Je n’étais pas habitué aux partages en fond de cour, aux confidences des parfums, à vos lèvres que la braise d'une cigarette faisait pulser comme une alarme dans la nuit.
Le vin submergeait mon esprit et noyait ma prudence, mais je combattais l'instinct qu’il animait en vous. Il m’était difficile que ce vous soit facile.
Sans brusquer votre souffle, sans brusquer vos élans, je tentai cependant d’en entraver l’audace.
À deux doigts de l’étreinte, à deux doigts du vertige, je sus trouver la force de murmurer "bonsoir"
Vos yeux me questionnèrent, mais déjà j'entrouvrais votre porte et refermais mon cœur.
Dans la ruelle obscure, un garçon invisible chantait.
Je pris deux fruits à la branche d’un figuier puis retrouvai la chambre, la terrasse devant, la chaleur des draps, la sueur sur ma peau.
Dans les mains, le jus poisseux des figues moirait mes doigts sous le ciel troué d’une lune laiteuse.
Naître timide
N’être rien.
© Giliberti