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Le blog de Michel Giliberti


Je me barricade derrière l’ennui… petite résistance et douces revendications, rancunes infantiles et sourires de clown.
Que peut encore vouloir un enfant de plus de cinquante ans ?
Le paradis perdu de ses jouets ? Les tâches rouges des coquelicots dans les blés ? La douce alarme de son cœur aux chants des amours naissants ?
Son mal de voir
tout plus grand jusqu’à l’agacement ? Ce mal d’en haut pour fuir son mal d’en bas ?
L’éther pour fuir la Terre ?
La toile pour fuir l’étoile ?
La bête qui vit en moi attend toujours de tes caresses, mais un hiver maussade et un été humide, lui donnent l'envie d'un autre maître.
Je me barricade derrière l’ennui… petite résistances et douces revendications...
Mon mal d’en haut,
comme un carillon éolientin, tinte au grès du vent
 

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.../
Une fois seul, Tarek serre les mâchoires. Il s’approche de la fenêtre et colle son front contre la vitre glacée.
Dehors, le parking de l’immeuble.
Les voitures figées… vernies d’un crachin tenace.
Il a fait si beau la veille.
Il aperçoit les platanes, derrière la bande à Raouf. Les six ringards de la cité ! Des brutes sans charmes, des loubards comme seule la société peut en créer… des génétiquement modifiés sans l’ombre d’une expérience scientifique mais juste par overdose de rejets systématiques
et de rage dans un système où seul le fric vous protège et s’affiche à longueur de journée, des écrans de télé jusqu’aux murs des villes.
Il soupire et pense à la vue que Jérémie embrasse depuis le dernier étage de son immeuble.
Quatre jours ont passé déjà depuis sa soirée chez lui.
Une soirée inoubliable.
Ils ont ri, ils ont chanté.
Lui, Tarek, le petit beur, a même poussé la chansonnette, accompagné au piano par son idole. Jérémie est resté soufflé par ses qualités vocales et son oreille musicale. À tant boire et tant fumer, ils se sont ensuite effondrés comme deux masses sur les canapés.
Très tôt, l’émotion a balayé le sommeil du jeune homme mais, une fois debout, il n’a pas osé réveiller Jérémie. Alors il l’a observé avec attention, toujours conscient de l’impensable rencontre. Ses yeux se sont contentés de s’emplir des traits abandonnés du chanteur endormi et de l’expression enfantine que lui donnaient les rêves de l’instant.
Malheureusement pour Tarek, son quotidien sans saveur l’attendait. Sa grand-mère devait piaffer d’impatience. Paupières plombées au désespoir, il s'était résolu à repartir, à quitter ces lieux d’oubli de soi. Juste un petit mot d’adieu, avec retenue…
Ne pas paraître excessif, une fois de plus.
Ne pas lasser et faire entendre ses cris muets avec humour… Surtout faire rire… Pour les confessions, il verrait plus tard.
Mais quatre jours… Quatre jours !
Persuadé que Jérémie l’aurait appelé dès le lendemain, il s’est évertué à gommer les minutes qui formaient des heures et les heures, des journées… des nuits !
Quatre jours !
Il s’en veut de ne penser qu’à ça et de s’abîmer dans une mélancolie sans nom. On s’habitue si vite à l’absolu.
Il se détourne de la fenêtre et ses yeux tristes rencontrent le divan défait bordé d’un cosy minable acheté en salle des ventes et où s’entassent pêle-mêle livres et maquettes d’avions poussiéreuses et sans couleurs. Il avait dix ans quand il les a construites et, à cet âge-là, son bonheur pouvait prendre forme avec un tube de colle et des morceaux de plastique à assembler.
Il soupire et continue l’inventaire minable.
Bureau de merde en stratifié, vestige de ses études, sur lequel trône une petite chaîne compacte de mauvaise qualité qui ressemble à une grosse tête de mouche avec ses haut-parleurs arrondis à chaque extrémité. La chaise de cuisine aux pieds chromés et au dossier en formica sur laquelle il jette ses fringues avant de se coucher. Au-dessus du bureau, un poster de l’équipe de France de foot et un autre de Jérémie…
Jérémie Gil pour les autres. Pour lui, c’est Jérémie, son ami, du moins s’en persuade-t-il.
Qu’adviendra-t-il si le chanteur ne lui donne plus signe de vie ? Ses parcours immuables et l’ennui qu’ils promettent l’envelopperont à nouveau. Il n’a pas le courage, pas la volonté de faire marche arrière et de retrouver sa nonchalance et son ennui d’avant, d’avant six jours seulement.
Rien ne sera plus pareil.
Il se regarde dans le petit miroir accroché au mur. Il se trouve moche et, en plus, un petit bouton commence à incendier sa narine gauche. Il passe la main sur son visage de ce geste coutumier qui lui donne l’illusion d’effacer les instants pénibles et de pouvoir affronter avec plus de courage la suite des événements… Rien !
Il s’approche un peu plus du miroir et rectifie le tir. Il a une belle gueule arrogante ou soumise selon son humeur. Il examine ses dents, si grandes, si blanches, ses gencives… De ce côté-là, c’est le top. La bouche à présent… Les lèvres… Épaisses, sombres… Bleues, par grand froid… Il recule d’un pas, ôte son tee-shirt et se contemple de côté… Pas mal, ouais ! Un peu maigrichon mais bien dessiné, et puis avec des yeux comme ça… Des yeux d’âne comme dit sa mère, et chez elle c’est un compliment. Il sait bien qu’il plaît beaucoup. Il a si vite décodé les regards…
Il hausse les épaules, enfile un pull, prend ses cigarettes, son blouson, et se barre de chez lui en trois secondes en ayant soin au préalable de bousculer violemment Aquila, sa soeur qui,
tout à l'heure, a bravé sa sexualité et mis en doute sa "normalité". À bout de nerfs, elle hurle. La grand-mère ajoute en écho tout un chapelet de remontrances en arabe qui installe aussitôt une ambiance des plus cocasses à l’heure des infos sur la Une.
Il respire un bon coup et, une fois dans la cage d’escalier, avec un petit sourire, descend son bonnet jusqu’au yeux, vérifie dans sa poche s’il lui reste des capotes…
Pédé, lui ?… Et après !
/...











Pas plus d'inspiration qu'hier soir, alors encore un extrait d'un de mes romans... "Derrière les portes bleues".

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Je me réveille brusquement et me relève d’un bond. Ma nuque ruisselle de transpiration et ma bouche est assoiffée. Je bats des paupières pour chasser le sable virtuel qui agace mes yeux. La chambre est obscure et n’offre pas de repère. Je consulte ma montre : quatre heures de l’après-midi. Pourquoi fait-il si noir ?

Un bruit de tonnerre répond à ma question.
L’orage.
Le vent de ce matin l’aura installé.
Je me lève, à moitié ensuqué. Maudite sieste ! Aussi détestable que celles, imposées par ma mère, quand j’étais petit et qui me plongeaient dans un ennui profond. Je ne trouvais pas le sommeil et, pour me distraire, je regardais par la fenêtre la rue immobile sous le soleil, la 4 CV Renault de papa, garée, dont le capot chauffé à blanc renvoyait des ondulations de chaleur, et les palmiers figés dans un ciel éblouissant.
J’ouvre les volets qui donnent sur la terrasse.
Dehors, l’horizon plombé écrase la mer. Je me suis allongé vers midi, exténué de n’avoir pas pu rencontrer Moez. Le résultat : un coma de trois heures.
De cet enfermement de l’air et des flots naît un silence inhabituel à cette heure-ci, un silence électrique qui laisse présager la dimension de l’orage, s’il éclate.
J’ai connu des montées d’eau spectaculaires à Tunis, comme à Carthage ou à Salammbô, de véritables crues à l’assaut des boulevards, des rues et des trottoirs. Ces pluies diluviennes devenaient un cauchemar de boue et d’alluvions pour les piétons et les automobilistes qui ne savaient plus quoi faire devant un tel déferlement.
Je regarde une dernière fois le ciel anthracite et, en même temps que ma tête lourde se réveille, mon chagrin se ravive doucement.
L’exil est pour bientôt, il faut que je m’y tienne. Je me dois de ne plus revenir ici. Je dois oublier mes projets. Le passé ne se conjugue pas au présent, ma sagesse pourrait naître d’un adieu définitif à la Tunisie, à ses mirages.
J’entre dans la salle de bain. Le bleu indigo de la faïence qui orne ses murs ne me séduit pas comme d’habitude. Je m’approche des lavabos et, dans le grand miroir qui les surplombe, je m’observe.
Je constate sans émotion particulière que l’ovale de mon visage commence à se relâcher, que les commissures de mes lèvres accusent la lassitude, l’amertume.
Je me fous de vieillir. Ces strates que les années installent en profondeur dans ma chair et qui viendront s’entasser, jusqu’à déformer mes traits, ne me préoccupent guère. Ce qui me navre et m’obsède, c’est le temps qu’il me reste… La triste impression d’être passé à côté de tant de choses.
Rien que des compromis entre les interrogations et les réponses sur le sens de la vie. J’ai du matin au soir des blessures si belles que je m’en acquitte de quelques larmes, mais ces calmes ruisseaux ne mènent nulle part et je suis sec comme les oueds que les pluies désertent.
Je me tiens si loin de l’énergie de mes vingt ans, quand mon désir de me dépasser était si fort, quand il me fallait regarder par-dessus l’horizon, tant je plaçais haut mon appétit de voir.
Les hommes étaient des étoiles. Je croyais en eux. J’écoutais de la musique qui rendait mon âme légère. J’écrivais des mots violents parce que j’étais violent d’amour… Et voilà ! Ce soir, je suis dans une salle de bain, couleur d’encre, perdu dans une maison immense, couleur d’ocre. Tout est derrière moi : ma gueule qui faisait rêver, mes yeux qui promettaient, mon corps qui exigeait.
Je retire avec lenteur mon tee-shirt et mon jogging, puis je me réfugie sous l’eau tiède et bienfaitrice de la douche.
Doucement, je lave mon corps sans que je puisse laver mon esprit. Me reviennent des images religieuses de grands peintres italiens, où le Christ nu reçoit l’eau sacrée du baptême...
Moi ! L’athée ! Penser à ça !
Je fais un effort pour chasser ces vieux fantômes divins.
De toute évidence, cette divagation est liée à mon échec avec Moez, qui me replace à l’époque toujours intacte, de mes douze à quatorze ans, quand jusque très tard dans la nuit, je copiais les maîtres de la renaissance pour comprendre leur technique, et que je jouissais de ce grand enfermement presque fautif aux yeux des autres. Déroutant… Je n’appartenais à personne. Déjà, bouillonnaient en moi des envies démesurées de partir, peindre, m’épanouir ailleurs… Les lendemains, quand j’arrivais au lycée encore dans les brumes de mes créations, j’avais un mal fou à redescendre sur terre.
Enfin, je parviens à me calmer.
Derrière l’écran de mes paupières fermées, défilent les moments de simple bonheur passés en sa présence : cet après-midi chez sa grand-mère, sur les hauts de Béja (il était heureux de me montrer sa campagne qu’il aime tant), où nous avions mangé des crêpes très épaisses avec du miel maison, très fort, très parfumé, notre voyage jusqu’au désert à l’écouter chanter dans la voiture, une fin de repas sur la terrasse, à somnoler devant la baie turquoise de Sidi… le rempotage d’une plante déracinée par mégarde, alors qu’il mimait à grands gestes comiques une danse arabe, nos mains dans la terre et nos fronts en sueur, cette incroyable poule blanche qui s’obstinait à déserter le jardin voisin et suivre chacun de ses pas… me reviennent aussi les portraits rapides à la mine de plomb que je traçais alors qu’il s’ennuyait à garder la pose… mes yeux de voleur sur son corps nu quand il dormait pendant la sieste.
L’intimité comme une grâce.
Comme un chemin inexploré.
Comme un écart à deux pas de la médiocrité.
L’intimité comme la possible entente des peuples sourds.
En attendant, le goût de Moez est sur ma langue, au bout des dents, et dans ma gorge.
Le goût de Moez est dans mes yeux, au bord des cils, et dans mes larmes.
Je ferme le robinet et sors de la douche alors que, dans un fracas éblouissant, la foudre s’abat tout près d’ici.
Je rêverais qu’un éclair magique illumine ma vie de cette façon, juste une seconde… le temps de voir clair dans mes ténèbres, de voir l’intérieur de mon corps… Un peu comme les médecins savent déchiffrer les radios muettes devant leurs écrans lumineux.
J’enroule une serviette autour de mes hanches. Je vais sur la terrasse. La pluie, en grosses gouttes bruyantes et espacées, commence à tomber.
Une nouvelle lumière, crue et bleue, zèbre le ciel. Soudain l’obscurité s’étend de toute part, sur le village, sur la mer, sur Bou Kornine et, là, sur moi, comme un suaire.
Je me tourne vers la chambre entrouverte, les lampes se sont tues.
Panne d’électricité générale.
/...
Pas d''inspiration ce soir... Juste un extrait de mon roman Bou Kornine /éditions Bonobo / 2004.

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Ta peau défait tous mes voyages et tes sourires font chavirer ma barque. Je ne sais plus la lumière, je ne sais plus la nuit.
L’été de toutes choses n’a pas brûlé l’instinct mais au silence des soirs nouveaux, j’ai des sursauts de moribond.
Je ne sais pas qui vole l’autre, je ne sais rien de ces larcins.
Ils sont en moi et vivent en toi puis réinventent nos visages.
Tous les matins où mon orgueil ne laissait rien à tes parades sont aujourd’hui si peu de choses. Aimer pour rien me semble enfin la condition de mes alliances.
Je ne sais pas qui vole l’autre, je ne sais rien de ces larcins.
Ils sont en toi et vivent en moi puis réinventent le naufrage.


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Quand je pousse la porte et que je rentre chez toi, c’est toujours la même pénombre verte qui m’accueille avant de retrouver la clarté de la cour, toujours la même odeur, celle de la cuisine de ta mère, toujours la même ivresse .
Puis il y a ton petit frère Adnen qui se jette dans mes jambes avec son sourire inimaginable et qui ne parle pas encore français ; trop jeune. Il sait dire «  Bonjour » et je lui demande :« La bess ? » (ça va ?) et il me répond : « El-hemdoul-el-lah ! » (Grâce à Dieu ).
C’est ta sœur ensuite, avec ses yeux de sureau, sa bouche brillante, ses cheveux en cascade sur ses épaules et l'or de ses bracelets sur sa peau abricot.
Ta mère tarde encore quelques instants ; elle vient enfin jusqu’à moi en s’essuyant les mains dans un torchon et en baissant les yeux comme si elle s’excusait de quelque chose ou comme si elle doutait de son physique, alors que tous les hommes se retournent sur son passage quand elle fait les courses au souk de la Marsa.

Et puis au bout de quelques minutes de bavardage Adnen retourne à ses jeux d’enfant, ta mère retourne à sa cuisine, ta sœur s’éclipse avec son téléphone portable et je reste là, au milieu de la cour alors qu’on m’invite à rentrer. Mais je refuse toujours.
Je préfère m’asseoir sous le figuier et attendre…
Attendre…
T’attendre, plus exactement.
Tu aimes te faire désirer.



Tu arrives enfin et tu t’assois pour fumer une cigarette en silence tout en en faisant la gueule. Normal ! Tu fais toujours la gueule dans les premières minutes... et quand je te demande pourquoi, tu me regardes comme si tu jouais dans un western et en me lançant un : « Wallah ! tu es fou, je fais pas la gueule. » (Tu n’as pas tort, je suis fou.) Pour le reste, je ne suis pas dupe, je sais bien que tu fais la gueule parce que ça te va et que ça inquiète tout le monde…


... mais une fois dans la voiture, dès que les portes ont claqué, que 2PAC est installé dans le lecteur et que les enceintes déchirent nos oreilles, tu retrouves tes vingt ans, ton sourire et les mots de ton âge qui m’éclatent.


Le soir, quand je te ramène chez toi et qu’en descendant de la voiture, tu reprends ton petit air de macho, je ris intérieurement… Il faut bien que ta sœur et ta mère soient un peu inquiètes.
Pour un fils aîné… c’est bien le minimum !
Allez, mon frère, je reviendrai un de ces jours et on ira prendre un thé au Marsaoui, mais avant je te regarderai encore faire la gueule… rien que "pour le plaisir des yeux" comme disent les tunisiens.


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Quand tout
ici me retient
De l’alliance de nuit
À l’embrun du matin,
Quand au soleil des nuits mortes
La vague est d'un argent
À l'éclat sans pareil,
Quand déjà je somnole
Du repos attendu
Sous la courbe d’azur,
Quand je t'entends dire encore
Que le vent n'est pas rien
Et qu'il faut s'abriter,
Où partir ?

© Giliberti / 2007



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Pour changer d'avec les tristesses, amertumes et autre gangrènes habituelles qui polluent ma vie depuis cette nouvelle année, je suis bien heureux en pensant à mercredi prochain. Je reçois l'acteur Salim à la maison.
Ce sera une vraie détente, un vrai plaisir.
Nous allons parler de tout et de rien, de nos projets bien sûr, et puis, je le photographierai ; il a besoin de quelques
nouveaux portraits .
Peut-être certains d'entre eux m'inspireront de nouvelles toiles comme celle, ci-dessus, dont le thème était directement lié à son actualité de l'époque puisqu'il venait de jouer ma pièce "Le centième nom" en novembre 2006.
J'essaierai
une fois de plus de capter quelque chose d'enfoui chez lui, quelque chose de sa personnalité qui lui échappera un instant.


Je tenterai de lui voler une fois encore, si j'ai de la chance, une expression comme celle-ci, alors qu'il était dans mon jardin... je trouve que c'est la plus belle photo que j'ai prise de lui...
Une seconde avant, une seconde après, et il n'avait plus ce regard.

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Ommi !
En arabe, ça veut dire « maman ».
Comme ce n’est pas ma langue, il m’est plus facile de le prononcer en gardant une certaine distance.
Son sens reste comme un secret, comme un souffle de légende, un conte de mille et une nuit.
Ommi !
Quelques larmes ce matin au téléphone.
C’était elle bien sûr, elle qui sait le cordon coupé depuis bien longtemps, mais qui sait aussi qu’il nous relie toujours, au point de l'avoir peint de façon allégorique.
Ommi !
Un mot lancé dans la nuit, une complicité entre un enfant et sa mère.
Une mère qui met un pied dans la tombe, qui hésite, revient en arrière, avance à nouveau, m’appelle pour que je l’aide…
Son voyage n’est pas aisé.
Et puis l’enfant qui est plus adulte que sa mère dans ces moments-là, lui prépare ses bagages... Lui aussi, trouve le voyage peu enviable,  la destination trop définitive, mais en tâchant d’organiser celui-ci, il s’approprie le sien futur.
Alors le téléphone...
Alors les va et viens…
Les trains, les avions…
Les mains qui se tiennent, les yeux qui se parlent… Les larmes qui se mêlent...
Alors, Ommi…
Une mère et son fils à l’heure du grand départ.


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Par les nuits de grand doute, quand le sang n’est plus chaud sous le corps qui l’abrite, quand le lit n’est plus rien qu’une couche déserte, il se crée tout autour de vos peurs des lumières étranges que seul votre œil peut capter.
Elles vous éclairent sur cette déshérence des choses espérées, des choses de la vie.
Alors vous croyez que c’est le prix à payer pour vos fautes.
La faute n’existe pourtant pas. 
Elle est un mot… un mot qui nomme et qui pourrait ne pas exister.
Pourquoi faudrait-il s’imaginer responsable de nos pas qui s’emmêlent et de nos mots qui divaguent ?
Au déclin de la prétention, les maladresses anciennes du corps comme celles de l’esprit peuvent enchanter le départ.

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Il est des bleus dans nos nuits blanches
Qui m'incendient
Des nacres mauves de tes yeux.
 
Il est des bleus sur ma peau blanche
 Que tu sertis
Des marques rouges de tes dents.

© Giliberti / 2007


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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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