Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Michel Giliberti

Ommi !
En arabe, ça veut dire « maman ».
Comme ce n’est pas ma langue, il m’est plus facile de le prononcer en gardant une certaine distance.
Son sens reste comme un secret, comme un souffle de légende, un conte de mille et une nuit.
Ommi !
Quelques larmes ce matin au téléphone.
C’était elle bien sûr, elle qui sait le cordon coupé depuis bien longtemps, mais qui sait aussi qu’il nous relie toujours, au point de l'avoir peint de façon allégorique.
Ommi !
Un mot lancé dans la nuit, une complicité entre un enfant et sa mère.
Une mère qui met un pied dans la tombe, qui hésite, revient en arrière, avance à nouveau, m’appelle pour que je l’aide…
Son voyage n’est pas aisé.
Et puis l’enfant qui est plus adulte que sa mère dans ces moments-là, lui prépare ses bagages... Lui aussi, trouve le voyage peu enviable,  la destination trop définitive, mais en tâchant d’organiser celui-ci, il s’approprie le sien futur.
Alors le téléphone...
Alors les va et viens…
Les trains, les avions…
Les mains qui se tiennent, les yeux qui se parlent… Les larmes qui se mêlent...
Alors, Ommi…
Une mère et son fils à l’heure du grand départ.


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires
Y
Je suis étonné d'apprendre que mère en arabe se dit "Ommi", j'ai tellement l'habitude d'entendre "Yemma" que je pensais qu'il s'agissait du mot arabe. J'ai eu tort...Dans tous les cas, je n'ai qu'une phrase à dire : quel mot merveilleux qu'Ommi...  O comme le ventre d'une femme avant l'accouchement d'un enfant chéri.
Répondre
M
Vous savez, lorsque je me réfère à l'arabe, je me réfère surtout au "tunisien" qui n'est pas forcement l'arabe littéraire pour certains mots... alors peut-être existe-t-il ce mot de yemma, mais je ne peux vous en dire plus.merci pour vos nombreux passages ici, @ bientôt, Michel
N
Des mots en forme de liens pour une union infinie, la mère aide l'enfant à venir et l'enfant aide la mère à partir.<br /> Pensées<br />  
Répondre
M
Je crois que c'est une chaîne indispendable. Il y a même pas un mois, je donnais à manger à ma mère en lui mettant cuillère après cuillère son repas dans la bouche et je pensais à ça justement.... chaque cuillère me donnait le vertige du temps et des rôles quil nous impose. @ bientôtMichel
F
Attendre ce qu'on redoute, redouter ce qu'on attend..<br /> Et la douleur et la peur  fouaillent le ventre. Je les ai connues, elles et leurs caprices. Elles occupent pour longtemps nos mémoires et nos corps. Je pense bien à vous...
Répondre
M
Oui, chaque coup de fil me fait peur, c'est angoissant. Je me suis fait à l'idée de perdre ma mère pourtant,  mais dans l'instant où je crains d'apprendre la nouvelle, je suis électrique. Ce matin, elle était plus calme... Jusqu'à quand?merci pour tout François,Michel
J
Je commencais à désespérer de ne pouvoir te lire Michel...<br /> (en même temps, ce n'est toujours pas résolu... Je n'ai plus ma connection depuis maintenant plusieurs jours, voire semaines, et l'addiction à la quotidienneté de tes pensées se fait sentir)<br /> Je suis sous le charme de ce mot que je ne connaissais pas.*<br /> Toute mon affection, aussi subliminale soit-elle en ces temps de proximité informatique capricieuse...<br /> et mon émerveillement, inlassablement!<br /> Bien à toi, cher Michel.<br /> jérôme*
Répondre
M
Eh bien j'avais la même "addiction"... :o)Merci d'être de retour et  pour ton affection, en retour je t'envoie la mienne,@ bientôt JérômeMichel
N
Ce mot est un poème à lui seul! Poème de l'amour du sang, des entrailles, de ces jumeaux que sont parfois mère et fils...Tendresse à toi Michel, Nathalie de Caen.
Répondre
M
Très ému, Nathalie et mille fois merci de me rendre visite. @ bientôt,Michel
J
Les mots restent toujours très difficiles à prononcer en de telles circonstances, alors Michel par ces quelques lignes je te transmets mes pensées les plus sincères. Amitiés
Répondre
M
Merci Josie, j'y suis sensible. Belle journée à toi,Michel
P
Après la lecture de vos mots, que vous dire ? Que l\\\'émotion est là jusqu\\\'à mes yeux humides ? Que le simple mot "ommi" réveille en moi une absence, un manque, un amour ? Car j\\\'ai eu ma ommi, ma ommi Yasmina. Ma seconde maman, ma maman tunisienne. Ma ommi aux yeux bleus qui aujourd\\\'hui colorent un peu mieux le ciel. Et mon coeur. <br /> Il est des ailes qui poussent dans la douleur de celui qui regarde impuissant et appréhende un envol. Mais l\\\'amour est un miracle éternel qui prolonge la vie au delà de tout. Mais, je sais, ce ne sont pour l\\\'instant que des mots...<br /> Et l\\\'échange, ici, entre votre fils et vous, est très beau et tellement plein de vérités, d\\\'émotions et de sincérité que l\\\'on prend, encore une fois, en plein coeur. <br /> Michel, plus je vous lis et plus je comprends votre peinture et ce qu\\\'elle cache et à la fois reflète et habilement dévoile. Et je pressens qu\\\'avec votre présent, surgira un jour de vos doigts une toile spendide où on pourra vous lire à coeur ouvert. Mais le plus lointain possible. Pour vous. Pour votre ommi. Inch\\\'allah.<br /> De tout coeur avec vous. Sincèrement.<br /> Bob<br />  
Répondre
M
Merci Bob, je suis sincérement touché et troublé par votre commentaire qui me parle de vous, de votre passé sensible, de votre affection avec notre pays d'origine, de Yasmina, ( j'en avais une aussi)...Je suis, comme vous, sur la même longueur d'onde. C'est vrai que mes toiles ne sont souvent que des cris que je camoufle derrière leur esthéstisme, car tant qu'à souffrir, autant offrir une "belle " douleur.merci Bob pour cet intime partage et à bientôt,Michel
M
le cordon ombilical est coupé, mais le sang de la mère nous a permis de grandir dans son ventre, existe-t-il un lien plus fort ? je te souhaite du courage et surtout de l'aider à quitter ce monde sereinement. Il doit être bien difficile de se sentir partir lentement. Mes pensées t'acommpagnent.
Répondre
M
Merci Maryse, ma mère décroche souvent ces temps-ci puis repart, puis retombe, c'est très difficile pour moi, car chaque jour apporte des nouvelles contradictoires. Hier au tel , elle pouvait à peine me parler et elle pleurait, ce matin, elle va mieux... je vais la retrouver dans quelques jours.Sacré lien du sang et de l'amour qui nous empêche souvent de tituber mais qui pourtant  entrave notre marche. @ bientôt,Michel
*
Quand une lumière s'éteint sur Terre... une autre étincelle  dans l'Univers ... tu vois, contempler le Ciel la nuit venue retisse ce lien d'Amour ...pas de froid ou de solitude ... rien qu'une continuité dans le dialogue des âmes. Le corps connu n'est plus ... mais au fond de nous, la mémoire est encrée  de chaque instant passé.... et on parle aux étoiles .... et un jour, notre dernier jour , nous ferons le même chemin, rejoindre nos aimés....laissant derrière nous ceux qui sur Terre aussi nous aiment....c'est dur comme la vie  mais c'est ainsi .Je t'embrasse.Mel
Répondre
M
Notre petit pouvoir de réflexions, à nous les humains ne sert qu'à nous meurtrir, car en fait la vie est tout simple et suit immuablement son rythme de vie et de mort... je suis d'accord avec toi, mais hélas notre éducation fait que nous donnons du sens et de la douleur à ces choses banales de la vie.Merci Mel, @ bientôt,Michel
G
Mince, Michel... Je ne savais plus ou glisser mon message. Essayer de le jeter à travers la fenêtre d'un petit cinéma ou le poser ici, sous une rose. En fait, c'est du pareil au même. C'est un message pour la vie qui passe... Et, malgré tout, des sourires face à des Krisprolls... L'éternelle mélodie, un rythme répétitif et, au bout du compte, quelques miettes et une faim renouveléeBon courage!Gum
Répondre
M
" Quelques miettes et une faim renouvelée"... Jusqu'à la fin.Merci Gum pour ta poésie.@ bientôt,Michel
B
Pas de mots inutiles... juste ma présence silencieuse
Répondre
M
Je l'entends Bellurette... Merci. @ bientôt,Michel
L
J'aime tes textes, tes photos et tes peintures. Temps de tas lents c'est énervant !<br /> Tu as choisi d'entraver les mains de ton personnage sur cette peinture... Les mains représentent souvent l'autonomie financière et donc une forme de liberté (par le travail de ses mains), la possibilité créatrice (dessin etc.) et la communication par gestes.
Répondre
M
J'aime aussi beaucoup ton écriture Loïs.Je te remercie d'être passé par là et de décrypter ainsi mon tableau avec cette reflexion très pertinente et dont le sens premier était celui d'un cordon lombélical sous forme de corde(moyen d'emprisonner, de retenir...) du sang pour symboliser la naissance et l'image directe d'un ventre masculin, car il s'agit bien de lui aussi dans un accouchement. @ très bientôt,Michel
M
du bout des doigts , la chaleur , le toucher tout disparait comme cela etait  arrivé , on se sent perdu sur une terre etrangere , on a chaud et froid , de ce decors famillier on ne reconnait rien , tout vacille ....on cherche à comprendre ce qui est si simple , les choses oubliées deviennent le present  , tristesse parfois sordide , emplie d une si grande solitude où ne peuvent nous rejoindre ceux qui nous aiment .inoubliable , inoublié ce moment tant redouté , .......à cette instant nous ne sommes poussiere mais volatille , l essence des souvenirs d enfance se perdant  dans un air cleptomane qu on deteste ......je n ai jamais oubliébisous , suis avec toi papa
Répondre
M
Je sais mon bébé que tu as vécu çà et toi c'était pire, car c'était l'amour que tu perdais... un amour out neuf. J'ai toujours froid dans le dos quand je te revois dans ce costume vert amande à l'age du bonheur et que tes yeux étaient quelque part sous terre avec elle. Je ne savais que faire du café, t'écouter avec dans le ventre une douleur terrible. je t'embrasse,Michel

Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

Liens

Hébergé par Overblog