J’aime la surprise que provoquent en moi les vis-à-vis des chambres de hasard.
Tirer le rideau et, encore endormi, découvrir ce qu’on n’a pu voir la veille en arrivant de nuit, c'est le début du voyage.
Ce jour-là, depuis la fenêtre du quatrième étage de l’hôtel, je découvris un grand bâtiment impressionnant...
... et sur ma droite, la cime de palmiers vertigineux qui griffait l’azur du ciel. La grisaille de Paris, encore inscrite dans ma mémoire, me parut étonnamment surréaliste.
Qui pouvait se cacher derrière les hautes fenêtres de cet édifice de l'époque coloniale ?
Je m’étirai. Les clameurs de la ville montaient jusqu’à moi et avec elles, la chaleur. Pas de doute, j’étais à Tunis.
Je me sentis apaisé comme chaque premier matin au coeur de cette ville pourtant palpitante.
Je décrochai le téléphone et commandai mon petit déjeuner. Luxe suprême !
Plus tard, après une douche salutaire, je me glissai dans le bruit et dans la foule, voyageur anonyme en mal d’oubli de tout et j'arrêtai un taxi pour qu'il m'emmène à Sidi Bou Saïd...
Un taxi jaune pour un voyage bleu...
...au pays des yeux noirs.