
L’étrange et sulfureuse sensation que cette histoire fit naître en moi me bouleversa à tel point que je ne pus lire autre chose plusieurs jours durant.
Ce livre m’avait si profondément troublé que, trente ans après, alors que je traversais une période de doutes et de questionnements sur mon travail et que je cherchais un titre à ce tableau, resurgit de ma mémoire le titre de ce roman. C’est ainsi que j’intitulai ma toile Le désarroi du peintre.
Peut-être que ces toiles dérivant au fil d’une eau qui les engloutit doucement sous les yeux fatalistes de l’artiste sont à mettre en regard des yeux de Törless qui voyaient doucement l’élève Basini sombrer dans une souffrance qui lui révélait son propre désir ?
J’aime ces souvenirs si particuliers qui ont marqué mon esprit de leur empreinte ; ils surgissent aux moments les plus inattendus et recréent ces connexions de hasards qui, ajoutés à mon éducation, ont doucement, au fil des années, fait de moi celui que je suis.