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Le blog de Michel Giliberti

De tes terres à mes feux
Que d’ombrage en toute heure,
De ton port à mon ancre
Que de noires distances.
Nos écumes stériles
N’ont jamais rafraîchi
Nos sourires en attente
Et nos gestes rouillés.
De mes lâches instincts
À tes rites barbares
C’est pourtant bien l’amour
Qui nous vide et nous comble.


 © Giliberti / 2007


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Je parle volontiers de mes modèles. Ils sont, comme j’aime à le dire, de vrais amis. Laurent, déjà évoqué est de ceux-là. Quand je l'ai rencontré, il avait à peine dix-huit ans. Il était si fin, si parfait, qu'il m'était difficile d'imaginer le peindre. J'avais peur de trahir cette alchimie des deux sexes, cette ambiguïté sensuelle qui le caractérisait.
Voici quelques unes de ses photos parmi les centaines d'autres que je possède.

J'aimais beaucoup son petit côté Françoise Hardy des années soixante, et comme je suis un inconditionnel de cette artiste depuis le début de sa carrière, que c'est la femme de ma vie, en quelque sorte, cette ressemblance n'était pas pour me déplaire.
 

Comme celui de Françoise Hardy, son visage possédait des meplats extraordinnaires, mais sa ressemblance avec elle était plus évidente quand il ne posait pas, car la lumière que j'installe dans mes photos dramatise toujours la réalité et violente les traits.

Comme elle aussi, il était réservé et parfois même introverti. Attentif à tout ce que je faisais, il parlait peu et ses yeux bleu sombre étaient graves, la plupart du temps...

... Curieusement, il aimait beaucoup poser, donner des idées, participer de tout...

... être très proche du résultat que j'attendais.

... Et voici Laurent aujourd'hui... Toujours aussi beau dans sa maturité d'homme de plus de trente ans. Toujours aussi retenu et même un peu mystérieux. Lui aussi est un artiste, il peint dessine, fait de la photo. Son univers est suprenant, parfois impressionnant. Il a beaucoup de talent.

Je n'ai pas résisté à mettre Françoise Hardy qui, en direct, chante ici une de ses compositions " À quoi ça sert", un titre que je devais entendre pour la première fois dans la voiture du conducteur qui m'avait pris en stop et m'emmenait à Paris. J'avais tout juste dix-huit ans et j'étais décidé à vivre ma vie.

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Le soleil a commencé sa lente descente à l'horizon…
J’étais en train d’élaguer quelques branches quand j'ai vu l’entrée du jardin à l'arrière de la maison et la lumière rasante qui joue avec le vert encore jeune de l’herbe nouvelle ; la lumière qui se faufile entre les bambous et les fleurs du pommier. Je n’ai pas résisté. J’ai posé sécateur et gants pour capturer cet instant.
Je me demande pourquoi je pars si souvent d'ici.


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Dans l’Amenti, souvent
Je me mens et m’en veux.
La demeure des morts
Ne défait pas les liens
Des défunts qui m'aliènent
À panser de leurs maux
Mes désirs de penser.
Dans l’Amenti je mens
À l'amant qui se meure.
La demeure des morts
Ne défait pas les faits.

© Giliberti / 2007


J’ai eu une longue période où je ne pouvais concevoir de peindre un personnage sans l’entourer de bandelettes, de haillons, de lambeaux de toutes sortes, jusqu’à faire de sa propre peau une fois déchirée, tailladée, pelée, une sorte de protection de son corps lui-même transformé en minéral.
Toute la symbolique de la blessure y était projetée, allant même jusqu’à celle de la mort puisqu’on pouvait y retrouver également le thème de la momie, chère à mes inspirations. Des momies vivantes, enfermées dans ce qui pouvait être considéré comme des pansements.
J’aime beaucoup le verbe « Panser » si proche bien sûr de « Penser ».
Les deux, intimement mêlés dans leur sens, exercent sur moi un pouvoir certain, une fascination même.

« Penser » donne à croire qu’on s’élève, qu'on "soigne"son mental.
« Panser » veut bien dire protéger, mettre à l’abri de bandes la blessure du corps à soigner.
L'un comme l'autre offre une consolidation de la tête et du corps.
Les deux verbes font partie de ma pharmacopée mentale.

Comme pour toute maladie psychosomatique, ce thème du pansement à toujours bénéficié de longues périodes de rémission… et puis il revient dès que je rechute.
En ce moment, j'entâme une rechute… mes personnages vont devoir retrouver ces haillons de fortunes qui ne dépendent que de la mienne, hélas.


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Comme toutes les bonnes églises de la région, le centre Leclerc (source intarissable de mes observations) était ouvert dimanche et il y avait même des mendiants sur son parvis.
De mon côté, en bon fidèle de cette paroisse de la consommation, j’avais en ce saint dimanche, un besoin urgent d’achats, sachant que le lundi de Pâques, tout serait fermé !
Il y avait un monde fou et au milieu de la foule, j’aperçus, au milieu des autres, des chariots d’un nouveau type, quasi verticaux et sur deux gros pieds à roulettes, un peu comme un miracle… une multiplication soudaine de réceptacles à denrées.
Ce phénomène inexpliqué s’était déjà produit, il y a quelques années, quand des chariots éducateurs pour enfants étaient apparus un dimanche et que des parents inconscients les avaient aussitôt fourgués à leurs rejetons afin de perpétrer la divine consommation !
Mais je m’égare… J’en reviens à mon sujet de prédilection : mes caissières !
Ce dimanche, ma préférée d’entre toutes, discutait avec une cliente le temps de « passer » les articles. Je n’avais pas entendu le début de leur conversation et je rapporte ici la fin qui me fera toujours regretter de ne pas avoir tout entendu.
   
« C’est comme les casseroles, au début ça tient… et puis après, le manche, y s’défait, et quand ça s’défait, y’a tout qui tombe. »
La cliente hocha la tête en signe d’adhésion absolue avec cette tragique constatation.
    « C’est pour ça qui faut en changer, répondit-elle bravement, une batterie neuve de temps en temps… ça vaut mieux, plutôt qu’d’attendre qu’ça lâche... »
Et ma caissière, tout en rangeant
le chèque de la cliente, bien à plat dans un coin du tiroir-caisse, conclut avec gravité :
    « Ben oui, une batterie neuve, c’est sûr, ça vaut mieux ! Parce qu’avec toutes ces casseroles et tous ces manches qui nous partent des mains, c’est pas drôle ! C’est comme nous, à la fin, on est toutes usées, toutes vieilles,
tout en vrac, faudrait tout nous r’faire du cul au manche ! »
Phrase obscure, compréhensible dans le fond, et pleine d’audace, qui eut l’air de satisfaire les deux femmes. Tout était dit. Il ne restait plus qu’à conclure. Elles le firent d’un haussement de sourcils compatissant et d’un soupir qui en soufflait long sur l’injustice de ce monde.

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Aucun regard n’était plus dense
Aucune danse n’était plus rare
Que ses dérives reverdies
Aux rives vertes de son rire.
Aucun repères dans ses suites
Aucune fuite dans ses terres
Rien qu'un silence au bout des cris
Et qui décrivait ma violence.

© Giliberti / 2007


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J'ai toujours éprouvé une fascination pour les mains ; mains d’hommes, mains de femmes. Quand elles accrochent mon attention, quand elles savent me parler, je suis en état de séduction aussi intensément que je le serais avec l’être tout entier.
J’ai un faible pour les mains sèches et nerveuses, jeunes et vieilles, lisses et abîmées, les mains du sud, les mains de l’Afrique dont la sombre couleur donne aux ongles l’éclat de la nacre et la pâleur des premières églantines.



Ces mains-là sont faites pour les bagues d’argent, pour ces miroir imparfaits  qui les enserrent le temps d’une photo, le temps d’un mariage avec la pellicule. le temps d'une union argentique.

Moi, qui ne mets jamais de bijoux, j’aime voir les doigts de mes amis ornées de bagues berbères, leurs bras entravés de bracelets, leurs cous chargés de lourds colliers que je garde à l’ombre d’un coffre en os de dromadaire, un coffre fatigué, usé, un coffre trouvé dans le sud de la Tunisie.
Ces bagues, ces bracelets et ces colliers sont le butin de mes voyages en terres brûlées, le butin de mon exil choisi.


Alors que je suis aux antipodes des décors kitchs, des univers chargés, des exaltations inutiles et des discours pompeux, j’avoue que ces parures d’argent, de grenat et de lapis-lazuli, attachées à la peau de ces garçons qui acceptent mes délires, réinventent à ma façon les Mille et une Nuits, quand le rêve avait du souffle et le mensonge un goût de vérité. Elles sont la source de délires en couleurs, parfois en noir et blanc, et elles incarnent, à l'heure où l'on se prosterne devant toute chose conceptuelle, un renouveau dans l'infini de nos imaginaires ancestraux.


Les ongles pâles et presque roses
Au seuil ambré de tes longs doigts,
Les veines à vif sous tes poignets
Et qui serpentent sur tes bras mats
Sont mes voyages toujours les mêmes
Toujours les m’aimes…
Tu ?
Comme je t’aime.

 © Giliberti / in  Bleus d'attente / 2001


Tu parcours sur ma peau
Des chemins interdits
Qui se cachent comme moi
Et ne mènent nulle part.

© Giliberti / 2007


Ta peau est à un souffle de mes envies
Ma peau est à un siècle de tes désirs
De cette erreur est née l’éthique aveugle
D'une impasse de corps à cœur perdus.

© Giliberti / 2007


Dans l’ardente demeure
J’ai des vides à combler
Là, au fond, près du coeur
Des recoins, à meubler
Et ici pour des heures,
Des sous-sols à vider.

© Giliberti / 2007



À l’ombre de tes gestes

Je fréquente l’ivresse
Qui me livre à tes mots
Et te lie à mes hanches

À l’ombre de tes gestes
Je fréquente tes mots
Si fréquents à mes craintes
Et si lourds à mes sens.

© Giliberti / 2007


Le front n’était pas lisse
Ni lisse la joue.
Mais ses lèvres
Avaient le goût du peu de temps,
De l’attente, déjà,
De la conscience bafouée
Et du désordre magnifique.

© Giliberti / 2007

 
Comme l’odeur de l’encens
Exhale les prières
Grandit les chants d’amour
Ton parfum de sureau
Allume mes intentions
Transpire dans les draps.

Comme l’eau à la source
Accueille tes deux mains
Et coule dans ta gorge
Ton liquide plaisir
Rencontre mon visage
Apaise mon appétit.

© Giliberti / 2007


À n’étendre que ses plaintes
Un exil est bien peu
Juste un mythe, au soleil
Pour enfants trop gâtés.
À n’y voir que là-bas
Un exil est bien long
Où se terrent les anciens
Qui connaissent tout de vous.
Quand il n’est que l’inverse
Un exil est un manque
De l’exil d’un exil
Où se perd la raison.

© Giliberti / 2007


Ta peau est à un souffle de mes envies

Ma peau est à un siècle de tes désirs
De cette erreur est née l’éthique aveugle
De l' impasse d’un corps à cœurs perdus.

© Giliberti / 2007


Au fond des palais vides,
Je voulais miennes,
Les nuits si pleines
De ton absence.
Ta peau safran devait manquer
Pour enfin croire que je l’aimais.
Je voulais lire dans tes mensonges
Tout le vélin de mes ouvrages.
Mais, replié,
Amer et doux,
Je vis ici
Qui n’est pas là,
Et me repais du temps créé.

© Giliberti / 2007


Tu parcours sur ma peau
Des chemins interdits
Qui se cachent comme moi
Et ne mènent nulle part.

© Giliberti / 2007


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Quand je suis devant mon blog et que je n’ai rien à lui confier, j’ai la tentation d'y mettre simplement un de mes tableaux et un poème, histoire de ne pas le laisser comme ça, vide, au nouveau jour. Cette simple approche ne me satisfait pas vraiment, mais il faut savoir battre retraite quand l’inspiration vous fuit… Les senteurs de printemps sont traites et vous arrachent toute vigilance… aussi, une fois encore, en tout partage et à l’abri des guerriers qui tuent mes intentions créatives,  je place sur le noir de cet écran un de mes vieux tableaux, un de ceux qui comptèrent, et quelques vers, avant l’arrivée d’un thème plus ambitieux...

Et tes sourires s’éteignent
Et ton regard s’abîme
De tes feux magnifiques,
Il ne reste que cendre.

© Giliberti / 2007


J’aime tes yeux qui fuient les rivages offerts,
Tes sourires qui s’éteignent trop tôt,
Ta mélancolie.
J’aime la pudeur qui fait hésiter ta voix,
Les veines fines tout à l’ombre
Là, sous ta peau
J’aime les confidences qui ouvrent tes lèvres.
J’aime ta blessure,
Paradis fermé de tes noirs secrets.
Je déteste mes mots, esclaves dociles
De mes entêtements infantiles

 © Giliberti / 2007


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Pétrifiées les mains,
Calcinés les yeux,
Resterons-nous amants dociles,
Charmants fossiles
Au lit des sédiments ?

Giliberti © in Bleus d'attente /2001



Chaque souffle
Dans mes nuits écorchées
Chaque combat
Dans mes jours avortés
Ont toujours éveillé
Des promesses
À l’image de tes lèvres.

  © Giliberti / 2007

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On entend de plus en plus souvent des discours creux et insipides. J’ai écouté avec curiosité une émission à France Inter où un paparazzi pointait du doigt les blogueurs qui photographient les stars à leur insu et en font des articles qu’ils postent sur leur blog. Je veux bien croire que ce n’est pas là un procédé très légal, mais les paparazzi « officiels » des journaux people auraient-ils le monopole de la médiocrité qu’ils dénoncent chez les autres ?
L’invité de l’émission qui défendait son bout de gras par rapport à cette « dérive » des blogueurs était à l’origine des photos des poubelles de stars qui sont exposées en ce moment à Paris et qui sont supposées tout révéler de leurs propriétaires.
Quelle classe ! Quel travail formidable !
Le plus drôle, c'est que cet « artiste » met en avant l’autocensure de son « déballage »… Déontologie oblige !
Ainsi, s’il trouve une seringue dans une poubelle people, il l’enlève…
La poubelle d'une star doit être à l’image de celle-ci, retouchée, embellie ; une poubelle propre !
Société de l’hypocrisie et des faux évènements !
« Voici » donc ce travail d'éboueur paparazzi, qui resterait original et marrant si le discours n'était pas si exaspérant et « l'oeuvre » elle-même, plus spontanée et moins aseptisée...
Affirmer que c'est une exposition Trash comme je l'ai entendu dire, me laisse sur ma faim...
Où sont les capotes, les tampax, les mégots de joints, les tubes de gel... ?

Quelle misère ! (artistique)



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Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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