
J’ai un faible pour les mains sèches et nerveuses, jeunes et vieilles, lisses et abîmées, les mains du sud, les mains de l’Afrique dont la sombre couleur donne aux ongles l’éclat de la nacre et la pâleur des premières églantines.


Ces bagues, ces bracelets et ces colliers sont le butin de mes voyages en terres brûlées, le butin de mon exil choisi.


Au seuil ambré de tes longs doigts,
Les veines à vif sous tes poignets
Et qui serpentent sur tes bras mats
Sont mes voyages toujours les mêmes
Toujours les m’aimes…
Tu ?
Comme je t’aime.
© Giliberti / in Bleus d'attente / 2001

Des chemins interdits
Qui se cachent comme moi
Et ne mènent nulle part.
© Giliberti / 2007

De cette erreur est née l’éthique aveugle
D'une impasse de corps à cœur perdus.
© Giliberti / 2007

J’ai des vides à combler
Là, au fond, près du coeur
Des recoins, à meubler
Et ici pour des heures,
Des sous-sols à vider.
© Giliberti / 2007

Qui me livre à tes mots
Et te lie à mes hanches
À l’ombre de tes gestes
Je fréquente tes mots
Si fréquents à mes craintes
Et si lourds à mes sens.
© Giliberti / 2007

Mais ses lèvres
Avaient le goût du peu de temps,
De l’attente, déjà,
De la conscience bafouée
Et du désordre magnifique.
© Giliberti / 2007

Grandit les chants d’amour
Ton parfum de sureau
Allume mes intentions
Transpire dans les draps.
Comme l’eau à la source
Accueille tes deux mains
Et coule dans ta gorge
Ton liquide plaisir
Rencontre mon visage
Apaise mon appétit.
© Giliberti / 2007

Juste un mythe, au soleil
Pour enfants trop gâtés.
À n’y voir que là-bas
Un exil est bien long
Où se terrent les anciens
Qui connaissent tout de vous.
Quand il n’est que l’inverse
Un exil est un manque
De l’exil d’un exil
Où se perd la raison.
© Giliberti / 2007

De cette erreur est née l’éthique aveugle
De l' impasse d’un corps à cœurs perdus.
© Giliberti / 2007

Je voulais miennes,
Les nuits si pleines
De ton absence.
Ta peau safran devait manquer
Pour enfin croire que je l’aimais.
Je voulais lire dans tes mensonges
Tout le vélin de mes ouvrages.
Mais, replié,
Amer et doux,
Je vis ici
Qui n’est pas là,
Et me repais du temps créé.
© Giliberti / 2007

Des chemins interdits
Qui se cachent comme moi
Et ne mènent nulle part.
© Giliberti / 2007