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Le blog de Michel Giliberti

Dans ce premier roman paru en 2000 et en 2002 dans sa version intégrale, je raconte la descente aux enfers d'un homme qui vient d'assassiner son amant et se retrouve face à son cadavre toute une nuit, le temps d'un règlement de comptes posthume, le temps d'un huis clos où la folie balaie souvent la simple condition humaine.

Insight.jpgÀ ce moment de l'histoire, l'assassin, dans un état de délabrement intense entre l'alcool ingurgité et l'angoisse, devant son acte ignoble, commence à ne plus tout à fait distinguer le rêve de la rélaité et ne contrôle plus ses pulsions.

.../... Quelle sensation éprouve-t-on à embrasser un mort ? Une lueur de lucidité colle un sens interdit incandescent au fond de mon cerveau ramolli, mais la folie et l’alcool me donnent tous les feux verts.
N’est-ce après tout que la perversité qui me torture ou le fait que ce corps inerte soit encore pour quelques heures celui de l’homme que j’ai aimé ? Si ma bouche effleurait son front, on trouverait ça normal. Un simple geste d’affection. Mais non, moi, je veux sa langue contre la mienne. C’est horrible !… Comme pour la pizza que je lui enfoncée dans la gueule… Ça revient… Je me dégoûte… Mais qui est en mesure de me juger, bordel de merde ? À part moi-même… Je m’approche à nouveau… Près… si près. Je dois rêver. Il n’y a plus aucune possibilité de contenir mes gestes. Inexorablement, mes lèvres se rapprochent des siennes… Voilà, je force ses mâchoires à s’entrouvrir et ma langue explore le goût de la mort.
Je reste immobile.
Je crispe les paupières dans l’attente d'une engueulade de sa part, comme chaque fois que je commettais une bêtise, mais rien ne vient.

Il n’y a plus que de moi dont je doive avoir peur.
Alors, pour me prouver que je suis maître de la situation, je replonge ma langue dans sa bouche sans vie et ce délice sans nom fait bouillonner le sang dans mes veines et gangrène ma raison au point que je l’embrasse avec fougue et ardeur.  L’approche est extraordinaire… Sa salive froide a des relents de paradis obscurs et, sous l’encre de mes paupières, des flashs de lumière m’éblouissent. Je suis ignoble et je m’en moque car là, se trouvent mes seuls actes de bravoure.
Enfin, je me relève péniblement et plante mon front contre la vitre. Dehors, les piétons, les voitures… Paris ! Tout me paraît beaucoup plus mort que dans cette pièce. Je n’ai jamais vécu aussi intensément, jamais autant vibré. Thomas ! J’ai l’impression de naître, et je passe un doigt fébrile sur mes lèvres qui viennent de vivre quelque chose d’exceptionnel.../...

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Lion-l-en-bleu.jpg
Aux matins d’émeraude
S’arrimait le satin
De vos gestes de bronze.
Il m’était impossible
D’en ignorer les chants
Quand à l’heure de vos danses
Vous signiez mes journées.
Vos épaules et vos bras
Votre ventre et vos cuisses
Agitaient ma conscience
De leurs sombres parades.
Et dans l’eau de mes larmes
Qui n’abreuvait personne
Je noyais mes attentes
À l’ombre des ficus.

© Giliberti / 2007

Lion-l-en-bleu.jpgLion-l-en-bleu.jpgLion-l-en-bleu.jpgLion-l-en-bleu.jpgLion-l-en-bleu.jpgLion-l-en-bleu.jpgLion-l-en-bleu.jpg

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David-B-2.jpgLe soleil se couchait déjà. Déjà il fallait rentrer.
L’air était jaune à l’approche de la nuit ; les bruits de la mer avaient pris l’habitude de nos silences tout au long de la journée.
Comment lui dire d’un regard, d’un geste, que je voulais que ce juillet reste gravé à jamais dans ma mémoire ? L’insolence qu’il pratiquait n’encourageait pas à le faire et supplier n'est pas mon fort.
Je le regardais secouer sa serviette, lutter contre le vent dans ses cheveux et râler du sable qui fouettait sa peau. Ce n’était pourtant pas de ces sables qui forcent à fermer les yeux, ces sables du désert que j’aime tant, ces sables dont on dit de certains qu'ils chantent.
Alors, d’un geste prompt, je saisis mon appareil photo.

Je l’ai appelé, il s’est retourné, j’ai appuyé.
Son air renfrogné à contrejour dans le ciel enflammé, je l’avais bel et bien volé. Il pesta et je me mis à rire.
Des juillets, il y en aurait d’autres, des colères qui miroitent au soleil couchant et qu'on ne prend pas au sérieux… Toute ma vie.
J’ai serré l’appareil contre moi et m’éloignai tranquillement jusqu’au bungalow.
Je vous parle de rien ou de si peu, mais les visages me happent toujours et demeurent les voyages que je préfère...

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Les dieux du stade sont déchus… Nos beaux chippendales n’ont pas tenu leurs promesses, mais pourquoi aurions nous cru en eux, quand mère Teresa, elle même, doutait bien d'un Dieu unique ?... ce qui, en soit, mérite qu’elle soit canonisée au plus vite.

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Noir-desert-1.jpg
De l’obscur de tes yeux
Jusqu’au clair de tes mots
Tu passionnes mes heures
Et safranes mes soirs.
De l’ardente nuit noire
Jusqu’au frais de l’aurore
Tu souffles sur ma peau
 Plus de braises qu’un enfer.

© Giliberti / 2007


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Indiens-6.jpg
Facile de rester assis, facile de fermer les yeux.
Tout éveil est douleur. Se tenir debout n’est pas chose donnée…
À l’orient des matins incendiés, sur le sable éternel, les boucliers reposent près des hommes ployés.
Il suffirait d’un geste, d’un cri dans les canyons, et le silence du monde ferait bruit alentour.
Un geste,
Un cri,
Il suffirait...

Indiens-22.jpg
À ta bouche l’eau
 À mon œil, l’arme.

© Giliberti / 2007


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J’ai toujours aimé les poésies persanes…Ommar Khayyam en écrivait une par jour.
Depuis peu, grâce au cadeau somptueux d’une amie, je me replonge dans celles de Nezâmî… Alors, je côtoie les ramiers, les colombes, les faucons ; je respire le musc de la nuit, le jasmin des cours ; je rencontre l'autre au fond des alcôves encensées de son corps et au petit matin... j'écris.
lionel-noir-et-blanc-11.jpg
Mes pensées envers vous
Vont de vers avérés
En vertiges avenants
Et mes rêves nomades
Nés de vous, Nezâmî,
Me narrent la nonchalance.
Vos soleils affamés
Éphémères mais fidèles
Se rappellent à ma peau,
Et la soie de vos vers
Dans leurs contes de Perse
Enrubanne mes nuits.

© Giliberti / 2007

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Masque-radieux.jpg
Un tableau bercé d'un peu d’humour qui met en scène une improbable famille animale abordée par un homme, lui-même, improbable.
Si cette toile déjà ancienne s’appelle « Le masque radieux de la maternité », c’est que la mère, qui protège ses petits, est sur la défensive.
Ici pourtant, point de danger ; le charmant jeune homme aux ailes cornues ne paraît pas vraiment menaçant et tente plutôt une approche protectrice de la nichée… Mais voilà, les mères ne sont pas réceptives aux manifestations affectueuses de charmants jeunes hommes qui tournent autour de leurs rejetons...

masque-radieu-detail.jpg
... Et dans la vraie vie, c'est un peu la même chose. Si le dialogue n'a pas lieu et qu'on se contente des simples apparences, il devient impossible de nous comprendre.
Toutes les peurs,
tous les racismes viennent de là... .

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Reynald-7.jpg
Je serai toi et je serai moi dans ces temps de chaos. Je serai nous jusqu’à ce que la boue qui recouvre ton corps redevienne poussière légère et se débarrasse des amères suées de la peur et du cri.
J’ai bâti ma vie sur tes terres et la fuite de nos mots sensibles ou rebelles ne détruira jamais ses assises.
La signifiance de mes craintes est la plus sure des routes. Elle me donne le sens des volcans et celui des chimères... le sens de nos vies terriennes.
Je construis notre avenir avec la clairvoyance des aveugles et l’arrogance de ceux qui se taisent.
Mon amour, cette boue sur ton corps, cette terre de guerre, j'en ferais une patrie... Une terre de paix.

Reynald11.jpg
Comme la terre qui recouvre les corps
Comme ton corps qui se couvre et se terre
Je me pare de tous les mots des fables
Qui enfouissent et m'ensablent de leur fards.
Comme le ciel qui recouvre la mer
Comme une mère qui découvre l’amer
Je suis source d’un ailleurs bien trop là
Et si las d’être sourd par ailleurs.

© Giliberti / 2007


Reynald-visage.jpg

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affaire-denfant.jpg

Pétrifiées, les mains
Calcinés, les yeux
Resterons-nous amants dociles
Charmants fossiles
Au lit des sédiments?

In Bleus d'attente © Giliberti / 2007

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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