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Le blog de Michel Giliberti



Hier soir, je suis passé chez Leclerc faire quelques courses pour renflouer mon frigo et j’avais totalement oublié que c’était la veille du réveillon de Noël. Je me suis vu embarqué au milieu de centaines de caddys surchargées et je n’ai pu que me laisser emporter au milieu de cette flotte de vaisseaux en perdition…
Je ne sais pas si c’est parce que j’avais le moral dans les chaussettes, mais cette effervescence m’a paru d’une tristesse effarante. Tout le monde se jetait sur tout ce qui se mange comme si la guerre était déclarée. En plus, cette année, Leclerc n’a pas oublié de jouer la carte de l’originalité et au milieu des dindes, chapons, et autres malheureux condamnés à mort, il y avait de l’antilope pour la note exotique ; quelque chose comme la « dégustation positive » et « l’immigration choisie ».
Et si les enfants arboraient des visages radieux au milieu de ce tohu-bohu de grandes surfaces, les adultes ne cachaient pas leur amertume ou alors, ils trichaient bien. La fête n’a jamais gommé le désarroi.
Jamais je n’ai vu autant de commissures affaissées, de teint cireux, de cheveux ternes. Les bouteilles de vin s’empilaient, les bourriches d’huîtres s’entassaient, les foies gras cirrhosés des oies et des canards s’aplatissaient les uns contre les autres, mais la joie, la vraie, celle qui grandit les cœurs et les esprits m’a paru bel et bien en exil…
Il y avait dans les yeux de chacun toute l’angoissante réalité du quotidien.
Un quotidien où se mêle la peur du lendemain, la peur des délocalisations, la peur des patrons qui se tirent avec l’oseille, la peur du chômage, la peur indicible d’un danger qui nous guète, d’un danger pire que tous ceux que l’humanité a déjà encaissés… Une peur de la fin, en somme !
Pas un jour sans catastrophe, pas un jour sans menace, pas un jour sans une nouvelle loi qui mutile un peu plus notre liberté et nos rêves.
Pour bien accentuer ma descente aux enfers, les caissières et les vendeurs étaient affublés d’un malheureux chapeau de père Noël dont la boule en coton au bout de la pointe rouge battait sur leur joue sans couleur, comme une vieille persienne sur un mur désolé ; un chapeau de père Noël pour bien insister sur la fête obligatoire.
Je connais ces caissières, certaines sont même devenues de vraies copines avec le temps et je peux assurer qu’elles se seraient bien passées – en plus d’être mal payées – d’être ridicule.
On doit faire rire avec les pauvres !
Pour tenter d’adoucir ma vision, je me suis borné dans la file d’attente aux caisses, à regarder une fois de plus les enfants pour qui la fête existe encore et qui croient que le père noël est riche, puisque grâce à Leclerc qui donne « le pouvoir d’achat »… papa et maman peuvent « acheter les jouets en décembre et les régler en janvier »…
Elle est pas belle la vie ?…


J’avais décidé de vous amuser avec Noël, mais ce soir, Noël me fait gerber.

Bon réveillon à tous… quand même !

En fête… seules les dindes sont heureuses, assurées d’être fourrées !


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commentaires
N
Plus les années passent et moins j'aime les fêtes de fin d'année.<br /> Comme je travaille de nuit cette année, j'ai passé le réveillon du 31 decembre avec mes patients, nous avions décalé le repas habituel à 20h 30, avions mis de la musique et  pris de quoi festoyer au mieux que le repas habituel des fêtes hospitalières... Et ,tous autour  de la table patients et soignants en civil pour une fois avons cassé les habitudes tristes et rigoureuses de l'hospitalisation.(Je suis en psychiatrie, ceci explique cela aussi je doute que cela puisse ce faire dans d'autres services!) Tous furent heureux de cet instant et au moment de minuit  nous nous sommes embrasser souhaitant à chacun les meilleurs choses qui puissent arriver.<br /> J'aime ces instant de partage, ce soir, je leur apporte un gâteau au chocolat de ma composition, chuuuut ,c'est la surprise pour la petite collation de la soirée.:))<br /> Allé j'y vais,il est l'heure de me préparer, ensuite boulot... <br /> Bonne soirée et @ bientôt cher Michel.<br /> Nath
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M
Je crois que c'est le lot de tout le monde. Les fêtes emplissent les yeux des enfantss, des ados, des jeunes gens et puis la féerie s'efface... reste le rêve de vos propres enfants, restent vos nostalgies.Vous avez bien fait et je vous souhaite bon courage pour ce soir. @ bientôt,Michel
A
Bonjour Michel,<br /> En souvenir des quelques moments que nous avons passés ensemble pour Le Centième Nom, notamment à Reims, je t'envoie ce petit mot qui fait suite à ce que je viens de lire sur ton blog. L'idée même de ces fêtes de fin d'année me fait la même impression que la tienne. Je n'aurais pu aussi bien résumer ce qu'on appelle Les fêtes de fin d"année. Celà fait plaisir à lire et me rassure car je pensais être le seul.<br /> Je t'embrasse ainsi que ton compagnon et à trés vite, je l'espère !<br /> Agréable réveillon tout de même...<br /> Alexandre<br />
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M
Nous sommes quelques-uns à être dépassés par cette orgie imposée, mais que veux-tu?Heureux d’avoir de tes nouvelles. Ma pièce « le centième nom » devait se jouer en novembre. Il y a encore un « centième décalage » mystérieux… Attendons la nouvelle année.Bises,Michel.

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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