Le Sefsari, ce voile tunisien en coton, en soie ou en lin, demeure un de mes plus chers souvenirs d’enfance. Rencontrer, au détour des rues, des femmes âgées qui le portent encore m’émeut infiniment. Chacune d’elle fait renaître mes jeunes années, au point de la suivre des yeux, jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Parfois nos regards se rencontrent et font vibrer nos mémoires respectives. Le mien traduit que je l’aime, que je la respecte. Le sien… qu’elle connaît l’histoire !
Dans ces moments nous nous comprenons.
Tant de ces femmes ont eu un enfant français accroché à leurs jambes et tant de Français de cette époque sont un peu des orphelins de ces femmes qui sentaient la « helba », (fenugrec) une épice qui continue de me poursuivre dès que je vais en Tunisie. Dès que je la sens flotter dans l’air, je marche au radar et retrouve celui ou celle qui en est imprégné.
"Sefsari et Helba", la clef des souvenirs...