C’est ici, sur tes lèvres, que l’eau donnait la soif
Et par là, dans mes yeux, la blessure d’un été.
C’est de toi que naissaient tant de contes
Et déjà, l’âme grise de mes fables.
Il te fallait si peu pour récolter beaucoup...
Être à temps chaque nuit quand tant d’autres tardaient
À tort, chaque jour quand chacun raisonnait
Vivre ailleurs s’il fallait être là
Vivre l’autre avant de vivre soi.
Il me fallait beaucoup pour te saisir un peu...
La jeunesse, terreau vif sous les reides qui croissent
Son sang neuf, sans souci, qui se barre par un drain
Blanche, la sève, héroïne de nos siestes
Noire, la Parque qui s’invite, discrète
Il nous faudrait si peu, mais nous avons tant eu.