
Voilà la façade du cinéma l’Olympia dans lequel j’ai vécu mes douze premières années en Tunisie et dont mon père s’occupait. La fenêtre au-dessus de l’entrée, c’était celle de ma chambre, je pouvais voir les gens faire la queue avant la séance. On ne voit pas les côtés sur la photo, mais c’était très beau et très grand, avec une terrasse immense…

… et puis en 86, le cinéma a brûlé… Voilà tout ce qu’il en reste.
La maison est encore intacte et je peux toujours y pénetrer (c’est un pèlerinage qui dure depuis plusieurs années). Par contre, le cinéma, derrière, a totalement disparu et à l'emplacement de la salle et des fauteuils, parmis les tôles enchevêtrées, les gravats et la ferraille tordue, un figuier géant et à un olivier s'entrelacent…
J’ai de nombreuses photos des ruines de mon Olympia, mais ça me ferait mal de les placer sur ce blog ; aussi je préfère ce tableau où l’on aperçoit en fond, un peu de ces ruines et au premier plan, Moez en jeune garçon triste dont les larmes bleues symbolisent la mélancolie enfantine, les regrets de mes jeux priviligiés.

Pas un ciné
Un tout ultime
Sur mon enfance,
Mon Olympia
Bien calciné
Une fin de film
Dernière séquence,
Un cinéma
Enraciné
Avec en prime
Comme une absence
Mon Olympia
Et mon ciné
Mon eau de là
Ma déshérence.
In voyage secret © Bonobo éditions