Juste quelques mots pour une halte près de Tozeur, juste pour le sourire d’Imed, ce jeune homme qui s’est proposé de me guider durant presque trois heures, le temps de visiter les oueds et les montagnes qu’il affectionnait.
Il prenait son travail à cœur et m’expliquait plein de choses dans un français très pittoresque. Grâce à lui, j’ai très vite découvert des endroits retirés que je n’aurais jamais trouvés tout seul, j’ai contemplé ainsi des rochers immenses qui enserraient des poches d’eau miroitant sous un soleil unique et se découpaient sur un ciel chauffé à blanc, des cascades d’une eau limpide au creux de canyons impressionnants, des élégants palmiers dans une oasis couleur d’émeraude.
Je sais, j’ai toujours la faiblesse de parler de mes va-et-vient en Tunisie et surtout de la gentillesse et de l’accueil de son peuple, avec des phrases serties de trop de qualificatifs mais comment pourrait-il en être autrement ? Tous les grands moments de bonheur imprévus sont souvent liés à ce pays et dès que ça ne va pas trop bien dans ma tête, il se trouve toujours quelqu’un, là-bas, pour me tendre la main à ce moment-là…
Je continuerai longtemps à parler de ces gens du Sud, de ces gens mystérieux qui sacrent les instants de la vie de leurs mots et de leurs gestes… de ces gens qui font partie de ma famille et qui exhalent tous les parfums de mon imaginaire. Je ne peux oublier mes premiers émois au centre de leurs familiarités, de leurs danses et de leurs chants ensorcelants. Si l’âme existait, elle aurait la blancheur et la tiédeur des draps qui sèchent au soleil de Tunisie.
Merci Imed d’avoir bien voulu m'accompagner pendant ces quelques heures de parcours initiatique au centre de ton quotidien, merci de m’avoir raconté les roses des sables, l’eau fraîche des cascades et les facéties des chameaux.
Tu rencontreras d’autres touristes comme moi dans ta vie, mais chacun de nous n’aura trouvé qu’un seul guide comme toi, dans la sienne.