Je lui fis part de ma recherche et il s’empressa de m’accompagner jusqu’à un photographe qu’il connaissait.
Par la suite, je pris avec lui un café sur le vieux port…
Le vieux port de Bizerte est un endroit absolument ravissant et très authentique. Le temps était lumineux. Les bruits et les odeurs du marché à deux pas ajoutaient à l’ambiance chaleureuse.

C’est ainsi qu’en soirée, à dix kilomètres de Bizerte environ, je découvris un petit hameau dont je ne me souviens plus du nom. Au centre d’une grande maison toute simple et pratiquement dépourvue de meubles, ses parents se tenaient assis par terre en train de s’amuser avec une petite fille (la dernière des sœurs de Sofiane, je l’appris plus tard). Ils m’accueillirent comme si j’étais un vieil ami. On déroula de grands tapis et peu de temps après nous mangions à même le sol un couscous royal…

Je rencontrai un monde fou, de l’épicier jusqu’au loueur de vidéos en passant par le boulanger et le marchand de beignets, sans compter une horde de gamins qui nous suivaient. Tous les commerçants restaient ouverts dans la seule lumière de leur échoppe tandis que la rue principale était absolument plongée dans l’obscurité.
Au milieu d’une cinquantaine d’inconnus d’une gentillesse difficilement imaginable, je restai ainsi, jusqu’à plus de minuit, à parler, à rire, à grignoter tout ce que chacun m’offrait.
Enfin, je repartis en promettant d’envoyer à Sofiane, toutes les photos que j’avais prises au cours de cette soirée, ce que je fis deux mois plus tard.
De telles veillées, il m’est difficile de les compter tant il m’a été donné d’en vivre ; souvent, lorsque j’ai un petit coup de blues, elles réveillent mes heures…
Sofiane sur la plage de bizerte... Un souvenir charmant et amical.