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Le blog de Michel Giliberti

Je vis des jours difficiles, comme une grâce qui m’échapperait.
De tout temps, j’ai côtoyé la noirceur de l’âme et la mélancolie subtile.
De tout temps, celle-ci ne m’a jamais effrayé.
De tout temps, elle m’a aidé à me construire en exaltant ce qui colle à ma peau : l’écriture, la peinture et bien sûr la musique.

De tout temps, enfin, j'ai pu d’un mot, d’un rire, la renvoyer ailleurs, la mettre en attente jusqu’à ma prochaine dépendance créatrice.



Aujourd’hui, ma mélancolie se rapproche d’une spiritualité que je ne pensais pas trouver chez moi. Tous les réflexes de rupture avec elle se sont effondrés depuis que le danger des choses de la vie rôde, me frôle et parfois même me bouscule.
Une petite voix contredit toutes les grandes vérités qu’il me plaisait à lancer en société et qui depuis peu menace mon orgueil…
Dans ces moments de grande fragilité, j’aime à me souvenir de mon enfance et des parfums qui m’enfermaient. Je pense aux gestes de ma mère, à ses gestes de grande affection… à ses mots bien simples grandis d’amour.
Je revois ce petit garçon pétri d’invention, de révolte et de grandeur qui aujourd’hui – devenu grand – rit bien de lui, de se savoir toujours petit alors qu’il s’attachait à croire le contraire.
L’enfance est une ombre attachée à vos chevilles ; elle me rappelle ces chiens perdus et têtus qui décident parfois de suivre vos pas, comme s’ils vous reconnaissaient une paternité, comme s’ils sentaient que vous étiez aussi paumé qu’eux. Il ne faudrait pas se retourner.
La rencontre avec leur regard risque la compromission…
Hélas ! j’ai parfois plus d’aisance à me retourner qu’à décider d’une avance héroïque.
C’est peut-être ça le masochisme… Masoch… Un nom qui me parle.

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J'ai entendu, sur France Inter, qu'il y aurait bientôt sur nos écrans de nouveaux spots publicitaires traitant de la violence des hommes envers les femmes et surtout de la conséquence qu'elle engendre sur les enfants qui en sont témoins. Ces messages sont si choquants, paraît-il, qu'ils seront diffusés après 22 h 30.
On y verra, entre autres, une femme qui après avoir maladroitement cassé une assiette, réveille ainsi la colère de son mari qui la saisit par les cheveux, la fait tomber à terre, et la frappe devant les yeux de leur petit garçon. Puis le père s'en va et là, on voit l'enfant fixer sa mère, hésiter un instant, puis finalement lui balancer un coup de pied dans le ventre.
De toute évidence, un tel spot choquera. C'est le but. Je crains cependant que, même s'il est diffusé à une heure tardive, rien n'empêchera certains enfants de le découvrir et le regarder.


Quand on sait à quel point les images véhiculées par la télévision opèrent sur l'inconscient des très jeunes, on peut avancer l'hypothèse qu'ils pourront sans scrupule s'approprier cet acte barbare alors même qu'ils n'y pensaient pas et le reproduire peut- être sur leur propre mère.
Il faut se souvenir de ce premier bus enflammé (un événement monté en épingle aux infos, et l'on peut le comprendre) et des tristes répliques qui s'en suivirent jusqu'au crime commis sur cette malheureuse jeune fille, victime innocente.
Cette sinistre loi des séries n'avait rien à voir avec le hasard.
On a tort, je pense de vouloir tout résoudre par l'image. Tout n'est pas du cinéma. Tout n'est pas de la pub.
La médiocrité de certains comportements ne peut se résoudre que par la pédagogie et c'est bien du ressort de l'école de la République d'apporter une certaine égalité des chances qui éviterait bien des misères intellectuelles. L'éducation, encore l'éducation, toujours l'éducation.

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Voilà une autre de mes toiles représentant Salim Kechiouche.
Maintenant vous savez où il faut se trouver le jeudi 23 novembre à partir de 18 heures....


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Lorsqu'en 1973, dans la fumée et le brouhaha d'une boîte de nuit branchée à l'époque, tu t'es approché de moi pour me dire en souriant que j'avais l'air de m'ennuyer, ni toi ni moi savions à cet ultime instant, que nous venions de nous embarquer pour un voyage de trente-quatre ans de vie commune qui continue toujours; une vie à tant s'aimer, à tant rire, même quand elle ne nous fit pas de cadeaux.
Aujourd'hui, si la grande nuit froide devait définitivement bâillonner nos rires, éteindre nos yeux et séparer nos corps, l'écho de notre amour se ferait encore  entendre... toujours ; car de ses terres et de ses mers
que nous offre la Terre, de ses ocres et de ses marines, de ses pourpres et de ses nacres, les hommes ne retiennent jamais que ce qu'ils ne voient plus.

Photo © Giliberti / Jean-Charles 1974

Alors pour ceux-là, mon amour, nous serons là, à bercer de notre souffle les fleurs de cette terre fatiguée d'avoir tant donné. Oui, nous continuerons à nous extasier du vol des oiseaux, du bruit du vent dans les arbres, des coquelicots  et de la beauté des êtres simples.
Peut-être même, descendrons nous visiter notre jardin et qui sait, entre les bruyères et les ellébores, entre les bambous et les camélias, nous apercevrons deux personnes s'aimer d'un  amour aussi fort que le nôtre et s'appliquer à faire grandir ce que nous avons planté.
Nous pouvons à tout instant partir... hélas!
C'est le sens même de la vie, le sens de tous les voyages sur terre.
Mais demain, ici ou là-bas, tout sera encore et toujours aussi beau, toujours aussi bleu que tes yeux.

Photo © Giliberti / Jean Charles 1974

Tu as été la barque sûre,
Et j'ai glissé, confiance aux yeux.
Tant de naufrages pourtant,
Nous ont fait signe
À la trouée des nuits d'enfer,
Quand les éclairs griffaient le ciel...
Tant de batailles amères
À la virée des soirs d'alcool
Quand la raison quittait le pont.
Mais je t'aime.
Je t'aime du matin gris,
Aux nuits violettes,
Du soleil blanc
Aux neiges sales.
Je t'aime au centre des délices
Je t'aime à l'angle de la mort.

 in Bleus d'attente © Giliberti



Photo © Giliberti / Un peu de notre jardin en automne.


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Les taches de soleil
Sur tes bras sombres et mats
Font danser la lumière
Sur ta peau de sous-bois.

© Giliberti / 2006

Et puis...

Un peu d'eau dans l'oued à Tozeur (Photo) © Giliberti.
Les enfants voulaient que je joue avec eux, mais j'suis pas assez p'tit!

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Je suis tombé (comme on dit) sur un article où il était question d’extra-terrestres. Tous les clichés étaient réunis dans ce marronnier.
Bien évidemment, il était question des risques que nous encourions, si brusquement ils décidaient de visiter la terre !
Avant de conclure, l’article (dont je zappe la pauvreté globale) en est arrivé à l’incontournable description physique de ces aliens qui, une fois de plus, étaient décrits comme des êtres monstrueux ; des étrangers somme toute !… Comment pouvait-il en être autrement ?
Et s’ils étaient tout simplement beaux ?
Après tout, il y a toutes les chances qu’ils le soient puisqu’ils ne sont pas encore contaminés par les hamburgers et autres saloperies qui engraissent notre planète toute entière sans parler de ce cher Caca-Coulant gazeux.
Ah !… Heureux extra-terrestres (peut-être verts), vous qui n’avez pas encore visité notre planète de moins en moins bleue, je ne suis pas certain qu’à votre contact, nous risquions quelque chose, par contre vous, au nôtre, c’est certain…

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Encore quelques mots de ma prochaine expo du 23 Novembre qui va très vite arriver maintenant. Plus qu'une semaine.
Pour vous en parler, voici une toile de Salim Kechiouche, où
une fois encore, mes thèmes favoris, le verre, le sang, l'oiseau et la nuit sont évoqués... Ce sont mes blessures personnelles, mes cris visuels.
Salim kechiouche:Photo © Giliberti / 2006

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Petits potins © Giliberti / 2006

Il y a quelques jours, je suis allé acheter des chocolats chez un pâtissier de ma région.
À la patronne, dont le chignon austère affichait tout le respect supposé qui lui était dû, j'en ai demandé deux cent cinquante grammes.
Comme il se doit, elle prit un air très important et commença la pesée.
Au bout de quelques instants, elle me dit : « Il y en a deux cent quatre-vingt-cinq grammes? j'arrondis à trois cents, peut-être ? »
Le « peut-être » avait beau être là, il n'en restait pas moins qu'elle attendait un « oui ».
Sa tête hautaine me donna très vite envie de refuser, mais connaissant la bravoure de cette « chère » pâtissière catholique et accablée par les « frais  d'entretien » de ses trois immeubles locatifs, j'acquiesçais, juste pour ne pas paraître radin.


Petits potins (détail) © Giliberti / 2006

Et voilà le chignon ostentatoire qui repartit de plus belle dans sa pesée.
Mais à nouveau, la balance facétieuse indiqua un surplus. D'une main molle et sans charme, mais croulant sous l'or et les pierreries de trois bagues vulgaires qui congestionnaient ses doigts, elle ajusta son chemisier et d'un air faussement gêné elle me dit, espiègle : «  325 grammes ! J'arrondis à 350, peut-être ? »
À ce moment, j'ai senti que cette affaire allait prendre un de ces chemins pervers que j'adore.
J'offris donc à la pâtissière mon plus beau sourire (celui qui me rend niais comme sur la photo de ma communion) et je lui répondis : « Bien sûr, je vous en prie ».
Persuadée qu'elle tenait là le parfait pigeon, elle repartit dans sa pesée royale et comme je le pressentais, elle m'annonça avec un air tout à fait enjoué cette fois-ci, qu'il y avait désormais 380 grammes et que peut-être elle pourrait aller jusqu'à 400 grammes. « Ils sont si bons ! » Conclut-elle dans un sourire pontifical.


Petits potins (détail) © Giliberti / 2006

Le mien de sourire se fit un peu plus niais encore et j'acquiesçai d'un timide signe du menton en ajoutant toutefois que je ne voulais pas aller plus loin.
Elle eut un petit rictus affecté, fit trembler ses bajoues tendues de cholestérol, mais elle comprenait. Mieux ! Elle compatissait.
Et voilà, j'avais 400 grammes au lieu des 250 prévus.
Je prends un malin plaisir à aller ainsi au fond des choses et constater jusqu'où s'étend parfois la médiocrité commerçante.
« Vous me ferez un très joli paquet-cadeau », ajoutai-je.
Un peu contrariée par ma demande, elle s'y plia quand même et partit dans la confection d'un emballage sophistiqué.
Bien appliquée et pointant le bout de sa langue comme le font les pékinois trop typés, elle coupa, plia, scotcha, enrubanna, boucla, colla l'étiquette du magasin et enfin me plaça l'objet de toutes les tentations devant mes yeux en m'annonçant, mielleuse : « voilà Monsieur, ça fera 45 euros... Et avec ceci ? »
Alors, avec un sourire aussi diabolique que le sien était pieux, je lui susurrai :  « Avec ceci... Vous offrirez ce paquet à qui vous voulez. Pour moi, il est un peu lourd à mon goût. »
Parfaitement satisfait, je suis sorti de la pâtisserie.
Dans mon dos, j'imaginais le chignon dépité de la peseuse de chocolats.


Petits potins (détail) © Giliberti / 2006


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Le Ministère tunisien de la culture a fait l'acquisition de cette toile pour le futur  Musée d'Art Moderne de Tunis.
Inutile de vous décrire mon bonheur...


La peau tendue de l'instrument
Souffrait d'être battue par ses doigts fins
Ma peau tendue à contretemps
Souffrait de solitude entre les miens.

 Giliberti © 2006

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Ce tableau a une histoire : il me fut volé par un petit escroc qui s’était proposé de m’exposer sur un stand à La Bastille dans le cadre du Grand marché d’art contemporain, c’était en 97.
Je vous passe les détails, et voilà… À la fin de cette manifestation, ce mec embarqua la plupart de mes grands formats dans un camion afin de me les ramener chez moi, mais lui et son véhicule se sont volatilisés dans la nature. Je lui avais fait confiance, car je trouve toujours touchant quelqu’un qui se bat pour l’art et son énergie avait de quoi séduire.
Je dois ajouter qu’étant exposé depuis 1981, j’avais rencontré pas mal de gens dans la profession qui m’avaient parlé de lui en termes rassurants.
Après cette escroquerie, j’ai eu un deuxième son de cloche, mais un peu tard.
Un de ces tableaux volés a été vendu à Drouot… Un comble !
Je l’ai su trop tard… Mais j’avais un faible pour celui-là pour sa beauté et pour son humour : « Mon Saint Sébastien ne risquait pas grand-chose devant de tels soldats… »


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