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Le blog de Michel Giliberti

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societe



Il y a quelques années, alors que la gueule patibulaire de Le Pen s’agitait sur un écran de télé en affirmant de son discours xénophobe, qu’être français « ça se méritait », j’avais répondu par ce tableau. Oui, être d’Afrique, ça se méritait aussi.
Ce tableau fut exposé peu de temps après, lors d’une grande soirée dans un lieu branché de la région parisienne et beaucoup de jeunes Africains, hommes et femmes mélangés, vinrent me remercier d’avoir répondu avec les mêmes trois mots à la bête immonde qui déblatère encore et toujours avec le même discours, avec la même hargne.

Dès le premier tour des élections, foutons-lui, une fois pour toutes, un bon coup de pied au cul, et dans la foulée n’oublions
pas de dégager sa triste copie, Sarkozy, et Bayrou le prétendu fédérateur qui distille dans le pays le consensus mou qui finira par nous rendre aussi dociles que des moutons.

Pour vivre, il faut lutter. Le combat est utile, et seules les idées justes qui en naissent doivent rassembler.

Oui, dimanche prochain, offrons au monde le visage radieux d’une France Présidente…


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Juste une pensée pour Lucie Aubrac décédée mercredi dernier et dont je viens de revoir sur Arte l'exceptionnel parcours dans la résistance.
Quelle merveille de l’entendre parler avec tant de justesse, de simplicité et pourtant de grande et forte intention. Quel souffle unique par rapport à toutes les phrases creuses dont on nous rebat les oreilles en ce moment à propos de tout et de rien, et surtout de rien.
Je vais simplement rappeler ce qu’elle a dit de son mari et de l’amour.
Je ne pourrais que tenter de le faire bien entendu… c’était si fort, si exactement ce qu’il fallait dire sur un tel le sujet... l'amour ! ses différentes étapes, cet impossible détachement de l'être aimé, cet obsédant besoin de lui au quotidien, son futur qui le transforme en tendresse et sa fin redoutée, hélas !
Chaque mot lâché, comme ça, sans le chercher, tombait là, évident et heureux.
Pour conclure, elle expliqua aux enfants d’une école qui porte son nom ce qu'était la résistance :

"Dès que vous dites, c’est pas juste... vous devenez résistant. Et l'on doit toujours se battre contre les injustices."

Voilà une belle conclusion.

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Lorsque les deux tours de Manhattan se sont effondrées dans un fracas de fin de monde, et que cette vision apocalyptique commença à passer en boucle à la télé, j'étais chez moi, rivé aux infos comme tout le monde.
J'étais très choqué, traumatisé même.
C'était si révoltant ; si atroce.
Dès le lendemain et les jours suivants, le matraquage systématique de cet attentat ignoble, comme tous les attentats, et les phrases comme « Nous sommes tous Américains » répétés sur tous les tons commencèrent pourtant à entamer ma compassion.
On ne nous a jamais demandé d'être « Tous africains » quand la famine ou le manque d'eau s'abat sur des populations entières de ce pays, encore moins d'être « Tous Indiens » quant à Bhopal, des milliers d'Indiens furent empoisonnés par les gaz toxiques d'une usine américaine justement.
C'est alors que j'ai pensé aux Indiens d'Amérique qui furent massacrés par millions au nom de la civilisation, de Dieu, et de la prétendue supériorité de l'homme blanc qui avait décidé que ce continent serait le sien.
C'est à ce moment que j'ai eu envie de faire une série de tableaux où l'on voyait des bouches hurler : « Nous sommes tous terriens » et puis la toile ci-dessus « The twins feathers » (les plumes jumelles), pour rappeler que si les « Twins towers », les deux tours arrogantes de toute la perversion capitaliste s'étaient effondrées, deux plumes, fragile symbole des Indiens, rappelaient que ce peuple, lui, vit toujours.
Je précise tout de suite que je n'ai rien contre les Américains, mais qu'il convient de ne jamais oublier l'Histoire.
Mais, j'aime quand même pas du tout le petit excité qui les gouverne actuellement et qui m'en rappelle un autre...

Nous sommes...

... tous ...

... terriens.

Ces trois extraits de tableaux ci-dessus faisaient partie d'un triptyque qu'il m'est difficile de placer ici dans leur position d'origine.


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Le sang des peuples peut se répandre,
L'âme rouge de leurs veines
Perpétuera la vie des hommes.
© Giliberti / 2007


YOU ARE NOT FORGOTTEN

envoyé par colereordinaire

À Toulon, dans les années soixante alors que j'étais adolescent, j'aimais porter ma guitare sur la plage du Mourillon et jusque très tard dans la nuit, chanter avec mes copains et copines, les tubes de l'époque, notamment l'immortel " Guatanamera" de Joe Dassin. 
Nous étions des lycéens bronzés et insouciants, des enfants de la Méditerranée, des enfants aux paupières et aux lèvres brûlées de sel et de soleil.
Nous avions l'âge des yeux immenses, l'âge des rêves plein la tête.
Qui de nous pouvait penser que cette belle chanson poussée à tue-tête dans la chaleur de la nuit, cette belle chanson au parfum exotique de Cuba, ce beau « Guantanamera » qui évoquait tous les délices et tous les possibles voyages allait bien plus tard s'apparenter à un camp de prisonniers? le tristement célèbre Guantanamo ? Le révoltant Guantanamo.

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Think about another world



    Une pensée pour ces « Justes de France » d’hier dont on honore le courage aujourd’hui. Ces Justes qui, d’un bel élan, bravèrent le danger pour défendre et protéger les Juifs pendant la dernière guerre.
Qui de nous, en 2007, peut être certain de la conduite qu’il adopterait si nous avions à vivre les mêmes drames ? J’ose espérer que nous serions à la hauteur parce que désormais nous savons…
Je suis toujours troublé quand je pense à cette sombre époque où des hommes dans la guerre ont préféré écouter leurs bas instincts dans la collaboration ordinaire plutôt que tenter de trouver en eux le courage nécessaire pour combattre l’horreur.
Je suis en admiration devant les propos toujours mesurés de ces Justes qui disent n’avoir accompli que leur juste devoir d’être humain et que le fait de sauver les autres n’est pas seulement du ressort des héros.
En cela, nul autre qu’eux n’a mieux mérité ce beau nom de « Juste ».

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et U
et M
et PAf !!!!
Ils nous ont introduit…
Pardon... ils nous ont intronisé Sarkosy !

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Hier soir, je suis passé chez Leclerc faire quelques courses pour renflouer mon frigo et j’avais totalement oublié que c’était la veille du réveillon de Noël. Je me suis vu embarqué au milieu de centaines de caddys surchargées et je n’ai pu que me laisser emporter au milieu de cette flotte de vaisseaux en perdition…
Je ne sais pas si c’est parce que j’avais le moral dans les chaussettes, mais cette effervescence m’a paru d’une tristesse effarante. Tout le monde se jetait sur tout ce qui se mange comme si la guerre était déclarée. En plus, cette année, Leclerc n’a pas oublié de jouer la carte de l’originalité et au milieu des dindes, chapons, et autres malheureux condamnés à mort, il y avait de l’antilope pour la note exotique ; quelque chose comme la « dégustation positive » et « l’immigration choisie ».
Et si les enfants arboraient des visages radieux au milieu de ce tohu-bohu de grandes surfaces, les adultes ne cachaient pas leur amertume ou alors, ils trichaient bien. La fête n’a jamais gommé le désarroi.
Jamais je n’ai vu autant de commissures affaissées, de teint cireux, de cheveux ternes. Les bouteilles de vin s’empilaient, les bourriches d’huîtres s’entassaient, les foies gras cirrhosés des oies et des canards s’aplatissaient les uns contre les autres, mais la joie, la vraie, celle qui grandit les cœurs et les esprits m’a paru bel et bien en exil…
Il y avait dans les yeux de chacun toute l’angoissante réalité du quotidien.
Un quotidien où se mêle la peur du lendemain, la peur des délocalisations, la peur des patrons qui se tirent avec l’oseille, la peur du chômage, la peur indicible d’un danger qui nous guète, d’un danger pire que tous ceux que l’humanité a déjà encaissés… Une peur de la fin, en somme !
Pas un jour sans catastrophe, pas un jour sans menace, pas un jour sans une nouvelle loi qui mutile un peu plus notre liberté et nos rêves.
Pour bien accentuer ma descente aux enfers, les caissières et les vendeurs étaient affublés d’un malheureux chapeau de père Noël dont la boule en coton au bout de la pointe rouge battait sur leur joue sans couleur, comme une vieille persienne sur un mur désolé ; un chapeau de père Noël pour bien insister sur la fête obligatoire.
Je connais ces caissières, certaines sont même devenues de vraies copines avec le temps et je peux assurer qu’elles se seraient bien passées – en plus d’être mal payées – d’être ridicule.
On doit faire rire avec les pauvres !
Pour tenter d’adoucir ma vision, je me suis borné dans la file d’attente aux caisses, à regarder une fois de plus les enfants pour qui la fête existe encore et qui croient que le père noël est riche, puisque grâce à Leclerc qui donne « le pouvoir d’achat »… papa et maman peuvent « acheter les jouets en décembre et les régler en janvier »…
Elle est pas belle la vie ?…


J’avais décidé de vous amuser avec Noël, mais ce soir, Noël me fait gerber.

Bon réveillon à tous… quand même !

En fête… seules les dindes sont heureuses, assurées d’être fourrées !


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En octobre, j’avais évoqué les dérives de Pascal Sevran à propos du tourisme sexuel dans mon article « Sevran navrant ».
Il nous la rejoue en affirmant que l’Afrique mourra à cause de la « bite » (je cite), et qu’il faudrait stériliser la moitié de la planète.
Après avoir léché les bottes de Mitterrand et caressé Sarkosy, il finira bien par sucer Le Pen…
Je ne veux même pas m’étaler sur des propos aussi « cons ».
Cette fixation sur le membre africain est sans doute une forme de « Lape suce » !

Il y a quelque temps, j’ai réalisé une toile intitulée : « Not only this ».


À travers elle, je dénonce l’objet sexuel que représente l’homme noir pour certains.
J’ai volontairement mis en avant son sexe et n’ai gardé de son visage que la bouche outrageusement maquillée pour montrer le symbolisme sexuel qui fait abstraction de l’intelligence.
Le grand visage du personnage en arrière-plan, au maquillage rituel cette fois, évoque la culture ancestrale qu’il ne faut pas occulter.


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Mon ami algérien (l'écrivain Aniss.A) m'a fait part d'un communiqué de l'agence Reuters (U.S.) où il est mentionné que Jerry Klein (personnage que je ne connaissais pas) a proposé, alors qu'il était l'invité d'une radio locale, que l'on tatoue tous les musulmans vivant sur le territoire américain, afin de surveiller leurs allées et venues plus facilement.
Il suggéra même de les marquer d'un croissant?
Il paraît qu'aussitôt, les coups de fil de ceux qui cautionnaient cette proposition et ceux qui la dénonçaient ont saturé le standard de l'antenne.
Parmi ceux qui approuvaient cette abjection, certains exigèrent même de corser le système en créant des camps pour musulmans et mieux... de les supprimer.
Cette annonce de tatouage provoqua un tel tollé (fort heureusement) que le fameux Jerry Klein avoua peu de temps après qu'il ne comprenait pas comment les gens avaient pu sérieusement envisager la crédibilité de ses propos. Tout cela n'était bien sûr qu'une simple plaisanterie !
Hitler devait avoir autant d'humour que Jerry Klein avant de décider finalement que les juifs arboreraient un triangle jaune sur leurs habits et que les homosexuels, comme pour le choix d'une layette en porte un rose; des triangles de tissu, qu'ils devaient coudre eux-mêmes... les plaisanteries avaient à se mériter !


Pour tous les cons, les pourris, les xénophobes, les racistes, pour tous les nationalistes, les paranos, les protectionnistes, les intégristes, en deux mots :
« tous les défoncés du bulbe » qui pratiquent ce genre d'humour à la con, j' envoie ce tableau de Mohamed, un ami et un modèle dont j'ai partagé l'hospitalité et celle de ses parents. J'embrasserais volontiers son corps tout entier et celui de toute sa famille plutôt que de tatouer un centimètre carré de leur peau.

À chacun son humour !

Photo © Giliberti
Vieille dame tatouée de Matmata chez qui je me suis reposé et bu un thé.
Désormais,j'imagine qu'elle tire la langue à ce jerry Klein. .







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Extraits de "Black beauty" (huile sur toile) © Giliberti / 2006

Dès les premières gouttes de pluie, j’ai couru me réfugier dans le premier troquet de hasard. Après un rapide coup d’œil sur le décor désuet du comptoir vieillot et son alignement figé de bouteilles d’alcool, j’ai commandé un chocolat chaud.
Il n’y avait pas de clients à cette heure-là de la journée.
Juste le patron et sa femme qui s’ennuyaient derrière le zinc, dans cette époque qui n’était plus la leur.
Juste leur chien… intemporel.
Désabusés et silencieux ils surveillaient, par-delà la baie vitrée, ces autres si déroutants. Leur compréhension du monde s’était arrêtée aux années cinquante, quand les Messieurs retiraient leurs bérets ou leurs chapeaux en saluant les p’tites dames, quand les enfants polis et propres, avaient l’air d’appartenir à leurs parents. Ces années où les Français de l’après-guerre avaient une même mémoire et deux versions des souvenirs, selon qu’ils aient résisté ou profité !... Ces années pourtant où l’école nous bassinait avec ses leçons de morales et d’instruction civique.
Maintenant, ils ne comprenaient définitivement plus rien de cette jeunesse en casquettes et joggings qui sillonnait les trottoirs en rollers, en se foutant des vieux.
Et leur langage ! Hermétique, vulgaire ! Une vraie barrière entre branchés et déconnectés.
Et leurs jeux vidéo…
Et leur musique de malheur !
Non, décidément aucune valeur n’était respectée, quel gâchis ! Plus de chansonnettes, plus de bals musettes, plus de romantisme.
Et tous ces étrangers…
Les cafetiers, c’est à ça qu’ils pensaient tous les jours dans l’odeur moisie de leur antre à vinasse et de leur aigreur personnelle. Et quand ils n’en pouvaient plus, il se trouvait toujours un Français éloigné des clichés idéalisés de Doisneau et prêt à abonder dans leur sens. C’était le plus souvent un Français de cette bonne génération, au visage pétri d’intelligence avinée, accoudé au bar devant son sixième ballon de rouge, et crachant ses poumons au moindre rire. Un bon Français qui verdissait dès qu’un jeune beur buvait précipitamment une boisson chaude et saluait les patrons avant de retrouver dans le froid du chantier voisin le marteau-piqueur qui pulvérisait ses entrailles et ses oreilles à longueur de journée.
« Ça profite de nous et ça voudrait voter, cette racaille » qu’ils ajoutaient.
Derrière la vitrine du bar, leur bouche amère et retombante les faisait ressembler à ces poissons, qui dans les aquariums des super marchés attendent, fatalistes, qu’on les sorte de l’eau, qu’on les abatte d’un salutaire coup de massue, et qu’enfin, ils ne voient plus rien.
La pluie avait cessé.
Pour qu’ils décrochent de leur univers étriqué, et viennent encaisser la consommation, j’ai dû les appeler avec insistance.
C’est la femelle du poisson qui s’est enfin approchée. Elle boitait. Son pied droit prisonnier d’une triste chaussure orthopédique devait être la cause masochiste qui la faisait se déplacer. Son mâle de mari pouvait ainsi culpabiliser à loisir et lui offrir toutes les mesquines raisons de sa rancune pour lui, jusqu’à ce qu’elle gâche volontairement la soupe épaisse du soir et lui cache ses fromagères charentaises. Le chien, avachi près du comptoir était à coup sûr le seul lien entre ces malades de la médiocrité. Il devait, pendant le dîner, se traîner de l’un à l’autre, renifler à chaque bout de la toile cirée et quémander du rab. Malheureusement, les infâmes croquettes dont il était gavé ne lui apportaient qu’une chute de poils et une mauvaise haleine égale au pestilentiel débit verbal de ses patrons. D’un ordre sans appel, ses chers maîtres devaient le renvoyer à sa paillasse saturée de puces, où à l'ordinaire, il reposait ses pattes arrière couvertes d’escarres, ainsi que ses pauvres os ankylosés de ne jamais courir : « Attaque ! Attaque ! Malheureux gardien ! C’est bien eux qu’il faut bouffer ! » De la carne bien indigeste certes, mais quel bonheur de remercier un chien qui a débarrassé la France de deux salauds.
Quand elle fut devant moi, la cafetière m’impressionna. Son masque tragique me fit entrevoir l’image de la mort et de la haine.
J’ai payé.
Je suis sorti très vite.
Urgence d’oublier.
Un jeune black, démarche dégingandée et bonnet rouge sur le crâne, m’a dévisagé en me croisant. Il sentait la vanille et le plaisir.
J’ai souri à ce charmant commandant « Costaud », tranquille et rassurant, puis apaisé, je me suis mis en route.
Derrière la vitre de l’aquarium, les « poissons-cafetiers » devaient me suivre de leurs yeux chassieux. Le beau jeune homme noir avait dû faire monter à leur bouche de piranha, l’acidité des rancœurs.




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