
Même si je ne pensais pas à ce tableau pendant que je construisais le mien, mon inconscient a dû me guider. En premier plan, on voit un homme accablé et soutenu par un autre qui semble appeller au secours. Il y a bien de la tragédie dans l’air… Derrière c’est le vide resserré autour d’une construction en bois, une sorte d’épave en forme de croix désarticulée comme l’image d’une religion qui s’abîme.
Je ne sais plus tout à fait ce qui me poussa à ajouter, dans les derniers moments alors que je pensais avoir tout exprimé, un poisson retenu par le personnage du premier plan, un poisson emmailloté comme une momie, ou un bébé… Un Moïse totémique partant à la dérive ? Méduse, poisson, mort, bébé, naissance, prophète, eau… Commencement de la vie ?… Fallait-il encore un Dieu au-dessus de ce bûcher de l’athéisme ? Peut-être. Mon éducation catholique a de toute évidence laissé des traces… Si ces dernières contredisent parfois l’athée que je suis devenu, elles ouvrent aussi les portes du mysticisme dans certaines de mes créations et alors, je ne vois aucun inconvénient à être imprégné des contes et des légendes.
Aussi, pour être en accord avec mon inconscient, j’ai choisi un Dieu qui n’embête personne : Poséidon.
De tant de légèreté, seuls mes héros, ces « enfants de Poséidon » semblent souffrir de n’avoir pour Dieu, que ce père-là… ou l’inverse.