Je trouve cette affirmation gratuite d’une médiocrité désespérante, d’un populisme incroyable, bref d’une petitesse absolue pour un présidentiable.
Que vient faire mai 68, dans une société aujourd’hui ravagée par le chômage et le manque d’idéologie ?
Que vient faire mai 68 dans une société bouffée et sacrifiée au nom des marchés et de la croissance ?
Que vient faire mai 68 dans une société qui ne parvient pas à faire de la mondialisation une aventure humaine ?
Que vient faire mai 68 dans une société ravagée par le sida, la pollution, la précarité, et les injustices de plus en plus flagrantes entre les nantis et les pauvres ?
Que vient faire mai 68 dans une société où, même quand on travaille, on ne peut pas se loger tant les prix des loyers sont élevés ?
Sarkosy se référera-t-il bientôt à la prise de la Bastille ? à la bataille d’Alésia ? La guerre de cent ans aurait-elle pourri les mentalités ?
Quand je pense que les Français et les Allemands ont réussi à s’entendre après la Seconde Guerre mondiale, que le mur de Berlin est tombé et que là… dans ce chaos de début de siècle, Sarkozy pleure sur les conséquences de mai 68, j’ai envie de hurler.
Petit homme décidément, petite mémoire et petite imagination de celui qui oublie que la plupart des grands hommes d’aujourd’hui (artistes, patrons, politiques, aventuriers, scientifiques, penseurs, chercheurs, philosophes) sont des enfants de 68.
Le laxisme qui abîme notre jeunesse prend ses racines dans l’image insolente de la réussite et de l’argent facile, de l’attraction inimaginable que la télé exerce sur des esprits encore malléables en leur faisant croire que pour réussir dans la vie, il n’y a qu’une alternative : le foot ou la Star Ac.
Mais que vient faire Sarkozy en 2007 ?