À l’ouest de Tunis, quand on s’éloigne vers l’Algérie, la campagne tunisienne qui mène au Kef est une des plus belles que je connaisse. Elle est même émouvante. Finis les clichés faciles, on entre dans la légende qui pousse aux aphorismes.
Cette terre restitue les images bibliques qu’une éducation religieuse a enracinées au plus profond de nous. Même si par la suite (comme moi) on devient athée, on s’attend à voir surgir Moïse ou Jésus dans ces paysages de Galilée où chaque buisson devient ardent…
Ici où tout est beau, c’est le souffle du vent dans les branches des oliviers et des eucalyptus…
Ici, où tout est continuel, ce sont les roches rousses, érodées et tortueuses, les valons, les plaines et surtout l’odeur de la végétation dans un silence étonnant et mystérieux qui force la méditation.
Ici, où tout est retenu, les bergers vous sourient près de l’oued où paissent leurs moutons...
... des moutons sans marquages aux oreilles et qui paressent sous le soleil.
Des enfants sur des ânes vous saluent et vous vendent parfois des légumes ou des fruits.
Quand je me promène dans ces lieux de grande sérénité, je suis toujours à l’écoute du silence. J’ai toujours l’impression qu’il veut me délivrer un message. Il règne la plus inspirée des symbioses avec ma nature profonde comme lorsque je contemple le désert ; rien de comparable pourtant, mais ces paysages parviennent tous deux à panser mes blessures, parviennent à me faire croire en l’homme.