taxis et métros.Ils sillonnent la vie de part en part.Depuis la terrasse du café de Paris...où l'un de ses stricts serveurs en livrée prend la pause entre deux commandes.Quelques sourires d'adolescents......avant de conclure par ceux de la jeunesse actuelle, pertinente, déterminée. Oui, la Tunisie moderne existe bien, soyez en certains. Par choix, je n'ai voulu vous montrer que le côté dépaysant, déroutant de Tunis, mais cette ville bouillonne d'une énergie très moderne... cette modernité sera pour un prochain post, et en attendant...quittons la ville à la tombée du jour où le dôme d'un vieux palais de la Médina est traversé par les derniers rayons du soleil.