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Le blog de Michel Giliberti


Lorsqu'en 1973, dans la fumée et le brouhaha d'une boîte de nuit branchée à l'époque, tu t'es approché de moi pour me dire en souriant que j'avais l'air de m'ennuyer, ni toi ni moi savions à cet ultime instant, que nous venions de nous embarquer pour un voyage de trente-quatre ans de vie commune qui continue toujours; une vie à tant s'aimer, à tant rire, même quand elle ne nous fit pas de cadeaux.
Aujourd'hui, si la grande nuit froide devait définitivement bâillonner nos rires, éteindre nos yeux et séparer nos corps, l'écho de notre amour se ferait encore  entendre... toujours ; car de ses terres et de ses mers
que nous offre la Terre, de ses ocres et de ses marines, de ses pourpres et de ses nacres, les hommes ne retiennent jamais que ce qu'ils ne voient plus.

Photo © Giliberti / Jean-Charles 1974

Alors pour ceux-là, mon amour, nous serons là, à bercer de notre souffle les fleurs de cette terre fatiguée d'avoir tant donné. Oui, nous continuerons à nous extasier du vol des oiseaux, du bruit du vent dans les arbres, des coquelicots  et de la beauté des êtres simples.
Peut-être même, descendrons nous visiter notre jardin et qui sait, entre les bruyères et les ellébores, entre les bambous et les camélias, nous apercevrons deux personnes s'aimer d'un  amour aussi fort que le nôtre et s'appliquer à faire grandir ce que nous avons planté.
Nous pouvons à tout instant partir... hélas!
C'est le sens même de la vie, le sens de tous les voyages sur terre.
Mais demain, ici ou là-bas, tout sera encore et toujours aussi beau, toujours aussi bleu que tes yeux.

Photo © Giliberti / Jean Charles 1974

Tu as été la barque sûre,
Et j'ai glissé, confiance aux yeux.
Tant de naufrages pourtant,
Nous ont fait signe
À la trouée des nuits d'enfer,
Quand les éclairs griffaient le ciel...
Tant de batailles amères
À la virée des soirs d'alcool
Quand la raison quittait le pont.
Mais je t'aime.
Je t'aime du matin gris,
Aux nuits violettes,
Du soleil blanc
Aux neiges sales.
Je t'aime au centre des délices
Je t'aime à l'angle de la mort.

 in Bleus d'attente © Giliberti



Photo © Giliberti / Un peu de notre jardin en automne.


commentaires

H
Une histoire de bleu...<br /> "Souvent, les hommes restent debout près de la mer, ils regardent le bleu. Ils n'espèrent rien du large et pourtant demeurent immobiles à le fouiller des yeux, ne sachant guère ce qui les retient là. Peut-être considèrent-ils à ce moment l'énigme de leur propre vie". In UNE HISTOIRE DE BLEU, de J.M Maulpoix<br /> Amitiés et pensées, H.
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M
Souvent ils sont à genoux... mais ceux qui les voient et les écoutent leur donnent le courage de se redresser.Merci.michel.

Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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