Dernièrement je faisais un peu de tri dans mes affaires et je suis tombé une fois de plus sur mon petit cartable d’écolier lorsque je vivais en Tunisie, à Menzel-Bourguiba. Le premier de mes cartables ! Une de mes tantes me l’avait offert. Je me souviens de mon désappointement, car je lui aurais préféré un cartable en cuir. Peu importe, aujourd’hui, sa toile usée, si modeste, a une charge émotionnelle qui vaut tous les cuirs. Il n’est jamais très loin de mon bureau.
À l’intérieur se reposent quelques-uns de mes cahiers d’écolier…
…Cahier français avec tables d'addition, de multiplications, de divisions et de soustraction au verseau...
... jusqu’à la date de l’indépendance où les produits français se raréfient et où les cahiers deviennent arabes...
... avec toujours les tables de mutiplications. Nous les ouvrions à l’envers pour pouvoir écrire avec la marge à gauche.
Quand je pense que nous apprenions de si jolies phrases, que tout nous poussait plus haut et nous familiarisait avec la beauté, la tendresse, le respect. Bref, je ne vais pas m’étaler sur mon désenchantement devant certaines vulgarités et valeurs actuelles.
Dans la foulée, j’ai salué mon ours qui a exactement mon âge, 61 ans, puisqu’il m’a été offert à ma naissance et mon poupon en celluloïd, un peu plus jeune, lui, 58 ans. Bon pied, bon oeil ! Tout cela pour vous dire que si le temps passe, rien ne change des sentiments acquis. La tendresse, les mots simples, sont les choses essentielles pour se diriger tout au long de notre courte vie.