On reproche parfois à ma peinture d’être esthétique ou, seulement esthétique.
Pourtant, je ne suis pas attaché à la seule forme, bien au contraire. L’expression figurative est pour moi le chemin le plus court entre le message que je veux faire passer et le spectateur qui regarde ma toile. J’essaie de transcrire ce qui heurte ma sensibilité, c’est tout ! Géricault n’en a pas fait davantage quand il a peint « Le radeau de la Méduse ». Un tableau on ne peut plus esthétique qui dénonçait des événements dramatiques qui avaient fait scandale à l’époque.
Comprendre ce que je veux dire à travers une de mes toiles ne nécessite aucun décodeur ; je n’ai pas besoin d’expliquer mon œuvre au contraire de nombreux artistes fabriqués par le discours qui sous-tend leur travail. Discours souvent « officiel » établi par ceux qui glorifient certains d’entre eux avec comme seul objectif, d’asseoir leur notoriété et de se projeter eux-mêmes dans un concept artistique qu’ils sont incapables de créer.
Le sens de mes toiles c’est la mise en lumière de la psychologie et de la fragilité des êtres, avec en arrière-plan mes révoltes et mes engagements.
Ainsi, dans le tableau ci-dessus intitulé : « L’inconséquence » le regard est, dans un premier temps, arrêté par la plastique de mon modèle et pourtant celle-ci a un sens précis : elle est une allégorie de la puissance américaine jusqu’au tatouage du dollar sur le bras de personnage, signe affirmé du capitalisme. Derrière cette image dominante, on aperçoit, noyée dans un vide sidéral, notre planète agonisante symbolisée par un crâne qui part en éclats et laisse apparaître le continent africain, en creux, comme une vaste tombe !