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Le blog de Michel Giliberti

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reflexion



I
l neige dehors… Le jardin perd peu à peu de ses couleurs et semble s’évanouir dans une ouate humide. Le ciel lui-même n’a plus de corps…
Juste l’immobilité.
Juste le silence.
Dans ces moments-là, je me sens toujours éloigné de mes repères, de tout ce qui réveille ma peau, mes sens, mes yeux.

Dans ces moments-là, les bleus et les visages de la Tunisie s’imposent.


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Adolescent, dans le silence de ma chambre, j’aimais lire au chaud de mes draps. C’est au cours d’un de ces voyages intimes que je découvris le roman de Robert Musil Les désarrois de l'élève Törless.
L’étrange et sulfureuse sensation que cette histoire fit naître en moi me bouleversa à tel point que je ne pus lire autre chose plusieurs jours durant.
Ce livre m’avait si profondément troublé que, trente ans après, alors que je traversais une période de doutes et de questionnements sur mon travail et que je cherchais un titre à ce tableau, resurgit de ma mémoire le titre de ce roman. C’est ainsi que j’intitulai ma toile Le désarroi du peintre.
Peut-être que ces toiles dérivant au fil d’une eau qui les engloutit doucement sous les yeux fatalistes de l’artiste sont à mettre en regard des yeux de Törless qui voyaient doucement l’élève Basini sombrer dans une souffrance qui lui révélait son propre désir ?
J’aime ces souvenirs si particuliers qui ont marqué mon esprit de leur empreinte ; ils surgissent aux moments les plus inattendus et recréent ces connexions de hasards qui, ajoutés à mon éducation, ont doucement, au fil des années, fait de moi celui que je suis.

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Tous les événements qui agitent la Grèce et réjouissent ma tête (enfin une vraie bonne révolution face à un gouvernement pitoyable) me rappellent de façon décalée et imprévue qu’il y a plus de vingt ans, mes pinceaux sublimèrent Héphaestion sur cette toile remplie d’anomalies ornementales.
Qu'importe... L'amant du belliqueux Alexandre dont j'ai symbolisé les guerres en arrière-plan, méritait bien ce tableau, tout comme les fougueux étudiants d'Athènes mériteraient bien qu'on les écoute enfin...

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Un christ ? Un Homme ? Les deux à la fois ?
Un bobo ? Un coup de lance ?
L'imagerie est terrible et son sens, pervers…
Magritte avait bien peint une pipe ; tableau intitulé "Ceci n'est pas une pipe".

Dès qu’on écarte les bras, dès qu’on se blesse, dès qu’on porte les cheveux longs, se doit-on de d'être le fils à son papa et de sauver les hommes ?
Falsification ? Piston?

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Si je parle de ce tableau qui traite de la religion et de sa capacité à nous faire ployer sous le poids de ses dogmes et à nous embourber dans une gangue de culpabilité, c’est parce qu’aujourd’hui, le pape (vous savez, cet épouvantail érudit) a affirmé que la seule solution contre les maladies sexuellement transmissibles, demeurait la fidélité.
Le préservatif, une fois encore, était l'objet de tous les délits.
Je n’ai rien contre la fidélité, mais de là à nier le moyen essentiel de protection que représente le préservatif, est tout simplement scandaleux et assassin !

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Quand s’avancent les souverains et que se traînent les asservis, quand les sophismes s’inscrivent en vrai et que l’eau claire ne donne plus soif, il faudrait entrer en résonance avec ses propres narrations, ses propres liaisons et fuir celles, stériles, d’avec les astres morts .
Il ferait bon d'attendre ainsi chaque réponse à nos souffrances et puis enfin, les resservir, les propager sans enchères, sans le soufre de la comédie, sans le plomb de la suffisance…

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Dans cette fin de journée, comme le soleil s’échappait à ma vue et bientôt l’horizon tout entier, cette cécité obligée me fit ressentir tant d’émoi, qu’elle me donna à penser que peut-être les signes des choses de la vie s’offraient à ceux qui les fuyaient et que le sens du monde courait après ceux qui l’ignoraient.
Le ciel perdrait-il ainsi son temps à s’ouvrir à qui se ferme à lui ?
Les dieux (s’ils existaient) chercheraient-ils à séduire les mortels qui ne croient pas en eux ?
Le mystère dévoilé deviendrait-il l’amant des mécréants ?
Le crépuscule ne serait-il qu’un sombre fard pour habiller le vide qui, ainsi maquillé, nous semblerait habité d’un ailleurs mystique, d’un ailleurs Origine ?
Les prophètes seraient-ils des aveugles éclairés ? Des fabulateurs avisés ?

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U
ne pluie fine et régulière tombe sur le jardin depuis le petit matin, feutre les bruits de l’atelier et ravit sa belle lumière. Comme j’ai décidé de ne pas en être impressionné et que sur cette terre des hommes, j’en connais un qui, depuis des années s’apparente au soleil dès qu’il sourit ; le voilà donc chez lui, en Tunisie, c’est à dire chez moi, en train de faire le clown.


Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Jean-Charles m'a apporté ce bouquet champêtre cueilli sous la pluie, alors qu'il revenait de chez le boulanger...
Ah... la campagne quand même ! ça a du bon, non ?

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Quand je reviens de Toulon, impossible de m’épancher...
Les rapports avec la ville de mon adolescence sont complexes à décrire. Aussi, comme toujours lorsque je ne peux rien formuler et que ma muse reste indifférente à mes appels, je laisse ici des extraits de mes romans.
En voici un du tout dernier : « lapeaudumonde.com » parru en juin.
Ce pourrait être la description de certaines de mes nuits quand, dans la chaleur de l’été, ici, là-bas, ou ailleurs, le malheur du monde reste présent sur les écrans comme un mauvais feuilleton.

... /... Vers deux heures et demie du matin, Gilles se réveilla en nage. Il avait rêvé d’un vaste trottoir sans fin où ses jambes lourdes refusaient de le porter alors que la foule restait indifférente à son drame.
Il se leva d’un bond, soulagé de récupérer sa mobilité, se rendit à la cuisine, but à même le robinet, se dirigea vers la fenêtre et l’ouvrit pour changer d’air et chasser ce cauchemar qui continuait de le troubler, mais dehors comme à l’intérieur l’air était oppressant. Aucun éclair ne zébrait le ciel de nuit, on y sentait pourtant l’imminence d’un orage. Paris avait des allures de ville tropicale, jusque dans le pas des flâneurs qui découvraient la nonchalance ; ils déambulaient, attirés par cette atmosphère électrique suspendue au moindre souffle, à la moindre goutte d’eau.
Au bout de ces quelques minutes d’absence, Gilles, en sueur, et toujours éprouvé par son cauchemar retourna vers son lit et pour tenter de se calmer et de se rendormir, il mit en marche la télé. Il tomba sur un vieux film allemand en noir et blanc et sous-titré dont les acteurs lui étaient inconnus.
Il se noyait depuis quelques minutes dans l’éclairage dramatique et la mise en scène théâtrale de cette œuvre, quand soudain, sans même vraiment l’avoir décidé, il changea de chaîne et retrouva celle des infos.
On y diffusait un reportage sur les millions de mines antipersonnel qui infestent encore les terres du Mozambique, du Kurdistan irakien et du Cambodge, entre autres. On décrivait le drame de ces pays où les enfants se font piéger méthodiquement alors qu’ils se promènent, s’amusent ou vont travailler et que le hasard qui leur fait poser le pied sur ces engins de malheur leur arrache une jambe.
Une fois de plus on voyait ces familles innocentes et résignées vivre l’horreur au quotidien à attendre que leurs enfants obtiennent un appareillage sérieux, à les regarder marcher tant bien que mal à l’aide de prothèses de fortunes.
Le reportage était angoissant et prenait une résonance toute particulière après son cauchemar... /...
extrait de "lapeaudumonde.com" éditions bonobo / 2008


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Nos enfants, nés d’un séisme de l’amour, méritent encore, une fois grandis, quelques répliques, quelques irruptions volcaniques de notre amour.
Sur cette bille bleue qui nous supporte dans l’univers, être de ceux qui la feront tourner longtemps mérite toute notre attention.
Il faut bien rire de leurs écarts d’adolescents qui nous surprennent et ne jamais fermer nos portes sur l’ouverture maladroite.
Ce garçon, cette fille, ces hommes de demain sauront tant faire si dès maintenant nous les aimons.
Moi, qui ai tant connu, tant aimé… enfants des autres, enfants d’ailleurs que j’ai faits miens, j’ai pour leurs démesures tout le recul nécessaire et toute la bienveillance.
Rires et sourires, larmes et peurs, tout ce qui vient d’eux doit nous parler et si leurs mots parfois nous bloquent, qu’est-ce à changer un peu des nôtres ?
Riches de leurs utopies dans nos grands lits de suffisance, ne serait-ce pas là, la tendre paix pour s'en aller vers un ailleurs dont nul ne revient ?
Toutes nos misères s'envoleraient à cet instant…
Et maintenant… à la moisson des grands échanges, faisons comme le coquelicot au creux des blés si blonds, tâche d’amour, rouge éternel, le sang de nos labours pour récolter tout le bonheur des hommes.


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