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Le blog de Michel Giliberti

Je pourrais pleurnicher sur l'Afrique et me lamenter sur les conditions difficiles que certains de ses états connaissent, je l'ai souvent fait, souvent écrit, souvent peint, mais aujourd'hui, je veux simplement rappeler qu'elle est non seulement le berceau de notre existence, mais aussi ce vaste territoire ouvert sur des rêves immenses. Des rêves que notre présent, parfois bien terne, a tant rétrécis.
L'Afrique est à l'image d'un ressac vivifiant qui nous ouvrirait les yeux sur nos racines oubliées et sur notre
spontanéité perdue.


C'est notre terre atavique, notre mémoire. Elle est la mère de tous nos possibles, de tous nos peut-être, de tous nos demains.
Il ne faut pas faire de l'angélisme pour autant et ignorer les obstacles et les incompréhensions nés de l'avoir tant bafouée, mais tentons, avec les Africains, de dépasser les souvenirs cruels et de poétiser nos relations actuelles.


Moi qui souffre de n'être ni d'ici, ni de là-bas, mes yeux s'émerveillent toujours du peuple africain, de ses artistes fabuleux, de ses femmes courageuses, de ses enfants qui vous sourient, quand nous n'avons en France que des fronts butés, la plupart du temps, et des têtes importantes siamoises de téléphones portables.
L'opulence est souvent synonyme d'ennui, au point que souvent je me mets à penser que l'avenir est dans la pauvreté.
Cette pensée bien utopique qui fera sinon bondir, tout au moins sourire, n'en est pas moins, et de plus en plus, une idée qui me concerne et s'inscrit tout en moi.


© Giliberti / 2007

Demain s’éteint à l’aube du grand hier.
Deux mains d’argile retrouvent la terre.

            © Giliberti / 2007



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commentaires
G
En vrac:La pauvreté, lorsqu'elle est collective, s'offre cependant (souvent) un luxe: celui de la solidarité. Je pense que le mot "pauvreté" est une notion relative et que la pire d'entre elles est celle qui ne peut être partagée avec la société dans laquelle on vit....Hum... Un peu difficile de se concentrer sur des thèmes aussi graves, après avoir savouré la beauté de tes modèles ! :-/
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M
Ce sera un jour la seule chose que nous devrons partager si nous ne voulons pas crever de l'inhumanité ambiante.Michel
I
Est-ce que résister aux sirènes du capitalisme n'est finalement pas un luxe? Et l'harmonie de l'Afrique n'est-elle pas une utopie, un rêve romantique?Malgré ce cynisme affiché, je conviens volontiers qu'il faudrait accepter un certain dépouillement. Il reste à se demander si les jeunes générations (10-20 ans) sont prêtes à s'y astreindre... Cette prise de conscience me semble plus le fait de leurs pères. C'est sans doute un raccourci facile, un amalgame réducteur, et il faudrait y apporter de nombreuses nuances... Pardon.<br /> Ikkar, with love 
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M
Dans mes réponses aux commentaires, je n'ai jamais dit autre chose. Je dis même que c'est une totale utopie que d'avancer ce que j'avance à propos de la pauvreté. C'est tellement impossible d'aller en arrière, tellement inimaginable, hélas. (bien que la mondialisation fera qu'un jour nous devrons bien ralentir nos excès)Quand au luxe de la réflexion, j'accepte tous les qualificatifs que vous voulez à propos de ceux qui se penchent sur le problème dès lors qu'ils engendrent une réflexion positive et ne se contentent pas de se complairent dans ce "dit luxe" à parler de leurs actions ou de leurs dernière vacances aux Baléares.On ne peut quand même reprocher aux personnes sensibles sur des problèmes du monde d'avoir des réflexions et des engagements vis à vis d'elle. Pour ma part, je ne parle pas seulement, j'agis et je me démène dans pas mal d'organisation caritatives. Quand aux jeunes genérations, je leur parle autant que je peux. Mon métier me permet de cotoyer beaucoup de monde et notament de jeunes et de toutes les cathégories sociales et tout est toujours une question d'éducation.  Ce devrait être un travail de chacun mais il n'y a pas assez de bonne volonté personnelles, ni de temps à donner pour redonner le goût des choses "normales"à quiconque.  Je mets un terme à tout ça car c'est tellemnt long à expliquer, mais en tout cas merci Ikar d'avoir répondu à mon rêve romantique (je suis tout, sauf romantique) à mon utopie(ça je veux bien) et mon luxe (qui me permet de donner...) sachant que ma grand-mère disait "la génerosité, c'est quand on donne de soi, alors qu'on a rien) elle avait mille fois raison et c'est pour cela que même pauvre je donnais quand même) Il est vrai que j'ai été éduqué dans ce sens... toujours l'éducation, et cette dernière, à notre époque, est devenu un vrai luxe.With love aussi...Michel.
M
J'aime ton regard sur l'Afrique et je partage ton sentiment. L'Afrique est le berceau de l'humanité, la terre mère, pleine de ressources et de richesse humaines, naturelles. Du peu que j'en connaisse, j'y ai vu aussi des gens très courageux, avec une créativité dingue, la musique et la danse coulant dans leurs veines, beaucoup de simplicité. Le mot pauvreté fait peur parce qu'on l'associe à la misère. L'avenir pourrait être dans une pauvreté juste, c'est à dire d'arrêter cette course frénétique à créer des besoins qui n'en sont pas pour les riches qui sont gavés, tandis que tant de  pauvres sur terre n'ont même pas les besoin  de base : de l'eau potable et de la nourriture suffisante, des moyens médicaux. Ce gouffre qui va grandissant devient insupportable et un jour nous pètera à la figure. Il faudra bien aller vers plus de justice, donc plus de sobriété dans l'avoir, sinon a va en crever ! L’humanité est comme un corps. <br /> @+ et bonne journée
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M
Une pauvreté juste. Voilà bien le mot. c'est ça. Un dépouillement utile, juste pour ne plus être blasé et ne plus faire honte à l'autre, celui qui a moins que toi.Nous allons crever de cette course à l'excès et l'Afrique qui, elle même, commence à être polluée par la télé, ne saura plus vivre dans l'harmonie qui est encore la sienne. Mais comment resiter aux sirènes du capitalisme?@ bientôtMichel
J
Vieille question qui traverse sans cesse l'humanité avec ses moines qui, dès le Moyen-Age, se retirent dans des abbayes pour vivre ensemble dans la pauvreté du Christ loin des turpitudes du monde qu'ils espèrent sauver grâce à leurs chants et leurs prières ou, comme François d'Assise, hantent les chemins en vivant de mendicité pour retrouver la pauvreté originelle du Christ. et prêcher auprès des hommes la conversion à cet idéal.<br /> Idéal de pauvreté face à un monde trop matérialiste; qui sait si ce n'est pas ce qui a fait la popularité de l'abbé Pierre; les gens vivant par procuration (donc un peu lâchement) cet idéal par l'intermédiaire d'autrui, s'offrant en sacrifice pour racheter les péchés de l'humanité, ce qui leur permet de continuer, en toute hypocrisie, à vivre dans leur confort matérialiste.<br /> Mais, dans tous ces cas, il ne s'agit que de pauvreté voulue et non de pauvreté subie. <br /> L'opulence est synonyme d'ennui si justement, on ne combat pas pour que chaque homme préserve, au fond de lui, sa part d'originalité. C'est ce petit combat modeste que chaque prof, du fond de sa classe, assaye de mener, avec des résultats plus que décevants, il faut le dire.<br /> L'opulence est aussi responsable du fait que l'on veuille toujours chercher ailleurs ce que l'on a parfois sous les yeux: je me suis souvent fait cette réflexion à propos de l'amour, en fait, mais, elle est sans doute valable de façon plus générale.
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M
J n'aimerais pas une idée de la pauvreté dans le sens rédempteur de la chose, vu que je suis athée à 500 %. L'idée de racheter ses péchés est pour moi très éloigné de ma conception de ce monde, tu t'en doutes. Par contre l'idée d'être au plus près de la réalité m'interesse. La pauvreté ou le dépouillement serait pour moi la seule façon de pouvoir parler des choses de ce monde sans langue de bois. De toute façon, j'ai été si pauvre dans Paris entre 18 et 22 ans que je connais la faim, le froid, etc. Donc ce souvenir m'aide à toujours tout relativiser et ma réussite sociale, si tant est que j'en ai une, ne m'a jamais fait oublier cette époque et me sensibilise toujours quand je suis au contact de la misère ou de l'extrème précarité. Je suis extrememnt choqué des différences sociales et comme on ne pourra jamais offrir d'égalité acceptable, l'idée d'un rapprochement par le dénuement me semble cohérent (mais impossible) car comment faire machine arrière? Cependant, ça reste ma philosophie et j'essaie de m'y astreindre. Je n'ai plus le goût des achats, des folies et je suis bien plus heureux quand je partage ou quand je donne. Quand je voyage, je reste avec les gens les plus simples du monde, je me nourris de leurs histoires et je reviens toujours un peu plus sage.Ton métier porte en soi effectivement le plaisir de faire partager des idées fortes, créatrices de courants pour l'avenir et je suis certain que tu t'y emploies même si parfois tu es découragé.
F
L'avenir est il dans la pauvreté ?<br /> Le bonheur en tous cas est vraissemblablement dans le dépouillement, ne serait ce que pour faire de la place, de la place à l'autre, à l'émotion, à de nouveaux univers à découvrir..<br /> La beauté est dans le tremblement... pas dans l'assurance autiste.<br /> Les repus (de biens consommables ou de certitudes) me font peur...<br /> Amitiés.  François
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M
Oui, le dépouillemnt est le mot sage et surement le plus juste, mais pauvreté marque davantage les esprits. Il faut en faire deux tonnes pour retenir deux grammes de ce qu'on propose.Je ne m'avance pas en donneur de leçons, croyez-bien car je déteste cette cathégorie de personnes bien pensantes, mais il se trouve que j'essaie d'être en accord avec moi et puisqu'un blog fait dire pas mal de choses intimes, oui, cette notion de pauvreté, dépouillement,  retrait dans tous les sens du mot, est à l'ordre du jour et je m'emploie de plus en plus à donner du sens au sens, de la vie à ma vie... sans argent ou en le donnant.Michel

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