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Le blog de Michel Giliberti

J’ai eu une enfance géniale, entouré de l’amour de mes parents et de celui de mes deux sœurs.
J’ai passé le plus clair de mon temps à faire à peu près ce que je voulais. J’ai grandi au-dessus de l’Olympia, le cinéma dont mon père s’occupait.
Je courais avec le même bonheur de la cabine de projection à la salle, pendant ou en dehors des séances.
Je pouvais voir tous les films nouveaux dont certains allaient devenir des classiques.
J'étais toujours exalté, toujours plein de rêves. Je le suis toujours. J’ai même longtemps envisagé de rouvrir ce cinéma en tant que tel, ou d’en faire un vaste centre culturel ; d’ailleurs, lorsque le film Cinéma Paradiso est sorti, j’ai eu un coup au cœur, une émotion extrême, tant l’histoire de Toto, le petit garçon, était proche de la mienne. Mais le temps a quelque peu écorné ce rêve difficile à réaliser pour tout un tas de raisons…
Si je parle de ce passé, c’est parce qu’hier soir, j’ai eu une conversation très éprouvante avec une amie qui me parlait de son enfance, de sa souffrance d’avoir été une enfant maltraitée, bafouée dans ses moindres désirs.
J’étais bouleversé, même si je connaissais déjà son histoire.
L’enfance est si brève ; la voir sapée par des géniteurs infâmes a quelque chose de révoltant… Elle ne devrait être que le temps de tous les espoirs, de toutes les forces, de toutes les constructions, jamais de cet exil dans les souvenirs condamnés.
Ne pas pouvoir se rappeler les caresses, ne pas pouvoir se rappeler le sourire de son père et de sa mère est un vol dans l’enfance.
Et ce souffle qui manque à l’adulte blessé vaut bien ces quelques lignes.




Certains naissent des caresses de l'enfance
D’autres vivent  de ses gifles, de ses coups
Et ceux-là s’en souviennent.
Chaque amour avorté porte en soi
Les sourires et les mots qui lui manquent
Celui-là s'en consumme.
La vieillesse est un vent qui se meurt
Quand celui de l’enfant souffle et gronde.
Naufragés au tombeau,
Les parents crèvent en paix
Naufragés au berceau
Les enfants vivent en guerre.

 © Giliberti / 2007


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commentaires
N
S'il n'y avait qu'une chose à retenir On vient au monde sans avoir rien demandé, notre famille nous ne l'avons pas choisi, elle nous a aimé pour certains d'entre nous, et nous lui avons rendu son amour aussi, elle nous a subi, mal aimé pour d'autres, et nous avons fait ce que nous avons pu pour survivre. Dans chacun de ces cas, c'est d'amour dont il s'agit. Le bon amour, constructif, salvateur, dont on imagine qu'il ne puisse en être autrement, celui qui égaye les cœurs et laisse un sourire dans les yeux, celui que l'on donne naturellement parce qu'on l'a toujours connu . L'autre amour, destructeur, castrateur, Dont on subit les affres à chaque instants, celui qui brise les cœurs et laisse comme un vide dans les yeux, celui que l'on veut fuir parce qu'il fait mal, parce que c'est de survie dont il s'agit. Dans chacun de ces cas c'est lui qui nous construit. Bien ou mal, facilement ou douloureusement, pour le premier, il n'y a rien à dire, il coule de source, il est bon de s'y désaltérer. Pour le second, Dieu que sa quête est vitale, urgente, désespérée, attendue à en crever, à saisir à pleines mains quand il vient et à garder. Qu'il est douloureux ce manque et combien obsédant, certains ruineront leur vie et celle des leurs à sa quête, d'autres chercheront à expliquer l'inexplicable, il n'y a pas tout simplement pas de réponse à cela. D'autres enfin passeront leur vie à donner pour combler le vide qu'il leur a laissé. La solitude détruit, la solitude construit. Laissez ceux qui veulent le brimer . Il vous le donneront mal, Dans le reproche et la souffrance. Ils ne vous le donnerons jamais, Parce qu'ils ne savent pas le faire, parce qu'on leur ne leur a pas donné ou que la rancœur les a étouffés. S'il n'y avait qu'une chose à retenir de notre passage, Choisissons notre vie, choisissez votre vie. Mais avant toute chose, ne réprimez pas l 'Amour. Laissez lui la part belle, laissez le s'exprimer. Laissez le vivre au grand jour, offrez le à vos enfants C'est le plus bel héritage et le plus beau des joyaux. Nath le 21 Août 2007
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M
Que pourrais-je ajouter de plus, Nath?Vous avez tout dit et vous avez raison. Merci pour ce long et beau commentaire... cet espoir si fragile dans l'amour. @ bientôt,Michel
K
Moi j'aimerais comprendre comment un pére ou une mère peuvent s'entendrent pour vendre leur propre enfant de 3 - 4 ans pour 50 ou 100 $. Qui peut écrire pour ces enfants ?SVP jetez un coup d'oeil si possible lisez....<br /> http://www.thevillageofhope.com/former_slaves.htm<br /> Désolé pour cette courte abscence:...... + ........ + coupure de net......Sorry ;) J'essaierai d'être à  nouveau régulier ;)
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M
J'ai moi-même ces jours-ci de vrais problèmes avec mon serveur... au point de ne presque plus pouvoir faire d'articles.Dès que que tout remarchera, je regarderai attentivement le site dont tu me parles.Bonne journée Kaizersoze, heureux de te retrouver. @ bientôt,Michel
J
<br /> C‘est amusant ça, mon père était projectionniste dans un cinéma de village quand j'étais enfant et j'ai pu voir en exclusivité quelques classiques... J'ai adoré tout comme vous, à sa sortie, cinéma paradizzio, qui m‘a replongé dans mon enfance. J’ai eu une enfance on ne peut plus heureuse, ma compagne ne peut pas en dire autant…enfin, là n’est pas le propos, je voulais juste vous féliciter pour vos peintures que je trouve superbes. Cela me rappelle les BD de Blueberry ou de Inki Bilal. J’apprécie le travail sur les couleurs chairs, les mélanges ocre et turquoise, les raccourcis, les perspectives, les regards expressifs…Bravo, beau boulot.<br /> .<br /> .
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M
Merci jean-Pierre pour tous ces compliments et les souvenirs en commun. c'est vrai que c'est une chance d'avoir ouvert les yeux sur un tel univers...Cependant si vous aimez les BD, vous seriez très déçu si vous aviez l'occasion de voir mes toiles en galerie, car lorsque on est devant elles dont certaines font plus de deux mètres mètre, quand on voit les patines, les glacis, les vernis, bref, tout ce qui fait  une peinture à l'huile classique, on est très vite déconnecté de la BD.  @ bientôt,Michel
J
Moi aussi j'ai été élevée avec beaucoup d'amour, simplement à la campagne, amour d'un papa qui nous a quitté très jeune. C'est très dur que des enfants aient à souffrir, malheureusement il y en a plus que l'on pense. J'ai malheureusement connu un papa divorcé " odieux " qui habitait près de chez moi avec ses deux enfants , et souvent ces enfants venaient se réfugier chez moi, se confier et recevoir ces gros câlins qu'ils n'avaient jamais.  C'est tellement triste.<br /> Ils sont très beaux tes dessins, tellement humains ! <br /> A bientôt ! Josie
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M
Merci Josie, tu as bien fait de donner de l'amour à ces enfants. C'est vrai que preque tout le monde connait quelqu'un qui a souffert dans son enfance, ça me parait invraissemblable et pourtant... près de chez moi, il y en a un qui s'est suicidé, c'est dire... à bientôt Josie,Michel
N
Quand on commence à discuter avec les gens on reste sidéré du nombre de personnes qui ont subit des sévices dans l'enfance sans parler de ceux qui sont encore enfant à l'heure actuelle et qui cachent leur souffrance ... tout ça est horrible, une partie de l'être humain est faite de monstruosité et ça fait peur.<br /> Superbes et touchantes toiles.<br /> Bonne journée
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M
Merci Neurhone. Bien heureux de vous lire, c'est presqu'un miracle, mon serveur ne marche pratiquement plus... bonne journée,Michel
J
JE RESTE SUBJUGUE PAR TES TOILES !!!<br /> JE N'AI PAS LES MOTS !!<br /> TANT DE REALISME !!!<br /> UN MOT PEUT ETRE : SPLENDIDE <br /> JE VOUS INVITE A ALLER VOIIR MON BLOG;<br /> VOTRE AVIS M'INTERESSE
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M
Merci Julie. j'ai essayé de mettre un commentaire chez vous, mais j'ai des problèmes de serveur et ça ne marche pas. j'essaierai plus tard. @ bientôt,Michel
D
ce devrait être un lieu d'accueil que l'enfance, arriver sur le pas de la porte et savoir en croisant les regards que l'on aura sa place... C'est bien vrai que ceux qui n'ont pas eu le droit à cela luttent toute leur vie pour dépasser ce manque... tu exprimes bien ce mélange tragique et violent, tant dans le regard du tableau que dans les 4 derniers vers de ton poème...<br /> pour ma part j'ai eu le bonheur d'avoir été élevé par ma mère et ma grand-mère. Il n'y avait pas d'homme à la maison, nous formions un drôle de trio, mais pour rien au monde je n'échangerais mon enfance contre une autre. L'amour que j'ai reçu est une malle au trésor...<br />  
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M
Je crois effectivement qu’il n’est pas nécessaire d’avoir autour de soi le schéma d’une famille traditionnelle pour se sentir protégé et aimé ; l’essentiel est bien de l’être.Je te remercie d’avoir précisé si bien ton point de vue.Merci Dick @ bientôt,Michel
T
Je reste stupéfaite par l'hamonisation des tableaux et des textes, les titres également, dans les tableaux il y a une lumiére qui réchauffe le regard, et les enfants représentés ont malgré leurs souffrances toute une beauté exprimée par ton talent et dans leurs yeux ont peu comprendre comme une demande, une intérogation, je ne sais quoi  dire ....  tu as beaucoup de délicatesse dans les mains, mais plus encore, tu as de la sensibilité, tes oeuvres, tes paroles sont touchantes mais restent toujours si belles...<br /> Merçi pour cet instant partagé, c'est toujours un bonheur que de se perdre sur ton blog....<br /> Pensée... <br />
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M
À mon tour d'être touché par tes mots. L'échange et le partage sont les seules choses que je maîtrise à peu près. Merci Thä@zou @ bientôt,Michel
M
Magnifiques tableaux, magnifiques regards exprimant l'envie de comprendre..il y a la gravité, l' étonnement, la  tristesse et la profondeur qui parfois donnent une étonnante maturité à des enfants qui souffrent.  Cependant l'enfance maltraitée reste la pire des injustices. bonne fin de journée
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M
C'est une vie qui demeure fragilisée, c'est une vie... une seule. Imposible de faire marche arrière. bien sûr, quand il est temps, la résilience reste encore possible... mais que de gâchis. @ bientôt,Michel
V
Encore un superbe tableauoui, lisant la première phrase j\\\'ai tout de suite entenud les couleurs et l\\\'ambiance de ce fabuleux filmet puisla souffranceà laquelle je ne sais que répondre par ma propre souffrancecomme il est difficile sans doute à certains de devenir parentsla violence familiale qui était de mots en mots et en chairm\\\'a à la fois construite et détruiteou du moinsdonné le goût de me relever...
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M
Oui, cette enfance entierment noyée au centre d'un cinéma a été fabuleuse, d'autant que ce cinéma se doublait d'une salle de concerts et de théatre... Curieusement, ça n'a jamis ouvert chez moi le moindre goût pour le métier d'acteur. Je les admire pourtant beaucoup. Moi, c'est la musique, les concerts qui me troublent quelle vie de rêve... j'aurais adoré être chanteur. De votre commentaire, je retiens que vous avez écrit : "Construite" avant "Détruite" et c'est l'essentiel. @ bientôt,Michel
D
Hélas les blessures d'enfance sont indélébiles et perturbent la réalisation de l'adulte...Vos peintures d'enfants illustrant ce texte sont merveilleuses, et me touchent beaucoup.On peut tout lire dans ces regards...j'aime vos regards...merci...Dom
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M
Merci Dom... c'est vrai que j'aime les regards, et donc je m'attache particulierement à les peindre... @ bientôt,Michel

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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