Comme les chevaux traversent les étangs de Camargue et nous émerveillent de leur grâce, comme les vagues roulent sur les rivages et nous rappellent l’éternité, il est des peuples dont la seule couleur de peau réveille en nous une attirance immédiate ; des peuples d’un pays qui nous oblige et nous séduit : l’Afrique.
![](https://idata.over-blog.com/0/45/13/88/black-1.jpg)
L’Afrique, notre mère ancestrale qui nous tend les bras depuis toujours et à qui depuis toujours nous fermons les nôtres en faisant croire qu’on les lui ouvre. Peut-être est-ce là, la preuve qu’elle est bien notre mère à tous, car tous, nous échappons à l’influence maternelle, même si nous continuons de subir son magnétisme.
Le noir satin des êtres qui vivent sur ces terres rouges, ce noir satin qui enveloppe nos contacts fantômes devrait polir nos intentions, les rendre douces comme lui. Je sais, qu’il est difficile de parler du peuple noir, car aussitôt une marée de clichés vient engloutir les idées premières, les idées innocentes et spontanées qui voudraient simplement crier qu’on l’aime. C’est pour cela que j’évite toujours de m’étendre sur le sujet. Je me prive souvent de dire comme j’ai en estime ces hommes et ces femmes, comme j’aime passer mon temps à les écouter, eux qui réinventent le sens des choses dès qu’ils se sentent écoutés, eux, qui savent avec sagesse perdre du temps à nous faire comprendre que nous perdons bêtement le nôtre.
Hélas, on les regarde davantage. Leurs discours restent secondaires, distraits que nous sommes à recevoir la flamme de leurs yeux qui nous incendie.
![](https://idata.over-blog.com/0/45/13/88/alan-6-1.jpg)
Moi-même en installant ces photos, je joue ce jeu un peu facile qui tente d’expliquer la force qui se dégage d’eux, en exhibant la simple beauté de leur visage sculptural et celle de leur corps, ce qui est réducteur et certainement pas la plus noble façon de balayer l’opacité des discours et réveiller les consciences.
Fragile et facile travail…
![](https://idata.over-blog.com/0/45/13/88/black-2-1.jpg)
Mais je ne suis qu’un œil… et un œil d’artiste ; autant dire le moins important pour changer les choses de ce monde, car les artistes, s’ils témoignent parfois de leur temps, fluctuent dans l’opinion au gré des modes et des pouvoirs.
Voilà… je voulais montrer ce bleu de nuit, cet obscur sentiment des peaux, ces rythmes latents au creux des reins, ces danses dans la nuit, ces cicatrices aussi…
Cette beauté-là, comme un sublime hiatus dans notre société liftée, lisse et botoxée…