Musique : Carlos Nakaï / Ancestral Voices
Les ruelles de la Médina de Tunis serpentent au milieu des clairs obscurs troués parfois des lumières crues qui plongent à ciel ouvert. Dans l’étroitesse de certaines de ces ruelles, vous passez devant de hautes portes de bois, riches en couleurs et fermées sur les secrets des maisons qui vous renvoient à votre imaginaire.
Moi, dans ces lieux anciens, je marche avec l’impression de m’enfoncer dans un labyrinthe qui mènerait au sens des choses, ou plus exactement au sens que j’aimerais accorder aux choses, alors même que je m’y perds.
Difficile d’exprimer ce qui touche aux sentiments. Difficile d’expliquer pourquoi ce mur effrité me parle davantage que cet autre, pourquoi ce pavé qui fait glisser mon pas maladroit me donne le sens du temps qui passe.
Alors, j’écoute.
J’écoute, je sens et je vois. Et, dans ce dédale de ruelles où à tout instant quelqu’un peut crier qui appelle son voisin, un autre jeter une bassine d’eau sans précaution, moi je vis l’ineffable.
Et leur ombre, fraîche.
Et les habitants de ces lieux, mystérieux, dans la lumière bleue des cours parfumées.