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Le blog de Michel Giliberti

Ces jours-ci, une amie m'a rappelé l'extrait d'un de mes romans "Bou Kornine". Je profite lâchement de cet éclairage sur un texte de 2004 pour rebondir sur ce sujet qui m'est cher et, comme je suis toujours dans le même état d'esprit que celui de ces derniers jours, (proche de d'encéphalogramme plat), publier ce texte me convient tout à fait. Je me revois en train de l'écrire...Il faisait chaud, j'étais enfermé dans la lumière tamisée de la maison de Sidi Bou Saïd et, alors que les premiers mots s'inscrivaient sur l'écran de mon portable, la voix du Muezin de la petite mosquée d'à côté s'est mise à emplir en arrière fond l'espace de la pièce.
Je ne pouvais trouver mieux comme "musique" inspirante...


Voici ce passage de Bou Kornine...

(...) J’en arrive à me demander, si cet amour de l’Orient qui oscille entre passion et retenue n’est pas pour l’athée que je suis, la dimension du sacré recréé ou celle, plus poétique, de mon voyage sur terre. Une continuité mythique des épopées de l’enfance, où grandir n’offre pas une vision unique. Une éthique et une altération qui accompagneraient mon goût des mots et des maux… Un spectre ouvert sur l’imposture de vivre debout, quand tout me pousse à me courber.
Et puis, sur cette terre où la possession prive le monde de tout, aimer ce qui ne vous appartient pas prodigue quelque chose d’ineffable.(...)






Première esquisse avec Moez.


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commentaires
I
Je suppose que l'on pourrait comparer (toutes proportions gardées, bien sûr) le désert, l'avant, et l'après dont vous parlez, avec la maladie, (son avant et son après), avec le deuil, également, (son avant et son après), parce que ce sont ces "après"-là, justement, qui parlent vraiment de vie,  - et rien que de vie...Ikkar, with love 
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M
Oui, il y a de ça, bien que l'après d'une maladie est un arrangement entre soi et ...soi, pour continuer cette alchimie des temps recomposés.  Le désert permet de croire qu'il n'a jamais été aussi beau qu'à présent, hors ce n'est pas certain... et nous misérables humains ne sommes plus aussi capables de briller et attirer après une maladie qui nous a diminué.@ + IkkarMichel
F
L'idéal de la pauvreté voulue, du dépouillement non subi, c'est le désert qui nous l'apprend..<br /> La spiritualité du désert n'est pas masochiste, elle est travail patient vers le silence, parce qu'il est nécessaire pour enfin entendre les "bruits faibles", ceux qui, en nous, révèlent les choses importantes..., nous parlent de nous mêmes, ou pour les croyants, parlent de Dieu.<br /> C'est pour la même raison qu'on a du mal à voir les étoiles en ville et qu'il faut la quitter pour trouver une vraie nuit noire où resplendissent dans leurs tremblements les plus faibles des étoiles...<br /> Merci Michel pour les échanges directs ou indirects que vous permettez. Prenez soin de vous.<br /> François
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M
Le désert est effectivement un des lieux qui nous parlent le plus de la vie, alors même que la vie "apparente" semble morte. Et c'est vrai que c'est toute une philosophie qu'il nous révèle. J'ai eu un vrai choc quand, pour la première fois, je me suis retrouvé aux portes du désert, alors même que je ne l'avais pas encore pénétré. Il y avait derrière... et il y avait devant, l'articulation même de la vie. Le passé, le présent...Merci à vous François.Michel.
J
C'est un fait que toutes les grandes religions mondiales sont nées en Orient et donc que ce monde doit, sans doute, d'une façon ou d\\\'une autre, avoir une capacité à entraîner les gens vers autre chose, de mystique ou de mythique, une aventure personnelle, mais aussi inspirer une certaine fatalité, une soumission à un destin, quel qu'il soit, s'il faut en croire un de mes "amis" virtuels du net qui est né à Iskanderun, descendant d'Abd-El-Kader et de Cheik Shamil.<br /> Oui, donc, je ne sais plus ce que je voulais dire, avec ces considérations générales lool ! <br /> Ah oui! je pensai, tout simplement que cette impression de "sacré recréé" ou de "dimension de mon voyage sur terre" était, en fait, une sorte d'invitation à un voyage intérieur que l'Orient provoque chez toi, une descente intérieure vers une sorte de "sacré" personnel et intime, loin de toute religion, qui force à la réflexion et offre un relais vers un plus long avenir.
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M
Effectivement, moi qui suis extremement "branché", j'ai tendance à me deconnecter de toutes les choses qui me distraient facilement, dès l'abord de l'orient.Des amis là-bas, qui savent que je suis athée m'affirment que je suis plus musulman qu'eux ; ça m'amuse toujours.Mais comment leur expliquer que la religion n'explique pas tout, que les mystères de la vie sont en nous et qu'ils nous guident sans que l'on comprenne trop rien, dans le fond? @+Michel
M
Des paroles qui font réfléchir et qui interrogent...la dimension du sacré est dans chaque humain je pense, c'est l'émotion face au mystère de la vie qui nous dépasse et nous rend contemplatif, entre autre...Etre athée n'est pas être sans croyance, à ce qu'il me semble  Ce que l'on appelle "spiritualité" (et je n'ose plus trop employer ce terme tant je suis fatiguée d'entendre parler de ça à tous vents)...me parait être quelque chose de très intime, tellement intime qu'on ne peut parler que de son ressenti. Et que chaque croyance est personnelle. Cela me semble une évidence dans ce tableau, où Moez est ton modèle, que tu lui donnes le visage du sacré, de ton sacré à toi, profondément ancré en Tunisie. Ce tableau est magnifique, apaisant et apaisé . Bonne journée @ bientôt
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M
C'est vrai que le mot "spiritualité" est employé à tout instant et pour n'importe quoi... mais c'est aussi un trme qui définit si peu les intentions personnelles de chacun. par exempleje peux tout à fait planer devant une fleur.Est-ce que c'est de la spiritualité?On peut dire oui. Mais je suis dans le même état quand je repasse... est-ce que le repassage equivaut la spiritualité? Poutant dans les deux cas, je m'en vais dans un ailleurs très particulier, pour peu que je le décide bien sûr, car les fleurs et le repassage peuvent parfois m'ennuyer si je ne suis pas d'humeur.Mais pour revenir à Moez, il est certain qu'il me pousse à une espèce de repli à deux. Nous sommes assez silencieux quand on se retrouve et on plane pas mal, cahcun à notre projection d'un monde souvent cruel. Moez est assez pessimiste en géneral.Curieusement nous nous appaisons mutuellement et c'est peut-être pour ça que ce tableau est appaisé. Merci Maryse,Michel

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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