Ghar el Melh (la grotte de sel), autrefois appelé Porto Farina, est un tranquille village de pêcheurs pris entre deux forts turcs qui se dressent dans le ciel limpide de Tunisie, un village où le temps semble s'être arrêté. Tout y est sérénité et traditions. Les enfants jouent au bord de l'eau, les pères remmaillent les filets et les mères discutent entre elles quand elles ne sont pas occupées à leurs tâches ménagères.
On y accède par une route bordée de palmiers, d'oliviers, de figuiers, de cactées, d'eucalyptus et de résineux. C'est une route qui vous enferme et vous ouvre à tous les rêves d'Orient... À toutes les légendes.
À moi, elle offre une vision très proche de la Tunisie de mon enfance.
Au bout de cette longue route étroite, parfois sableuse et étouffée par la végétation luxuriante, il y a une plage de sable blanc, immense, déserte en début de saison ; la plage de Sidi Ali el Mekki.
Un petit paradis où les rares promeneurs se font discrets, où le silence est intact, mais pour combien de temps encore? Déjà l'année dernière alors que je m'y rendais, j'ai vu beaucoup de nouvelles maisons et d'autres en construction... Mais le rêve reste encore intact.
Le port de Ghar el Melh
Mohamed et Fethi en toute amitié à la façon tunisienne sur la plage de Sidi Ali el Mekki
Revenait là chaque matin.
Le temps d'un scarabée métal,
D'un lézard cuivre sur la craie,
Et les bras minces du pécheur,
Jetaient dans l'eau le lourd filet.
Épave pâle sur mon balcon
Je demeurai à savourer,
D'une gazelle, la corne blanche
Sablée, sucrée, des faux désirs.
© Giliberti / voyage secret Tunisie / Bonobo éditions