Mais cet après-midi, parti en coup de vent acheter une cartouche d’encre pour mon imprimante, j’ai été le témoin d’échanges pour le moins surréalistes.
J’étais dans le magasin.
Deux personnes attendaient avant moi.
Entra une femme d’une cinquantaine d’années, essoufflée et en jogging.
« Vous savez pas où j’peux trouver du tissu ? »
La commerçante en train de vendre une calculatrice d’un autre âge à un monsieur qui cherchait à convertir des euros en Francs, répondit laconique et sans même la regarder.
« Y’a plus rien. »
La dame au jogging.
« J’vais aller à la pharmacie. »
La vendeuse à son client.
« Alors si vous appuyez là, vous avez les euros en francs et si vous appuyez là, vous avez les Francs en euros. Y faut que je vous la programme ? »
Le monsieur.
« Toujours ? »
La commerçante.
« Si vous faites attention, non ! »
La dame en jogging.
« C’est qu’il faut pas être en retard. La voiture de mon mari…
La commerçante.
« Du fil, il doit y en avoir. »
Un autre client qui n’avait rien dit jusqu’à présent.
« Le tissu, c’est ma femme quand elle fait des coussins… »
La dame en jogging
« De toute façon, je dois acheter du pain. Il est pas passé encore… »
Le monsieur à la calculette.
« Vous avez la même en plus petit ? »
La commerçante
« Oui ! »
Le client
« Elle calcule pareil ? »
La commerçante.
« Oui, mais en plus petit. »
La dame en Jogging.
« J’étais sûre avec le fil. J’attends mon canapé. Il le livre tout à l’heure. Mon mari… vous comprenez…»
Le deuxième client
« Ma femme , elle va à Avignon pour le tissu. »
Un grand silence… le client achèta sa calculette, la dame au jogging s’en alla, le deuxième client me fit signe de passer devant lui, sans explication.
Un peu abasourdi mais amusé, une fois encore, je demandai ma cartouche à la commerçante...
Quelle misère!