
L’air était jaune à l’approche de la nuit ; les bruits de la mer avaient pris l’habitude de nos silences tout au long de la journée.
Comment lui dire d’un regard, d’un geste, que je voulais que ce juillet reste gravé à jamais dans ma mémoire ? L’insolence qu’il pratiquait n’encourageait pas à le faire et supplier n'est pas mon fort.
Je le regardais secouer sa serviette, lutter contre le vent dans ses cheveux et râler du sable qui fouettait sa peau. Ce n’était pourtant pas de ces sables qui forcent à fermer les yeux, ces sables du désert que j’aime tant, ces sables dont on dit de certains qu'ils chantent.
Alors, d’un geste prompt, je saisis mon appareil photo.
Je l’ai appelé, il s’est retourné, j’ai appuyé.
Son air renfrogné à contrejour dans le ciel enflammé, je l’avais bel et bien volé. Il pesta et je me mis à rire.
Des juillets, il y en aurait d’autres, des colères qui miroitent au soleil couchant et qu'on ne prend pas au sérieux… Toute ma vie.
J’ai serré l’appareil contre moi et m’éloignai tranquillement jusqu’au bungalow.
Je vous parle de rien ou de si peu, mais les visages me happent toujours et demeurent les voyages que je préfère...






