À deux doigts de la source obligée.
J'étais près des sommets et des rives
Du cri intime et du rite
Quand ta rouge colère piétina mes instincts,
Étrangla mon éveil, ordonna le repos.
Si le milan de Lombardie
Tenta d’ouvrir les lèvres de Vinci,
Il sut très bien fermer les miennes
De ses énigmes et de ses cris.
Si nous savons la poétiser, elle relève d'une certaine esthétique du mental et peut éviter d'alimenter la source des ressentiments.
Dès qu'il est conté, le passé exerce une fascination sur les autres. C'est ainsi que, sans écrits, des tribus se sont passé le flambeau de leur patrimoine.
Personnellement, les oiseaux sont au centre de mon passé. Ils ont été les victimes de mon drame personnel, mais alors même que j'en étais responsable, j'ai décidé avec le temps d'en faire le thème de la plupart de mes tableaux, de les totémiser.
C'est un peu la même chose avec le cheval qui, lui aussi à la base d'un petit drame d'enfant bringuebalé durant des années, m'a souvent inspiré.
Oui, la mémoire déclinée en oeuvre d'art peut suspendre le temps et vous raccorder à lui. Elle devient la filiation secrète avec votre présent.
Abime est la cime
Et verte la distance.
De ce trot maladroit,
N?éclabousse que l'amer souvenir
Des jouissances avortées,
Des rondes enfantines
Au degré des nuits bleues,
Du rire des autres sur le balcon des nains.
Et la haine qui grandissait mes rêves.