Comme d’hab, je suis resté sur ma faim.
Les journalistes ne lui rappellent jamais assez que, si la délinquance des mineurs s’est installée progressivement dans les cités, elle n’est que le fruit d’un oubli organisé.
La délinquance, la vraie, celle qui fait peur, celle qui est de plus en plus armée, s’installe tranquillement.
Je ne m’étendrais pas davantage sur une autre forme de délinquance, celle d’un certain Gonzalez, sous-préfet de Moselle qui se voit blanchi alors qu’il était bourré au volant de sa voiture, pas davantage sur celle de Juppé l’amnistié qui, après ses magouilles, revient comme une fleur et oublie sa « Tentation de Venise » pour celle plus percutante de Bordeaux.
Bref, je suis démoralisé.
Alors, je rêve…
Je suis devant un thé à la menthe à Sidi Bou Saïd, installé à la terrasse du café « Le Marsaoui », sous les orangers parfumés, à quelques pas des murs éclaboussés du rouge sang des bougainvilliers.
Autour de moi les gens fument avec plaisir… encore !
Je chasse d’une main fataliste une mouche têtue qui a des visées sur ma brioche au sucre.
Je réponds aux regards complices, aux sourires, bref je décroche de ma morosité.
Alors, le téléphone sonne…
Je partirai.
Heureusement, aujourd’hui je termine la dernière de mes toiles avec l’acteur Salim Kechiouche comme modèle.
Ses origines algériennes pansent quelque peu mon manque de la Tunisie.