Il ne cessait, orgueilleux et secret, de donner à voir et à rassasier.
Devant un miroir sommaire au dessus du vieux coffre, il fixait l’image qu’il savait me donner, l’image d’un berbère de théâtre où l’éclat de l’argent, à l’ombre de la tente, luisait comme un pavé mouillé.
Moi, repu de ces heures à venir, je fixais tel un chat, la noirceur de ses yeux. Je tentais de rassembler les souvenirs ruisselants de mes nuits solitaires à respirer les parfums de sa couche offerte pour un séjour compté.
À mon flanc, la blessure d’un geste, à ma bouche, celle d’un aveu.
Mes paroles intérieures traduisaient le givre rose du sel aux abords du désert, la caresse du vent parfumé et l’écume de nulle part.
J’attendais.
J’attendais le moment où l’argent à ses bras ne serait qu’un amas à nos pieds, où la soie sur sa peau, qu’une tache silencieuse et en boule.
Là, la mise en scène s’arrêterait.
Là, tout commencerait.