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Le blog de Michel Giliberti

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Les mots trimballent les mêmes émois depuis toujours et moi je les trimballe au fil des mois…
Je les ravis, mais eux aussi savent le faire sans précaution, sans autre douceur que l’aigre-doux du sens à l’heure du rapt.
Et puis les peaux… même état d’âme qu’avec les mots… je les épouse, je les rejette. Elles me reprennent puis me renvoient.
La nudité comme un mystère et le mystère enfin à nu…
À disposition.
À juste les sens.
Les mots, les peaux… simples senteurs, musc ou jasmin. Et le silence qui désapprend jusqu’à la soif prochaine.

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Adolescent, dans le silence de ma chambre, j’aimais lire au chaud de mes draps. C’est au cours d’un de ces voyages intimes que je découvris le roman de Robert Musil Les désarrois de l'élève Törless.
L’étrange et sulfureuse sensation que cette histoire fit naître en moi me bouleversa à tel point que je ne pus lire autre chose plusieurs jours durant.
Ce livre m’avait si profondément troublé que, trente ans après, alors que je traversais une période de doutes et de questionnements sur mon travail et que je cherchais un titre à ce tableau, resurgit de ma mémoire le titre de ce roman. C’est ainsi que j’intitulai ma toile Le désarroi du peintre.
Peut-être que ces toiles dérivant au fil d’une eau qui les engloutit doucement sous les yeux fatalistes de l’artiste sont à mettre en regard des yeux de Törless qui voyaient doucement l’élève Basini sombrer dans une souffrance qui lui révélait son propre désir ?
J’aime ces souvenirs si particuliers qui ont marqué mon esprit de leur empreinte ; ils surgissent aux moments les plus inattendus et recréent ces connexions de hasards qui, ajoutés à mon éducation, ont doucement, au fil des années, fait de moi celui que je suis.

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Les heures se rebellent
Les jours se défont... on dirait.
Les nuits sont moins belles
Pour mon Apollon... on dirait.


Et l’enfant n’y peut plus rien
Fatigué d’avoir grandi
Et mes mots ne servent à rien
Trop usés d’avoir tant dit.

Les bouches se taisent
  Les yeux sont hagards... on dirait.
Plus rien ne m’apaise
Les rires se font rares... on dirait.

Et l’enfant ne veut plus rien
Harassé de devoir vivre
Et mes mots ne peuvent rien
Inutiles au fond des livres.


© Giliberti / 2008

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Tous les événements qui agitent la Grèce et réjouissent ma tête (enfin une vraie bonne révolution face à un gouvernement pitoyable) me rappellent de façon décalée et imprévue qu’il y a plus de vingt ans, mes pinceaux sublimèrent Héphaestion sur cette toile remplie d’anomalies ornementales.
Qu'importe... L'amant du belliqueux Alexandre dont j'ai symbolisé les guerres en arrière-plan, méritait bien ce tableau, tout comme les fougueux étudiants d'Athènes mériteraient bien qu'on les écoute enfin...

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À quelques kilomètres de ma ville natale Menzel Bourguiba et de celle de Bizerte se trouve un parc naturel inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, le lac de l'Ichkeul. C’est une des plus belles réserves ornithologiques du monde qui se déploie au centre d'un massif montagneux absolument magnifique, sauvage, voir inquiétant.
Quand on arrive à l'entrée de ce parc, il faut prendre une petite route étroite de quelques kilomètres qui serpente jusqu'au parking à ciel ouvert tout aussi naturel que les lieux alentour et qui se fond dans le décor, auprès de vieilles constructions typiques, comme ce vieux marabout...
À partir de là, il faut continuer à grimper à pied et la promenade commence au milieu d'un silence unique traversé du seul cri des oiseaux et du grésillement des insectes. De temps à autre, des rapaces déploient leurs ailes au-dessus des crêtes du massif, mais hélas je ne parviens pas à les photographier.  Je tenterai l'expérience une prochaine fois. Mais avant cette promenade, on passe d'abord devant une bâtisse (administrative, je pense) encadrée de deux pachydermes en résine qui n'ajoute rien à la beauté du paysage, je dois l'avouer, d'autant qu'il ne s'agit pas de la reproduction d’espèces présentes dans cette réserve... Donc, on oublie vite l'éléphant...
...et le rhinocéros.
Et la ballade autour du lac se précise enfin...
Celui-ci change souvent de couleur pendant l'année. C'est un des rares lacs au monde qui absorbe l'eau de la Méditerranée en été, une eau à laquelle il est rattaché par un canal et qui fait grimper son niveau et sa salinité.  En hiver, ce sont les oueds qui l'alimentent en eau douce et là, son niveau baisse au point qu'il est possible de marcher dessus sur des centaines de mètres, comme je suis en train de le faire sur cette photo. Beaucoup de traces des sabots des buffles d'eau sont distinctes à sa surface dans ces périodes là ainsi que leurs bouses.
Quand j'étais enfant, j'avais très peur du lac de l'Ichkeul ; il était souvent de couleur argileuse et le silence qui y régnait était si impressionnant que je détournais la tête quand je passais devant ses berges. Même accompagné de papa dont je serrais très fort la main, j’avais l'impression, à tout moment, qu'il pouvait se passer quelque chose. La végétation se compose essentiellement d'oliviers et de petits arbustes, comme les pistachiers, dans un paysage accidenté composé de rochers dorés, ambrés ou roux, souvent recouverts de lichen orange ou vert. De temps en temps, on y découvre des grottes habitées par les chauves-souris et les oiseaux. De toute part se faufilent des lézards ; parfois, de grosses libellules font un bruit d'enfer en passant près de vous.
C'est un lieu magique et émouvant qui correspond à la Tunisie de mon enfance.
D'ailleurs, une petite méditation s'impose...Pendant que d'autres ont mieux à faire...
Ainsi que cette cigogne en plein vol...
... ce canard sauvage en plein bain...
... ou ces flamants roses qu'on voit mal sur ce cliché (je n'ai pas de patience pour photographier ce qui est simplement beau à voir ou à ressentir).
C'est ainsi que Jean-Charles passe son temps à me montrer des canards, des grues, et tant d'autres espèces d'oiseaux rares que je rate dans mon objectif, et en toute logique, c'est lui que je photographie. Il est si heureux au milieu de la nature sauvage ! Et puis, pour moi, c’est bien lui l'oiseau rare, la seule espèce intéressante qui me passionne et que j'étudie depuis trente-cinq ans...
Et le soir, une fois rentré à Sidi Bou Saïd, il fait sagement le tri des olives qu'il a cueillies en douce, bien décidé à en faire quelques conserves...
Oui, c'est un oiseau rare ! Une espèce comme je les aime... une espèce dont je ne me lasse pas.

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Hémographie des désordresUn petit aparté dans mes flâneries habituelles…
Mon éditeur vient de m’apprendre que mon dernier livre de photos « Hémographie des désordres » (dont l'objectif est de dénoncer la violence, la souffrance et l’injustice à travers des portraits parfois choquants, accompagnés de textes et de poésies les justifiant) est très souvent refusé chez tous les « bons libraires » !
Dans la foulée, ils associent à ce travail particulier mon dernier roman « lapeaudumonde.com »
 lapeaudumonde.comqui subit le même ostracisme au prétexte que ces ouvrages pourraient choquer les enfants et certaines familles ! Depuis dix ans que je publie, c'est la première fois.
Ce sont ces mêmes libraires qui installent en gondole et en vitrine le calendrier des « Dieux du stade » ainsi que le livre « Big penis book » qui comme son nom l’indique, propose une simple compilation de gros sexes d’hommes dans des slips prêts à craquer…
Eh oui ! ces ouvrages ont l’avantage d’être diffusés par des éditeurs aux épaules et aux arguments économiques suffisamment solides qui imposent leur « production » et écrasent les petits éditeurs qui comme le mien proposent un travail original.
Selon que vous soyez…
Heureusement, il reste les ventes sur le site des éditions Bonobo, à la galerie Benchaïeb (Paris) où je suis exposé, dans quelques librairies alternatives et indépendantes ainsi que dans certaines FNAC et pour ces dernières, ça dépend du goût des responsables !

Difficile d'extraire les photos d'un livre de plus de cent soixante pages...
Chacune d'entre elles participe de l'harmonie de l'ouvrage...
Et si certains portraits dénoncent la dureté de la vie, la violence, la pauvreté...Le suicide...
L'aveuglément...
La torture...
D'autres, comme celle-la, permettent quelques respirations...
Franck, Emmanuel, David... Trois des trente six amis qui figurent dans cet ouvrage et qui, sans détour, en ont accepté le thème .

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Dans l’obscur de la fête
Mes yeux accrochaient sa lumière
Les siens savaient lire mes faiblesses.
Qu’importe d’avoir tort ou raison
Qu’importe les mots qui condamnent
L’homme naît des désirs et des peurs qu’il s’invente
L’homme meurt du confort et des trêves qui l’assoient.


Dans le clair de ma tête
Ses yeux allumaient mes ténèbres
Les miens savaient lire ses desseins.
Qu’importe d’avoir tort ou raison
Qu’importe les mots qui condamnent
L’homme naît des errances et des bruits qu’il s’impose
L’homme meurt des silences et des haltes qui l’accablent.

© Giliberti / 2008

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Quand il faudra mourir
Dans ce désert sans vent,
Je saurai m’éparpiller
Grains de sable sur ta peau,
Sans crisser…
Sans cris,
C’est… sûr.


© Giliberti / 2008 / bleus d'attente / 2001

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I
ncertaine l'ouverture
Si fatal l'obstacle...
Qu'ils sont tristes ceux-là
Qui défont nos audaces.
Imprécis les amours
  Si limpides les haines...
Qu'ils sont tristes ceux-là
  Qui construisent nos peurs.

© Giliberti / 2008

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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