J'étais très choqué, traumatisé même.
C'était si révoltant ; si atroce.
Dès le lendemain et les jours suivants, le matraquage systématique de cet attentat ignoble, comme tous les attentats, et les phrases comme « Nous sommes tous Américains » répétés sur tous les tons commencèrent pourtant à entamer ma compassion.
On ne nous a jamais demandé d'être « Tous africains » quand la famine ou le manque d'eau s'abat sur des populations entières de ce pays, encore moins d'être « Tous Indiens » quant à Bhopal, des milliers d'Indiens furent empoisonnés par les gaz toxiques d'une usine américaine justement.
C'est alors que j'ai pensé aux Indiens d'Amérique qui furent massacrés par millions au nom de la civilisation, de Dieu, et de la prétendue supériorité de l'homme blanc qui avait décidé que ce continent serait le sien.
C'est à ce moment que j'ai eu envie de faire une série de tableaux où l'on voyait des bouches hurler : « Nous sommes tous terriens » et puis la toile ci-dessus « The twins feathers » (les plumes jumelles), pour rappeler que si les « Twins towers », les deux tours arrogantes de toute la perversion capitaliste s'étaient effondrées, deux plumes, fragile symbole des Indiens, rappelaient que ce peuple, lui, vit toujours.
Je précise tout de suite que je n'ai rien contre les Américains, mais qu'il convient de ne jamais oublier l'Histoire.
Mais, j'aime quand même pas du tout le petit excité qui les gouverne actuellement et qui m'en rappelle un autre...
... terriens.