Published by Michel Giliberti - … - Photos et poésie.
Te parler de mains dès aujourd’hui
Recouvrir ta peau de mes sourires
Te dire que tu es, que tu seras
Qu’avant, c’est plus tard et c'est toujours.
La pluie de mes yeux dans ton été
Comme l’eau de ta bouche dans mes déserts
C’est peut-être trop ou pas assez
Un simple avatar de nos retards
Le zèle d’une audace dans l’odyssée.
Sans doute l’essence ciel de l'eau d'ici.
© Giliberti
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Et voilà, je suis de retour en Tunisie. Un peu désorienté. Ce que j’ai vécu en France a été si fort. Tant d’événements, tant d’émotions personnelles… tant de rencontres brillantes, tant d’échanges. Tant des lumières de Paris, aussi. Tant de beauté où tout se dit, où tout se fait sans tabous. Difficile de zapper en un jour sur ce qui colle tant à ma vision de la vie.
En dehors du point culminant de ce voyage où ma vie privée s’est vue renforcée, comment oublier ces heures au théâtre Clavel ? Comment oublier les yeux brillants de larmes des spectateurs devant deux acteurs émouvants qui ont été chercher si loin en eux la force de restituer avec leurs tripes les mots qu’en quelques soirs j’avais jetés sur un écran d’ordi et qu’un éditeur avait publiés ?
Histoire de politique, histoire de peau…
À l’aube, à crans, à cris, à larmes… Amour !
Merci encore à toi Samuel Ganes qui fut le premier à vouloir monter ma pièce « Le centième nom » et qui a donné tant de vie au personnage de David, qui l’a rendu ensorcelant, paumé de n’être pas compris et de ne pas toujours comprendre lui aussi. Merci à toi Mike Fédé qui fut un Jihad si élégant, rude et fragile à la fois, exactement celui que j’attendais. Merci à toi Romain Poli pour ta mise en scène tout en retenue et au plus près de mes intentions.
Hélas, je n’ai pris aucune photo de ce spectacle, mais heureusement le fiston était là qui connaît bien son papa et a su capter pas mal de ses émotions. Donc merci à toi, Xavier Alexandre Pons. Voici donc, sans légende quelques unes de ces photos. (cliquer dessus sivous désirez les voir en plus grand)
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Tunis… capitale de la Tunisie !
Tunis… une ville qui vous étreint dès qu’on descend du taxi, du TGM ou de sa voiture ! Immédiatement, son atmosphère survoltée, si particulière, vous happe et ne vous lâche plus. Bruits de voitures, klaxons, sifflets des agents de la circulation, bus, trams et conversations à voix haute, disputes, rires, sans parler des musiques qui s’échappent des radios des voitures ou de certains commerces.
Tunis… ou l’enivrement !
J’adore les grandes villes, j’aime l’impression d’anonymat qu’elles vous accordent. Tunis n’échappe pas cette la règle, mais elle vous offre une identité. Personne ne passe inaperçu. On vous regarde toujours, même le temps d’un battement de paupières, mais dans cette fraction de seconde, on vous juge, on vous remarque. Vous avez existé.
Tunis de jour comme de nuit est une ville étrange ou semble se tramer les fils ténus de contes mille fois renouvelés qui racontent depuis toujours la brûlure d’un regard autant que celle de la chaleur, des sourires qui vous narguent, du sang, de l’amour sans partage, de la violence, mais aussi des embrasements de la fratrie, de la famille, des amis. Les jalousies, les tabous, les craintes irrationnelles sont autant de chansons vénéneuses ou ensorcelantes qui vous collent à la peau dès qu’un bout de son âme entre dans l’engrenage.
Oui, Tunis ensorcelle.
Tunis vous pille le cœur, vous tue lentement puis vous redonne vie à l’angle d’une rue. Être assis dans un de ces cafés où la fumée des narguilés vous nargue, où la voix rauque et forte des fumeurs écrase toute intention silencieuse est en soi l’aventure qui permet de se dire… « Je meurs d’être vivant, j’étouffe de respirer, j’ai froid d’avoir si chaud ! » et tout autour de vous, les visages moites sous la chaleur d’Afrique vous revoient comme autant de miroirs infernaux, la chance qui vous perd quelque peu, vous écrase doucement, mais donne à savourer la vie égoïstement. Tunis ou l’enfer en vous même !
Voici donc, pêle-mêle, quelques photos sans prétention en dehors de celle de vous allumer les yeux de toutes les couleurs de cette ville. Vous savez que je n'aime pas être précis dans mes descriptions quand je parle de lieux, je ne suis qu’un simple gouteur d’ambiances... (cliquez sur les photos si vous désirez les voir en plus grande taille)
On prend le départ tout de suite derrière le véhicule chargé de rouges, de verts et de jaunes...:)Et nous voilà déjà autour de la casbah......ses imposants et luxueux édifices...La Porte de France, de son vrai nom Bab El Bhar... (la porte de la mer) qui ouvre sur les souks...Toujours Bab El Bhar d'un peu plus près...On s'approche des cafés de l'avenue Habib BourguibaBeaucoup d'entre eux sont très grands et s'avancent sur les trottoirs de cette avenue principale qui s'ouvre au centre de Tunis. D'autres cafés, plus petits, mais si savoureux, où tout se dit, se redit, se dédit avec bonne humeur tout en consommant à la vitesse d'un escargot. Certains, comme ce charmant et coquet monsieur d’un autre temps, y font des mots croisés... D'autres, le regard dans le vague, pensent à leur avenir... la révolution a tant enflammé leur coeur et leur tête...Les Tunisiens aiment beaucoup lire les journaux devant un expresso ou un thé qui ne finit jamais...Les cafés sont une deuxième maison pour les hommes tunisiens, tout le monde se connait... On s'éloigne pour plonger dans le ventre de Tunis, ses ruelles, véritable trésor d'émotions imprévues. C'est un étourdissement de sons, de couleurs, de parfums, de troubles indescriptibles !La foule, ici, est une véritable identité, un seul corps. Ou on l'épouse, ou on la fuit......et ce serait bien dommage de la fuir...Moi, je l'épouse, bien sûr. Ainsi, je m'imprégne de la culture du peuple tunisien et j'échange avec lui......je parle comme je peux, je ris, je fouille, je palpe, j'évalue tout ce qui me tombe sous la main, cherchant le vêtement ou l'objet qui pourrait me convenirTant de choses sont proposées sur toute la longueur de plusieurs trottoirs. ...des vêtements aux bijoux de pacotille, de la verrerie à l'électronique... Comment y résister? Tout le monde se côtoie...Les rencontres sont multiples dans ces rues marchandes, on n'en repart jamais sans avoir fait un brin de conversation avec des personnes dont on aurait pas même imaginé pouvoir le faire.Bonheur suprême... La jeunesse est toujours là, à vous accompagner d'un sourire, d'un mot. Souvent on vous demande une photo et invariablement, le "V" de la victoire s'inscrit dans l'espace.et les sourires, Toujours... où que vous vous trouvez. Comme une signature du pays. Ah... si seulement la jeunesse souriait davantage en Europe... Un vestige du protectorat français (entre autres)...Le théâtre de Tunis, absolument magnifique, dedans, comme dehors... toute la journée, ses marches sont envahies de Tunisiens qui prennent un petit repos à l'ombre du bâtiment.Et ça discute, ça rit, ça invective...Ne pas oublier les ruelles pavées de la médina, ses silences, ses chuchotements...Ses palais cachés...Ses portes colossales fermées sur tant de secrets...
Ses rencontres émouvantes...Une scène de la vie ordinaire, une de celles qui rassurent...Alors? On le met ce bahut ? Dans le sens de la longueur ou de la largeur ?... Une des entrées du marché central de TunisLa très belle architecture de ce marché......et la nonchalance de certains vendeurs, chat aux aguets à leurs pieds.De retour dans les ruelles marchandes où l'on retrouve tant d'objets étonnants comme ces corbeilles de couleurs meduses de carnavales flottant au fronton d'un magasin.Des mannequins aux couleurs acidulées...et ... vendeurs aux sourires sucrés.Livraisons et pause à la fois... La police, impressionnante, mais bien souvent très photogénique, comme ici...Le port du casque semble être une option pour cette dame d'un âge certain qui refuse de vieillir...et vit au grand jour les dangers de la route.Couleurs, couleurs... attention en traversant... et attention aux patisseries... :)Circulation toujours intense, bruyante, étonnante.Retour dans le périmètre du marché central ou les si beaux piments séchés qui enflammeront vos mets et vos entrailles tombent en cascade comme des boucles d'oreilles de corail à l'entrée des boutiques d'épices.L'éclairage béni et les contrastes qu'il provoque m'ont permis cette petite merveille... Toujours ce bel éclairage et toujours un beau sourire...Les dattes... c'est l'époque. De toute part, elles laissent pendre langoureusement le miel de leur peau au soleil.Regardez... quelle merveille ! Quelle simplicité !Et On papotte en toute tranquillité et croyez-moi, ce n'est pas pour autant qu'on oublie les soucis politiques, mais ces petites choses de la vie réconfortent toujours.Un des cireurs de chaussures de Tunis que je connais depuis des années. Petite silhouette fragile et touchante à l'ombre des grands arbres.Les boulevards au soleil et à l'ombre. Rencontres furtives, regards pudiques ou impudiques...Bavardage, repos et travail...Un endroit stratégique à la fin de l'avenue Habib Bourguiba, face au consulat de France......où trône la statue d'Ibn Khaldoun, l'historien, philosophe et homme politique mort en 1406. Retour au farniente sur la place de la Porte de France. Les transports publics... taxis et métros.Ils sillonnent la vie de part en part.Depuis la terrasse du café de Paris...où l'un de ses stricts serveurs en livrée prend la pause entre deux commandes.Quelques sourires d'adolescents......avant de conclure par ceux de la jeunesse actuelle, pertinente, déterminée. Oui, la Tunisie moderne existe bien, soyez en certains. Par choix, je n'ai voulu vous montrer que le côté dépaysant, déroutant de Tunis, mais cette ville bouillonne d'une énergie très moderne... cette modernité sera pour un prochain post, et en attendant...quittons la ville à la tombée du jour où le dôme d'un vieux palais de la Médina est traversé par les derniers rayons du soleil.
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Je suis très heureux que ma pièce "Le centième nom" soit jouée à Paris après l'avoir été à Reims et à Bordeaux. C’est toujours émouvant d'entendre ses propres mots placés dans la bouche d'acteurs et ses idées interprétées par un metteur en scène. Dans ces grands moments, votre pièce ne vous appartient plus, mais en échange, elle prend vie. Je serai au théâtre Clavel pour assister à cette première et d’avance, je remercie toute l’équipe qui a permis à cette nouvelle représentation de prendre vie.
Samuel Ganes et Mike Fedée, les acteurs.
Romain Poli, le metteur en scène.(source image Google)
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Quand on prend la direction de Bizerte, on peut se rendre à Ghar El Melh (la grotte du sel) un ravissant petit village autrefois nommé Porto farina et ancien repaire de pirates. Son vieux port est tout à fait exquis et le temps semble arrêté tant tout y est calme, paisible, même si la turbulence habituelle tunisienne y est bien présente dès la fin de la sieste ; rassurez-vous on ne s’y ennuie pas. Simplement l’ancienneté du port ( Kalâat el Andalous) sa plage magnifique (Sidi Ali El Mekki) qui s’étend sur sept kilomètres en font un lieu un peu à part. Il faut ajouter les trois superbes forts particulièrement bien restaurés qui accueillent bon nombre de manifestations, festivals et expositions, en particulier de photographies. C’est un lieu chargé d’histoire, et ce, depuis l’époque phénicienne. Je pourrais vous en écrire des pages sur cette parenthèse portuaire, sur sa route encore authentique bordée de palmiers, ses buissons de cactus, ses figues de barbarie, son vieux palais qui meurt doucement dans un champ au milieu d’oliviers et d’eucalyptus, mais il suffit d’ouvrir ce lienlink et vous aurez tous les renseignements précis que vous pourriez souhaiter. Moi, à mon habitude, je vous livre simplement quelques photos (vous pouvez cliquer dessus pour les voir en plus grand), quelques impressions de cette belle balade autour de ce petit port que l’on nomme ici "El Kichla".
Ici, on peut converser des heures sur les barques...toutes de couleurs vives et presque vénitiennes... La jeunesse est absolument concernée par la vie du port, ce qui est normal, mais toujours étonnant. Ils circulent sur les barques, comme nous sur les trottoirs.Bleue du ciel et rouges du coeur, les couleurs essentielles de ces barques pleines de charme...Les enfants vivent vraiment entre barques, filets de pêcheurs et mer...De jeunes garçons extrêmement concentrés manoeuvrent les embarcations, se rendent d'un point à l'autre en toute logique qui, hélas, m'échappe totalement.
La vie sur leau...et parfois, repos sur terre...On aperçoit au loin la magnifique architecture des hangars qui protègent les barques lors de réparations ou de stationnement hivernal.Ces constructions toute en pierres et en briques sont d'une grande et sobre beauté. Elles donnent un charme incomparable au lieux.Nez vers le port, cette barque respire l'air salin...Une galerie d'art, comme ça, baie vitrée tournée vers la mer... On peut rêver.Il faut se trouver devant cette bâtisse pour en ressentir sa beauté et son harmonie. Aucune photo ne peut vraiment traduire cela. .Ce pourrait être un vieux village sicilien ou provençal... Je prenais en photo cette arche lorsque tout à coup...Belle surprise en Prada...Balade alanguie et fraternelle d'un début d'automne tiède et emprunt des parfums de sel et d’algues de tous les ports...On pense, on projette, on s'attarde... Que sera demain ?Ce sage Ulysse doit avoir tant de choses à dire, tant de secrets à garder... je me contente de son sourire bienveillant...Un splendide petit café au bout du port...J'entre. L'éclairage tout autant que le sourire des consommateurs accroche immédiatement mes yeux. Sourires,regards complices. Toujours en Tunisie.Une petite assemblée de narguilés (Chichas) attend sur le comptoir le flot des consommateurs, qui, en soirée, s'en empareront et fumeront pendant des heures l’épais tabac brun aux parfums de pommes. Un parfum qui vous prend et ne vous lâche plus.Et pour dire aurevoir, comme cette petit fille qui s'amuse sur la terasse je disparais jusqu'à la prochaine balade.
Lorsque l’on prend la direction Ghar El Melh ( la grotte de sel ), on rencontre la petite ville Aousja, très authentique, populaire et chaleureuse. Si l’on décide de la visiter un dimanche, dès son entrée on se retrouve de pleins pieds au centre du marché ouvert où tant de saveurs, couleurs et bruits se confondent dans un spectacle unique et joyeux. L’odeur des épices est si forte que la promenade devient aussitôt un enchantement.
Pour les habitants d’Aousja, ces scènes sont habituelles, mais pour le visiteur étranger, quel spectacle de voir les embouteillages de voitures, vélos et mobylettes pris dans la parenthèse des vendeurs de fruits et légumes, des bouchers, sans parler des cafés et des gargotes sous les eucalyptus ! Comme tout le monde se connaît à peu près, tout le monde s’interpelle et à vous, curieux de toute cette truculence, on offre un sourire. Voilà, c’est une balade qui vous remet sur pieds, si tant est qu’on le perde et vous rappelle combien, tout compte fait, malgré nos sociétés nivelées, les différences existent encore, heureusement. (toutes les photos s'aggrandissent d'un clic)
On arrive...Mais à deux pas, c'est presque la ampagne à l'ombre des arbres...Raisin doré et dates de cuivre...Travail et repos se côtoient toujours...Et la pause café peut durer... durer... surtout un dimanche.Bavardage et grignotage entre moutons à l'ombre d'un ficus...et loin de la foule !Comment ce cageot rempli à raz bord va tenir tout en roulant ? Mystère ! Mais il tiendra...À première vue, on serait tentés de croire à un certain désordre, mais non... Tout est cohérent et tout est à sa place. La preuve ? Toute chose est sans cesse manoeuvrée.Et ça devient presque de "l'in Situ"......
Un panneau pour "Écrivain public".... ça ne me déplairait pas ce job. Ou plutôt gendarme et verbaliser ce monsieur sans casque qui transporte son fils, lui-même, sans aucune protection.Les discussions peuvent durer, durer... et les mobylettes ou voitures rester en marche, en marche...Ce boucher armé de son grand couteau pourrait en premier lieu paraitre quelque peu inquiétant, que nenni... Simple panoplie du métier !Un employé de café, qui entre deux services prend la pose avec plaisir.Ah ces petits melons couleur soleil ! Tellement beaux, tellement bons, tellement sucrés...La mobylette est une reine ici...ou une fiancée, on la balade partout.Toujours le même employé de café qui se dégourdit les jambes...Une nouvelle version du Pousse-Pousse...Ça n'effraie personne...Et sans casques, les conducteurs de mobylette ou moto...Adieu veaux, vaches...Petit ralentissement devant le poissonnier... On fait ses courses à moto ici... ça garantie la fraicheur du poisson acheté ! Non, ce n'est pas la fumée d'un barbecue, simplement le pot d'échappement qui de suroit, pétarade à fond !Allez, on lance la machine, sans casque et pieds nus rien de tel pour l'adrénaline...On nettoie au fur et à mesure à l'aide de cette brouette malicieuse...Le temps semble souvent ne pas avoir d'importance ici. Tout le monde s'arrête où il veut, quand il veut, entame une conversation et finalement, la ville tout entière est une famille.Je ne sais ce que cette ravissante petite fille contemple dans cette décharge avec tant d'obstination, mais ce doit être passionnant... Et mon amie Garance Mesguich, tout absorbée, comme moi, à capter la vie en couleurs de cette Tunisie tant aimée.
Et voilà… j’ai remis le pied dans l’ancienne trace, comme je le fais si souvent.
Difficile d’expliquer le bonheur immense qui m’étreint quand je flâne dans les rues de mon enfance, même si ces dernières ont un peu vieilli ou se sont dégradées. Ça ne fait rien, le monde change, échange les mondes. J’ai changé, moi aussi. Je n’ai plus dix ans, je ne fais plus les courses avec maman, je n’élève plus de vers à soie, je ne joue plus aux billes ou aux osselets. Je ne grimpe plus à l’arrière de la mobylette de papa.
L’atmosphère de Menzel Bourguiba est particulière. Elle est faite d’un curieux mélange de la Tunisie, du Brésil, de Cuba et de la France. Certains diront que ce constat est farfelu, mais voilà, c’est le mien et j’écoute mes yeux... Lorsque je vois des façades de vieilles bâtisses coloniales repeintes de couleurs vives, quand je vois tant d’enfants jouer dans les rues, tant de jeunes gens adossés aux murs, quand j’entends les musiques, les voix, les rires, cela m’évoque ces lieux si photogéniques, si parlants qui ont inspiré tant d’artistes.
En mai, les éditions Arabesques (Tunisie) ont publié mon dernier livre qui évoque mon enfance tunisienne "Maintenant je suis p’tit", ce titre en dit long sur ma maturité réelle. Cette aventure littéraire m’a donné l’envie de publier un autre livre, tout en photos et en poésies, autour de cette ville autrefois appelée "Le petit Paris" et qui naquit de la décision, en 1897, du Gouvernement français qui souhaitait un arsenal basé entre le lac de l’Ichkeul et celui de Bizerte. Elle s’appela Ferryville en honneur de Jules Ferry, puis Menzel Bourguiba (Maison de Bourguiba) en 1956, à la fin du protectorat français.
Je referme vite cette parenthèse, car je ne suis pétri que d’impressions, de ressentis et d’ivres palpitations. L’histoire, la vraie, appartient aux hommes et je ne suis qu’un courant d’air. Aussi mes yeux et mon cœur se contentent de considérer ma ville natale qui sait rire d’une certaine tristesse qui lui colle à la peau un peu comme à Bizerte, un peu comme si ces deux villes étaient victimes d’un mauvais sort, en fait, un mauvais sort politique ! Là aussi je ne m’aventurerai pas à tout expliquer, ce genre de littérature mérite le travail d’un historien.
Aussi regardons avec les yeux pleins de tendresse cette ville meurtrie qui ne sait plus où commencer à panser ses plaies… sachons la regarder en ne l’accusant de rien… tant de gens courageux et que j’aime y vivent. Aimons là, déplaçons-nous en masse pour aller la visiter, il n’y a pas plus accueillant qu’un Menzelien. Nous en reviendrons différents, modestes, heureux et réconciliés d’avec nous même, infimes particules nécessaires du grand négoce des sentiments.
Une des avenues principales à l'heure de la sieste. Magasins, cafés, restaurants s'y s'alignent en toute simplicité.Cet homme ne sera plus seul dans moins de deux heures... il n'y aura plus une place de libre.Jeunesse de toute part... longues conversations... La rue de mon enfance, quasi immuable...Taxis jaunes, murs jaunes, blancs, turquoise...Tout pour ne pas avoir les idées noires.Peut-on trouver un mur plus photogénique ?J'adore les rencontres avec les mobylettes... de vieilles amies. Le petit kiosque à musique toujours entretenu. Il y avait des fanfares autrefois, de petits bals les jours de fête.Danger ? quelle idée saugrenue !Que de fois je me suis promené ou assis à l'ombre de ces arbres sur cette petite place.Voilà... tout pareil, le temps n'existe pas. Ce petit garçon, c'est peut-être moi.Quoi qu’on en dise, on restaure à Menzel-Bourguiba...La preuve... quelle fière allure! Une proue de bateau !Oui, c'est un peu décrépi et alors ? C'est beau, non ?Voilà, le monde commence à venir dans les cafés, les habitués sortent les cartes... ça va durer, ça va jouer, ça va être bruyant, ça va être la vie d'un dimanche après-midi...Pareil à l'intérieur, et les chichas (narguilés) embaument l'espace.Joueurs précoces, éclairage plus tamisé. À cet âge, as de coeur et de trèfles à tous les coups !Miami?Quand on ose la couleur,on doit tout oser... allez, un effort !Un vrai décor de cinéma...Rubans roses dans le vent tiède, murs azur et cheveux gris… le temps passe, silencieux de tant de souvenirs bruyants.Une rue de hasard. Pétarade d'une mobylette dans le silence de la sieste. Procès immédiat si j'étais policier !
La même de plus haut...Les habitants sortent de leur torpeur du début d'après-midi et commencent à se rendre dans le centre de la ville... Les enfants se défoulent et vous sourient... toujours ! Très importante réunion ! L'enfance est la période la plus sérieuse de notre vie, elle mérite bien une réunion au sommet. Un des boulevards principaux, un des plus beaux, bordé de platanes, notre rue de Rivoli à nous. Il mène à la petite église devenue aujourd'hui une bibliothèque... Comme quoi, la religion peut parfois mener à la culture! Toujours le même boulevard...Sous tous ses angles...Un début de Cuba commence à s'installer au rez-de-chaussée. Manque plus qu'une Américaine garée devant.Là, on le voit mieux...Ici, c'est terminé du sol au plafond... specatculaire ! Les français n'y auraient même pas pensé...Et c'est reparti pour un tour...Matricule étranger ? Vacances au bled... Cool ! à l'arrière d'une mobylette... un vrai transat !Émotion à vif devant un des piliers du marché central où je faisais les courses avec maman... C'est dimanche, c'est vide... en semaine, ça grouille de monde. Séchent les piments.Même entrée, vue de l'intérieur...L'intérieur...La boucherie ferme... on nettoie, on range.. Une partie du toit du marché...Au-dessus d'un café bien sympathique...L'intérieur du café...L'équipe derrière le bar...Le propriétaire à gauche et un ami... tous deux adorables de gentillesse. Un des boulevard en direction de la place qui ouvre sur la sortie de la ville...Une salle de billard, ambiance et bruits garantis...Concentration...Déconcentration...Le Michael Jackson du quartier qui a fait son show juste avant le départEt moi, immortalisé par mon amie Garance en balade avec moi. Je pose devant l'entrée condamnée du cinéma l'Olympia qui prit feu en 1986 et où j'ai passé toute mon enfance puisque j’habitais au-dessus et que et papa s'occupait de la gestion. Je n'ai jamais raté un film, une pièce de théâtre un concert... Je referai un mini "doc "sur Menzel-Bourguiba avec des photos d'autres lieux et notamment de sa périphérie, plages, bois, collines et bien sûr de ses habitants, ce qui m'intéresse le plus. Là, je n'avais pas vraiment le temps.
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